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Morellet

On a donné à cette rue du sixième arrondissement le nom du philologue et littérateur abbé Morellet, né à Lyon le 7 mars 1727, dans une famille de marchand papetier, au sein de laquelle il fut l'ainé de quatorze enfants. Élevé chez les jésuites, il se passionna très tôt pour l'écriture et la rhétorique, auprès de son régent, l'abbé Fabri. A l'âge de quatorze ans, son père l'envoya au séminaire des Trente Trois à Paris pour achever ses études. Au début de sa carrière, dans les années 1750, l'abbé Morellet est séduit par les idées audacieuses des Lumières. Il collabore à l'Encyclopédie (articles Fils de Dieu, Foi, onomatopée, gomariste ...) et fréquente Turgot, M de Malesherbes, Diderot, d'Alembert.

1654967105.jpgA la mort du pape Benoit XIV, il part à Rome pour assister au conclave qui s'y tient. C'est là qu'il découvre et traduit Le Manuel des Inquisiteurs de Nicolas Eymerich, qui parut en 1762. De retour à Paris, il réintègre la vie mondaine et le cercle des philosophes, où Voltaire le surnomme "l'abbé Mords-les" Après avoir assisté à la première de la fameuse comédie des Philosophes de Palissot (dont Diderot parle dans Le neveu de Rameau), il écrit une violente diatribe contre l'auteur, ce qui lui vaudra deux mois de Bastille en été 1761. Mois qu'il mit à profit en fréquentant assidument la bibliothèque de la Bastille. Outre quatre-vingt dix romans survolés, il lut alors Les Essais philosophiques de Hume, Tacite en entier et deux fois Agricola. Au livre X des Confessions, Jean Jacques Rousseau donne quelques détails de cette aventure. Effrayé par les événements révolutionnaires, Morellet gagne ensuite le parti de la réaction.

Sa nièce, Madame Chéron, a pu animer grâce à lui et à ses réseaux un véritable cercle littéraire à Lyon. Il a eu de véritables querelles avec certains de ses contemporains, notamment Geoffroy et Grimm. Il fut reçu à l'Académie Française le 28 avril 1783. Lorsque l'Académie ferma, en 1792, c'est lui qui sauva les registres de délibérations, le manuscrit du Dictionnaire et les titres de la Compagnie, qu'il remit, en 1803, à l'Institut : cela vaut bien une plaque de rue !

« Arrivé à l'âge de soixante-dix ans, et une époque où je ne suis plus très éloigné du terme de ma carrière, que les troubles au milieu desquels nous vivons peuvent d'un moment à l'autre abréger encore, je veux profiter du temps qui me reste pour jeter un coup d'œil en arrière sur le chemin que 'ai fait dans la vie, me rappeler les obstacles que j'y ai rencontrés, les moyens qui m'ont aidés quelquefois à les vaincre, les liaisons que j'ai formées, le caractère des hommes de quelques valeur que j'ai connus, les affaires de quelque importance publique auxquelles j'ai pris une faible part, enfin les événements de ma vie privée, et l'ordre de mes travaux littéraires. »  C'est ainsi que débutent les Mémoires de l'abbé Morellet, littérateur et religieux insolite, qui ne parurent qu'en 1821.

L'abbé Morellet s’est éteint à Paris, le 12 janvier 1829

 

 

Commentaires

  • Un illustre inconnu pour moi jusqu'à ce jour, cet abbé.
    Merci bien pour ce billet !

  • @ S. Jobert :
    Eh oui !! Les rues de Lyon sont peuplées d'inconnus, qui ne demandent qu'à cesser de l'être.
    Merci de votre visite.

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