Carnot (place)
D’après l’ingénieur Perrache qui aménagea le quartier qui à présent porte son nom, la place Carnot aurait dû initialement s’appeler la place du Lycée, en hommage à Aristote. Au lieu de ça, on l’appela tout d’abord place des Victoires durant tout le Premier Empire. C’était alors une espèce de terrain vague à pleine remblayé, promis aux marchés aux chevaux alors surnommés «charabarat ». Ce mot signifiait à l'origine caquetage bruyant, verbiage. Il provient du provençal charra, caqueter. L’idée de charabarat est donc celle de réunion bruyante. Dans ses Oisivetés du sieur Puitspelu, Clair Tisseur consacre un chapitre entier à ces anciens marchés. Un des vices rédhibitoires, y apprend-on, c’est le cornage : « Un cheval est dit cornard lorsqu’il souffle bruyamment en respirant et qu’il a l’haleine courte. ». Autrement dit, un cornard ne vaut que dix pistoles là où un cheval sain vaut quarante écus.
Lorsqu’il n’y avait pas marché, l’autre événement qui s’y tenait était les exécutions capitales. Aménagée véritablement durant la Restauration, elle prit le nom de Louis XVIII. Écoutons Puitspelu : « Au temps que l’on exécutait sur la place Louis XVIII, on n’avait pas les précautions de décences que l’on a maintenant, et les exécutions se faisaient au grand soleil. J’étais tout enfant que l’on guillotina deux individus en même temps. C’était l’été. Comme, sur la place, il n’y avait que les maisons basses du côté Saône, et point sur le cours du Midi, on voyait très bien de Saint-Foy et la place et la guillotine que, dans la matinée, l’on était occupé dresser. Peu à peu, une grande foule s’assembla et, vers une heure, vint le cortège fatal. On avait la maison une grande lunette montée sur un pied à laquelle, dans ma curiosité d’enfant, je tenais l’œil collé. Malgré la distance, je vis assez distinctement et le bourreau saisir le condamné, et tomber la tête. Mes genoux défaillirent, mes yeux se troublèrent, je me mis à trembler de tous mes membres et n’eus nulle envie de chercher à voir la seconde exécution. On appelait au même instant pour se mettre à table. Ce contraste me fit je ne sais quelle impression terrible. Je ne pus manger. Ce souvenir est resté profondément gravé dans ma mémoire d’enfant. »
L’hiver, la place était inondée et souvent gelée : elle servait donc de patinoire aux gens du petit peuple. Des baraquements de forains s'y tenaient au printemps. Lors de la Révolution de 1848, la place Louis XVIII abrita brièvement une effigie du peuple souverain ; sous le Second Empire, elle devint « place Napoléon », et le monument du peuple souverain fut remplacé par une statue équestre de Napoléon 1er, de 1854 à 1872. Après Sedan et la chute de
Napoléon III, elle devint plus simplement la « place Perrache ». C'est à l’occasion du centenaire de la Révolution, qu'elle reçut en 1889 le nom de place Carnot qu'elle porte encore aujourd'hui: il s’agissait de Lazare Carnot, le grand-père du président Sadi, élu alors depuis tout juste deux ans; ce dernier vint inaugurer, l’année du centenaire, une allégorie de la Révolution, dite aussi de la République, lors de son premier voyage à Lyon. On sait que son second, quelques années plus tard, lui fut fatal. Cette place demeura en état les deux premiers tiers du vingtième siècle en formant avec la place Bellecour et la place des Terreaux un bel ensemble. De l'esplanade de la gare, elle offrait au nouvel arrivant une perspective digne de la troisième ville de France. Survint alors le maire Pradel : Une gare routière, ingénieusement installée entre la gare de Perrache et la place Carnot défigura dès lors de façon abominable cet endroit, qu’une autoroute, pour parachever le sabotage, traverse par ailleurs. Sur cette place depuis peu se tient chaque année un marché de Noël, version touristique et moderne des très populaires marchés aux chevaux, charabarat des temps jadis.

Mais la famille ne réserva pas à cette fiancée l'accueil que Joseph espérait. Il trouva alors dans la fuite le remède à sa situation et partit s'installer à Milan comme représentant d'une maison de commerce lyonnaise. On le retrouve un peu plus tard en train de se présenter, sur la recommandation du Comte de Ségur, comme 
gens qui vécurent là en propriétaires terriens de génération en génération, et qui chaque jour empruntaient leur chemin de terre qu'on peut imaginer bordé de quelques fossés et d'arbres qu'il fallait élaguer de temps en temps, se seraient-ils douté de la fortune que ce nom de Gerland connaîtrait, en baptisant tout d'abord le quartier entier, puis le stade qui y prit place et, finalement, par métonymie, l'Olympique Lyonnais d'Aulas et ses succès récurrents, en ce début de vingtième et unième siècle ?
Depuis 1855, la rue Pichegru, ouverte sur le terrain des Hospices aux Brotteaux honore les inventeurs des "montgolfières", Joseph (1740-1810) et Etienne (1745-1799) de Montgolfier, nés tous deux à Vidalon les Annonay, douzième et quinzième enfants du fratrie de seize. La première expérimentation eut lieu le 4 juin 1783 à Annony. L'année suivante, deux ascensions mémorables d'aérostats furent expérimentées dans la plaine des Brotteaux en 1784 : l'une, le 19 janvier (entre les rues Dugesclin, Créqui, Vauban, Bugeaud) : Le ballon, parti en face de l’Hôtel Dieu a fini aux Charpennes; l'autre, le 4 juin, (entre les rues Duguesclin, Créqui, Sèze et Bossuet) : le ballon alla cette fois-ci jusqu'à la Duchère. Comme on le remarque, les commissions, dans leur grande précision, n'ont su donner le nom de Montgolfier qu'à une rue quelque peu éloignée du périmètre où eurent lieu les essais.
Fiers assiégeants du tonnerre
L'Ecole de santé militaire reste de sinistre mémoire pour avoir été réquisitionnée en février 43 et être devenue le siège de la Gestapo de Klaus Barbie. La façade sur l'avenue Berthelot a entièrement volé en éclat lors du bombardement américain du matin du 26 mai 1944 au cours duquel 200 tonnes de bombes, lâchées par les b-24 de la 15th Air Force de manière assez aléatoire sur l'avenue Berthelot et le quartier de Vaise, provoquèrent 1000 victimes parmi les civils (voir photo).