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lyon

  • Marcel Rivière

    La rue Marcel Rivière appartient comme pas une à l’Histoire de Lyon. Elle porta longtemps le nom de rue de l’Hôpital, et jadis « de l’Hôpital du Pont du Rhône » (l’actuel Hôtel-Dieu, qui s'ouvrait à son commencement). La Grande Rue de l’Hôpital se prolongeait en diagonale sur l’emplacement de l’actuelle place de la République et se continuait par la rue Puits-Pelu (partie de la rue du Palais-Grillet qui s’étend de la rue Thomassin à la rue Ferrandière); puis par la rue Grenette et Mercière permettait de rejoindre le Pont du Change et le quartier Saint-Jean.

    Il faut imaginer cette rue empruntée presque quotidiennement par Louise Labé qui demeurait non loin de là, par Olivier de Magny, Clément Marot ou Clémence de Bourges se rendant chez la belle cordière  pour y déguster de la confiture et de la poésie... Ou bien encore par François Rabelais, quotidiennement de chez lui, rue Dubois à l’Hôtel-Dieu où il exerçait ses talents de médecin.

    Le rue Marcel Rivière n’est qu’un tronçon minuscule de cette ancienne voie complètement détruite qui constituait l’une des principales du Lyon Historique. Au numéro 6 de cette étroite et longiligne rue se trouve l’Hôtel de Ventes dans lequel un certain jour Marcel Rivière rencontra un certain Solko (ou le contraire) De là naquit cette sorte d'amitié mélancolique et joyeuse qui caractérise les collectionneurs de  lieux et de bibelots.


    On donna à la vieille rue de l’Hôpital le nom de Marcel Gabriel Rivière (1905-1979), un ancien journaliste au Progrès de Lyon,  résistant et déporté, qui fit partie de l’équipe municipale sous le maire Pradel.  Sur la photo ci-dessous, l'entrée de l'Hôpital condamnée par un anachronique contre-sens à devenir Hôtel de luxe, et cet autre hôtel, dédié aux ventes. 

     

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  • Edouard Herriot

    La rue Edouard Herriot est l’une des principales artères de la presqu’ile, qui permet de relier les deux plus grandes places de Lyon, les Terreaux à Bellecour.  Comme la rue de la République qui lui est parallèle, elle s’étend sur le 1er et le 2ème arrondissement. Comme cette dernière également, son ouverture fut décidée sous le Second Empire et conduite par le préfet-maire Vaisse. Jusqu’en 1871, elle se nomma rue de l’Impératrice.

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    Pour sa percée qui fut saluée comme un triomphe de l’hygiénisme sur l’insalubrité, on emprunta le tracé d’anciennes rues comme la rue Clermont (des Terreaux à la rue Bât-d’Argent), qui avait été créée en 1582 par l’abbesse de Saint-Pierre, la rue Sirène qui la prolongeait et qui porta auparavant le nom de rue des Fripiers, et plus tôt encore  le joli nom de Malconseil. Rares sont les maisons antérieures hélas à sa récente construction, sinon entre les actuelles rue Mulet et rue Neuve.

    Au moment de son ouverture, l’imprimeur Storck, maître-lyonnais connu pour avoir édité entre autres les ouvrages de Nizier du Puitspelu, y habita, de même que le docteur Gailleton qui fut maire de Lyon. A la chute de l’Empire, on la baptisa rue l’Hôtel de Ville, puis elle prit son nom actuel après la mort d’Edouard Herriot, qui occupa un demi-siècle ledit Hôtel de Ville (1905-1957)

    Pour la petite histoire, celui que Béraud surnommait ironiquement « le Péricles du cours d’Herbouville » fut appelé à porter l’écharpe de maire à la suite de la démission d’Augagneur, nommé gouverneur de Madagascar, qui désigna un candidat qu’il jugeait non dangereux pour lui s’il désirait récupérer son siège. Par 28 voix contre 23, l’obscur conseiller municipal qui n’était pas même natif de Lyon entra donc dans l’histoire.

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    Edouard Herriot, par Blanc et Demilly

    Le bilan d’Herriot demeure rudement contrasté. Adepte de modernisme, comme son successeur Pradel, c’est lui qui détruisit l’ancien Hôpital de la Charité pour le remplacer par les actuels Hôtel des Postes,  Hôtel des Impôts et Sofitel, lui aussi qui ne s’opposa pas à la décision de l’Etat de remplacer un pont de pierres de dix arches datant du XVIème siècle par l’ouvrage moderne qui permet à présent de passer le Rhône pour se rendre en Guillotière, comme on disait autrefois, et qui ne brille pas par sa beauté.

    Avec son compère Tony Garnier, ce fumeur de pipe invétéré  « modernisa » donc si bien, dans le sillage de Napoléon III, la vieille cité des échevins, qu’il la fit pratiquement disparaître. On lui doit entre autre l’Hôpital situé à Montchat et qui porte son nom, le tunnel de la Croix-Rousse qui consacra malheureusement à l’automobile le quai Saint-Clair, la cité Gerland-La Mouche, le port Rambaud, le Palais de la Mutualité, la Bourse du Travail… Un projet de prolongement de la rue de la République à travers les pentes de la Croix-Rousse, un autre de rénovation de Saint-Jean, heureusement, avortèrent.

     

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    Vue sur l'Hôpital de la Charité, rasé par Herriot

    Edouard-Marie Herriot se piqua aussi d’être homme de lettres. Outre sa thèse sur madame de Récamier à présent carrément illisible (1905), on lui doit Lyon n’est plus, qui narre le soulèvement des extrémistes derrière Chalier et 1793 et la réponse sanglante de Robespierre, ainsi qu'un triptyque assez austère dans lequel il expose ses vues radicales, Agir, qu’il dédia à Colbert en 1917, et les deux volumes de Créer (1920). Henri Béraud écrivait dans le n° 6 de sa revue l’Ours, à propos de cette carrière littéraire : « La clientèle de M. Herrriot ne se montre point au cœur de la cité ; elle se tient dans les bureaux. On le lit officiellement, d’une manière administrative et presque municipale». Sa création la plus populaire en ce domaine est probablement d’avoir inventé une expression devenue courante, le français moyen.

    Son ami Pétrus Sambardier l’appelait « le Robuste » en soulignant malignement sa réputation de gros mangeur, notamment chez la mère Brasier de la rue Royale. Dans un article de décembre 21, il cite cette phrase de ses familiers, paraphrasant la séparation de l'Eglise et de l'Etat  : « chez lui, il y a séparation de l’estomac et du cerveau ».

    Sur le plan politique, ce personnage qui fut trois fois Président du Conseil (1924, 1926 et 32) est évidemment inséparable du radicalisme, le parti qui est alors, comme le dit Thibaudet, « le parti du français moyen ». En 1932, dans Les idées politiques de la France, Albert Thibaudet présentait Herriot comme un « girondin » qui eût été en 1793 « guillotiné à Paris, ou mangé par les loups à Saint-Emilion, ou mitraillé dans la plaine des Brotteaux, puis en 1847 canonisé magnifiquement par Lamartine ». On pourrait longtemps gloser sur ce personnage aujourd’hui oublié par la jeunesse, mais dont l’existence a croisé l’histoire de Lyon de manière significative. Suffit, pour s’en convaincre, de suivre les nombreux liens avec d’autres Lyonnais que ce billet m’a contraint d’effectuer. Herriot repose aujourd’hui à Loyasse, sous une stèle de marbre  horriblement stalinienne, à l’entrée droite du cimetière.

     

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    Ancien cimetière de Loyasse, tombe d'Herriot à droite de l'entrée principale


  • Voltaire (place)

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    L’endroit portait jadis le nom de Pré de Plantechoux. Lorsqu’on y dessina une place en forme de triangle bordé de platanes, elle prit le nom de Voltaire après celui de Reichstadt, sous le second Empire. Le philosophe de Ferney avait certes été membre de l’Académie de Lyon depuis 1745 et effectué un séjour entre Rhône et Saône en 1754.  «Quelque part que la curiosité le menât, il était aussitôt environné d’une foule d’admirateurs », note l’abbé Duvernet qui en retraça les grandes lignes. On sait qu'il rendit visite au cardinal de Tencin dans sa primatiale et rapporta à celui qui l’attendait dans son carrosse que l’archevêque de Lyon aurait refusé de le recevoir à diner, « parce qu’il était alors mal en cour » « Mon ami, ce pays n’est pas fait pour moi », aurait rajouté Voltaire.  

    A l’occasion de cette visite, il dirigea lui-même une répétition de  sa tragédie Brutus au Grand Théâtre que venait de construire Soufflot.

    Sa nièce, Madame Denis, impressionnée par l’accueil, chaleureux, affirme dans sa correspondance que son oncle fut reçu «comme un dieu ». Elle ajoute que chaque fois que Voltaire se rendait au théâtre, « les spectateurs lui réservaient une ovation pendant un quart d’heure avec transport et lorsqu’il sortait, le public le reconduisait en battant des mains jusqu’à son carrosse »

    Pierre Grosclaude, historien spécialiste des Lumières, affirme de son côté que Voltaire devait aimer Lyon parce qu’elle lui offrait « le type d’une cité active, commerçante, vouée à l’industrie et aux arts appliqués, créatrice de richesse et de bien-être. » Aussi, explique-t-il, le commerce de Voltaire avec cette ville fut prioritairement économique et commercial : « Lyon, ville réputée dans l’Europe des Lumières pour ses fabriques de soie, fut pour Voltaire non seulement une place financière, mais aussi un marché où il s’approvisionnait en biens et produits divers : blé, chocolat, sucre, étoffes, vêtements, papier, etc. » Les transactions financières occupent une place de choix dans cette correspondance « d’affaires ». En effet, Voltaire, philosophe fortuné, menait à Ferney une vie de château. « Si vous savez quelque chose touchant les paiements dus des arrérages de l’emprunt de 160 millions, je vous serai très obligé de vouloir bien m’instruire », demande ainsi Voltaire au banquier lyonnais Schérer.

    L’Académie de Lyon conserve un exemplaire des Éléments de la philosophie de Newton, ouvrage reçu en 1744 (cote 200 015). Enfin, Voltaire avait offert l’hospitalité dans son château de Ferney à ses amis lyonnais. Ainsi, Borde, directeur de l’Académie, Rosset, imprimeur, et Poncet, sculpteur, pour ne citer que ceux-là, étaient ses hôtes, des interlocuteurs privilégiés du philosophe.

    (1)  (1) Cité par L  Maynard, l’anecdote provient de Mon séjour auprès de Voltaire, par Collini, 1807 

  • La Duchère (boulevard)

    De la rue Marietton à l’avenue de Champagne, le boulevard de la Duchère traverse le quartier du même nom de part en part. Cette dénomination rappelle l’ancien château de la Duchère, qui fut un poste militaire important, illustré par la défense de Lyon en 1793 et le combat contre les Autrichiens en 1814.

    Le premier possesseur de ce château fut Bernard de Varcy de la Duchère, conseiller de la ville vers 1300. Ce château fut reconstruit à mi-coteau par François Clapisson au début du XVIIème siècle, avocat du Roi au piédestal de Lyon.  En 1600, Henri IV, qui  venait à Lyon épouser Marie de Médicis, coucha au château de la Duchère avant d’entrer dans sa ville par la Saône : on montra longtemps  une chambre dite de Henri IV. Au dessous du portrait du roi, on pouvait lire :

     

    Si du sculpteur l’art et la science

    Pouvaient, par un semblable trait

    Graver sa valeur et clémence,

    L’ouvrage serait tout parfait.

    .

    En 1619, on offrit, à la Duchère, une fête et une collation à Mme Christine de France, soeur de Louis XIII, lorsque cette princesse passa à Lyon pour se rendre à Turin, où elle allait épouser le prince héritier de Piémont. Cette malheureuse fille du Béarnais devait mourir misérablement par la vengeance de son époux.

    Au moment de la Révolution, le château appartenait à François Claude de Riverieulx du Gage

    A la fin des années 50, le maire Pradel choisit l’emplacement de la Duchère pour un vaste programme de cinq mille logements, dont il confia la réalisation à l’architecte François-Régis Cottin. La SERL (société d’équipement de la région lyonnaise) fut crée le 17 février 1957. Elle racheta les terrains nécessaires et les aménagea pour les constructeurs qui livrèrent les premiers immeubles en 1963. François René Cottin construisit une église, un château d’eau et la plupart des tours ou barres. Les Lyonnais de l’époque rechignèrent en voyant ces tours et les barres s’élever à l’ouest de leur ville, autour de rues de numéros (la 8ème, la 22ème)  baptisées à l’américaine selon le souhait de leur autocrate maire, et baptisèrent du sobriquet de « cages à poules » les logis qu’on leur proposait. Les premiers Duchérois furent ainsi soit des expulsés de la Croix-Rousse après le glissement de terrain de 1964, soit des ouvriers logés par la Rhodiacéta de Vaise. Les rapatriés d’Algérie y trouvèrent à leur tour refuge. En 1972, la construction de la Tour Panoramique, d’une hauteur de 101,85mètres achève de donner au nouveau quartier une allure moderne.

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    La barre 220, détruite à l'explosif le 19 mai 2010

    Mais à  partir des années 90, le quartier vieillit mal, avec  trop fameuse « barre des mille », les problèmes d’insécurité et de délinquance. Les émeutes de « jeunes » dans la nuit du 2 au 3 novembre1997 après la mort de Fabrice Fernandez, dont la tante habitait le quartier, finissent de donner à ce quartier l’image d’un ghetto similaire à Vaulx. Une entreprise de réhabilitation/ communication politique est entreprise par le maire de Lyon (GPV). Deux barres au gigantisme dégradé sont abattues (barre 210 en 2005 et 220 en 2010) et plusieurs immeubles bas construits, avec des logements proposés à des tarifs aménagés pour inciter à l’achat.

    Selon les avis, le nom de la Duchère pourrait provenir de l’ancien propriétaire du domaine dont il a été question plus haut. Une autre étymologie fantaiste fut proposée par un certain M Péan et relayé par l’abbé Vachet dans son Dictionnaire des Rues : « Duchère, dénomination celtique, peu altérée, faite du cymrique du (noir), et de notre Karr (roche, pierre), est venue d'une constitution extérieure du sol effacée par le travail accumulé par les générations. »

  • Passet

    Beau nom que celui de la rue Passet. Il porte quelque chose de nostalgique en soi, rue du Passé. Le passant n’a, là plus qu’ailleurs, l’impression de ne faire que passer, de la rue de Marseille au Rhône.

    Le passé, rue Passet, n’est pourtant pas si ancien que ça, et la rue, courte, est peu passagère. Elle porte le nom d’un propriétaire qui y logeait encore au début du dix-neuvième siècle. Jean-François Passet, né à Grésy sur Isère en Savoie  en mai 1766, mort à Lyon en février 1841

    En tant que bâtonnier, il s’illustra en assurant (en vain) la défense du général Mouton-Duvernet, accusé d’être traître au roi et fusillé le 27 juillet 1816, chemin des Etroits à Lyon. Le plaidoyer qu’il prononça à cette occasion fut imprimé en 1818.

    En tant qu’auteur, se fit remarquer en 1807 pour une comédie en vers raillant le goût et la manie des femmes pour la science. La même année, il fut également l'un des membres fondateurs de la Société historique et archéologique de Lyon

    La rue Passet fut le premier siège de la compagnie Persona, que votre serviteur fonda en 1983.  Elle est à  présent au cœur du Chinatown lyonnais. Alexandre Petit, le héros de Un Ange Noir, le dernier roman de François Beaune, vient durant son errance y manger : « La patronne que je connais bien m’offre la seconde portion de litchis. Elle sait que je n’apprécie pas le digestif avec le petit verre pornographique. Voilà une chose que je déplore dans cette culture si raffinée »

     

  • Carmes Déchaussés (montée)

    Les Carmes Déchaussées  désignent une fort jolie montée qui prend derrière la gare Saint-Paul, au bas de la montée Saint-Barthélémy, et va jusqu’au chemin de Montauban. C’est elle qu’on emprunte pour rejoindre Fourvière en tournant à droite à son extrémité haute par la montée Nicolas de Lange. Elle abrite le théâtre des Maristes (au n° 5).

    Les Carmes font remonter leur origine au prophète Eli, qui se retira sur le mont Carmel pour fuir les persécutions des Jézabel et d’Achab.

    Issu de la Réforme du Carmel entrepris en Espagne par Thérèse d’Avila, et, pour les couvents d’Homme par Jean de la Croix en 1588, l’ordre des Carmes déchaux fut approuvé par une bulle du pape Clément VIII le 20 décembre 1593. L’ordre fut scindé en deux congrégations, l’une italienne et l’autre espagnole. Si la seconde n’avait pas le droit de quitter l’Espagne, la première pouvait se répandre à travers le monde entier et c’est ainsi que quelques religieux furent autorisés à s’installer à Lyon en 1617, grâce à l’appui du gouverneur Charles de Neuville, et malgré les réticences du Consulat qui craignait de nouvelles quêtes auprès de la population sur les ressources de l’Aumône Générale.

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    L'ordre religieux fut donc établi à Lyon par le marquis Philibert de Nérestang, fils d’un ancien de la Ligue et  bien aimé de Henri IV, qui y fut enterré en 1620 après sa mort à l’attaque des Pont-de-Cé. En 1618, les religieux bénéficièrent,  sur un plateau qui domine la Saône en aval de Pierre Scize, du don de deux maisons desservies par le chemin de Montauban. L’une était une ancienne recluserie du nom de Grand-Thune, où l’on soignait jadis des pestiférés. L’autre était un cabaret fameux, la Thune. Leur implication dans  la lutte de la peste de 1628 valut aux Carmes Déchaux de vifs soutiens et l’aide du Consulat pour bâtir leur chapelle.  L’eau de mélisse qu’ils fabriquaient fut très célèbre. Quand la Révolution les chassa de leur couvent, ils emportèrent le secret de fabrication. Deux frères s’établirent  à l’angle méridional de l’escalier du Change et de la montée Saint-Barthélémy  et leurs successeurs maintinrent la tradition durant plusieurs décennies.

    En 1789, l’ancien bâtiment du 2 chemin de Montauban devint une caserne ; à la fin du dix-neuvième, il servit d’école d’enseignement secondaire. Depuis 1907, il abrite le fonds ancien des Archives départementales (toutes archives notariales et archives privées antérieurs à 1800, cartes, plans, ouvrages et revues de la bibliothèque historique), le fonds moderne se trouvant rue Servient. La chaire de l’ancienne église se trouve dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu et les boiseries en noyer de leur bibliothèque au palais Saint-Jean, dans la salle qui abrite aujourd’hui la bibliothèque de l’Académie. Le Saint Jérôme méditant de Wollfort qui ornait le réfectoire est à présent aux musée des Beaux Arts.

     

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     Saint Jérôme méditant,  Wollfort

    D’après l’abbé Vacher, le costume des Carmes Déchaux se composait d’une tunique inférieure en laine blanche, d’une tunique extérieure en laine brune, d’une ceinture en cuir avec un chapelet, d’un scapulaire et d’un capuchon de couleur brune, d’un manteau blanc en laine. Les religieux portaient une couronne monastique et, contrairement à la légende, des sandales aux pieds.

  • Seignemartin

    Brève existence que celle du peintre Jean Seignemartin (né le 16 avril 1948, mort le 29 novembre 1875) dont une rue du huitième arrondissement de Lyon, on ne sait pourquoi celle-ci, conserve le fin souvenir. Fils d’un tisseur, Jean Seignemartin fit le forcing auprès de son père pour entreprendre dès l'année 1860 une formation aux Beaux-Arts de Lyon. Il fréquenta ainsi les classes de Michel Gemod et de Charles Jourdeuil, puis celle de Joseph Guichard qui l’intègra dès 1863 à un travail professionnel avec la décoration de l’hôtel Collet (aujourd’hui disparu) dans la rue Impériale (à présent de la République ), qu’on venait tout juste de percer et qui servait de vitrine au préfet de Napoléon III, le matois Claude Marius Vaïsse.  En 1864, âgé d’à peine seize ans, il expose au Salon est couronné et l’année suivante du Laurier d’Or, le premier prix de la classe de nature. Tout réussit dès lors au jeune prodige, jusqu’à FrançoisVernay qui, ayant remarqué au Salon de 66 l’une de ses natures mortes et l’invite à partager son atelier.

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    A partir de 1869, Seignemartin s’installe dans ses propres meubles, rue Jean de Tournes, où il peint des portraits et des scènes de genre. Mobilisé en 1870 dans un bataillon d’artillerie de la garde mobile, il part de Sathonay à Paris et réalise là encore plusieurs portraits de ses jeunes camarades. Il se retrouve affecté à la porte Maillot dans des baraquements précaires. L’hiver est rude. Il en revient avec la tuberculose.

     

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    Autoportrait

     

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    Ballet de Faust

    Joseph Guichard l’accueille et le réconforte, François Vernay l’héberge à nouveau. Il peut présenter au Salon en 1872 le Ballet de Faust esquissé dès 1868 lors d’une représentation à l’Opéra de Lyon. C’est alors qu’il fait la connaissance des frères Tripier, médecins et amateurs d’art, qui lui achèteront régulièrement ces tableaux dont en 1904, ils feront don au Musée des Beaux-Arts.

    L’un des deux frères,  Raymond, devient son médecin personnel. Pour tenter de raviver sa santé, il l’envoie à Amélie les Bains Palalda en Pyrénées Orientales. Seignemartin s’y ennuie. Revenu à Lyon, il achève au cours des années 1873 et 1874 plusieurs tableaux de fleurs et de nombreux portraits, avant de partir une première fois à Alger. Son ami le peintre Alphonse Stengelin l’y rejoint en compagnie de sa sœur dont il fait le portrait. Il y rencontre Albert Lebourg, qui y est professeur à l’école des Beaux Arts. Il s’initie à la lumière, à la blancheur, et cherche à renouveler dans plusieurs tableaux les clichés de l’Orientalisme déjà académique. C’est la qu’il meurt prématurément.  Son corps est rapatrié et inhumé à Loyasse. Le buste qui ornait sa tombe a été dérobé il  y a peu. 

     

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    boucherie à Alger

     

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    buste volé à Loyasse