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Maryse Bastié

Marie Louise Dombec est née à Limoges, le 27 février 1898, dans une modeste famille. A onze ans, elle devient orpheline de père. Elle débute sa vie professionnelle dans une manufacture de chaussures, comme piqueuse sur cuir. On la retrouve, avec la guerre de 14, employée dans une fabrique de blouses pour les armées.

D’un premier mariage, elle a un fils qui meurt très jeune de la typhoïde. Après la guerre, elle devient dactylo à la Compagnie d’électricité de Limoges, puis épouse son filleul de guerre, Louis Bastié, membre de la phalange des pilotes aviateurs. Le couple s’installe alors à Cognac, puis Mérignac où Louis est instructeur à l’Ecole d’aviation. C’est là qu’elle apprend à piloter et qu’elle obtient son brevet le 29 septembre 1925 ; Une semaine plus tard, elle passe avec son avion sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux. Mais une triste fatalité parait s’être nichée au cœur du destin de cette femme puisque le 15 octobre de l’année suivante, Louis se tue dans un accident d’avion.

Loin de se décourager, elle s’installe à Paris, fréquente Orly où elle donne des baptêmes de l'air et fait de la publicité aérienne. Quand elle est enfin engagée comme monitrice de pilotage, c'est le bonheur pendant six mois. L'école disparaît, mais Maryse, mieux entraînée, a pris foi en son étoile : elle décide alors d'acheter son propre avion, un Gaudron C109 à moteur de 40 C.V. mais n'a pas le moindre sou pour le faire voler.

Le pilote Drouhin va l'aider. Le 13 juillet 1928, il lui offre le poste de premier pilote : elle s'adjugera avec lui  le record du monde de distance de ligne droite, pour avions biplaces légers entre Paris et Trepton (Poméranie) avec 1 058 km, puis en 1929 le record de France féminin de durée pour avions légers avec 10h30' de vol, et enfin le record international féminin avec 26h44' de vol. Elle s'attaque ensuite au record de distance en ligne droite pour avion léger. Mais l'aviatrice Léna Bernstein lui ravit le record de durée en volant 35h44'.

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 Bien décidée à récupérer ce record, elle se bat avec acharnement contre les conditions atmosphériques ou la mécanique qui, a quatre reprises, la contraignirent à l'atterrissage. Enfin, décollant au soir du 2/9/1930, elle se pose le 4 après 37h55' de vol, record battu. La résistance physique de Maryse Bastié, luttant contre le froid, le sommeil, l'ankylose, les émanations du moteur, avait été mise à rude épreuve : « la durée, c'est trop dur, pour rien au monde je ne recommencerai ! » devait-elle déclarer plus tard.

Le 28 juin 1931, elle décolle du Bourget et se pose à Yurino (Russie) après 30h30' de vol et 2 976 km parcourus. Le record international de distance en ligne droite pour avions légers monoplace est battu. A son retour, elle reçoit la croix de chevalier de la légion d'honneur et le Harmontrophy américain décerné, pour la première fois, à une française. En 1935, une australienne Jean Batten traverse l'atlantique sud en 13h30. Elle décide alors de battre ce record, après une préparation minutieuse, qui lui fera notamment faire un aller-retour avec Mermoz. Seule à bord, elle décolle de Dakar le 30 décembre 1936 et se pose à Natal au Brésil, après une traversée de 12h5'. Il fallait du courage et de l'audace pour tenter une telle traversée, alors qu'à peine un mois avant, l'hydravion piloté par Mermoz avait disparu lors d'une traversée. A son retour, elle est promue officier de la légion d'honneur.

Durant la seconde guerre mondiale, Maryse Bastié est ambulancière, résistante, arrêtée, puis relâchée.  Elle s’engage à la Libération dans les formations féminines de l’Armée de l’Air et devient la première femme à obtenir le grade de commandeur de la Légion d’honneur.  En 1951, elle entre au service des relations publiques du Centre d'Essais en vol. C'est dans le cadre de ces fonctions qu'elle prend place à bord d’un Nord 2501  présenté lors du meeting du 6 juillet 1952. Après le décollage, le pilote cale le moteur droit afin d’augmenter les performances de l’avion. L’avion monte en chandelle sur 200 mètres, fait un virage à droite, commence à vriller et s’effondre à un kilomètre des tribunes.  

Sa disparition eut un retentissement national. Ses obsèques se déroulèrent aux Invalides. Elle fut citée à l'ordre de la Nation et le texte de cette citation est lu chaque année le 6 juillet, devant les auxiliaires féminines de l'armée de l'air.  Maryse Bastié est enterrée au cimetière du Montparnasse. Elle totalisait 3 000 heures de vol.

Une rue garde sa mémoire dans le huitième arrondissement de Lyon.

Commentaires

  • "Elle décide alors de battre ce record, après une préparation minutieuse, qui lui fera notamment faire un aller-retour avec Mermoz."

    Le boulevard Jean Mermoz n'est pas loin et le petit restau Maryse Bastié au début de la rue est excellent...

    Une femme qui m'a fait beaucoup rêver...

  • Il y a une rue Maryse Bastié à Tarbes. J'ignorais tout de cette femme exceptionnelle.
    Quel sale coup, mourir dans un avion qu'elle ne pilotait pas !

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