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Pierre Valdo

On dit de Pierre Valdo qu'il était un homme riche et de bonnes mœurs quand la mort subite d'un de ses amis négociants, en 1160, lui fit soudainement prendre conscience de l'immense fragilité du bonheur terrestre. Aussi, après avoir nanti sa femme et ses filles, se dépouilla-t-il de toute son immense fortune en faveur des pauvres et des démunis. A cette époque (vers 1150), les richesses de l'Eglise de Lyon étaient considérables. Les frères de Saint-Etienne, devenus chanoines, se recrutaient parmi les plus riches et nobles familles de la place, et menaient le train de vie fastueux des plus grands seigneurs. Aussi Valdo se mit-il à prêcher contre l'ostentation des Princes de l'Eglise, touchant un nombre de disciples de plus en plus important : on les appela "Les Pauvres de Lyon". Ils laissaient croître barbes et cheveux, portaient capes ou capuchons, se chaussaient de sandales ou de sabots de bois, d'où ce surnom « d'ensabottés »   qu'on leur accola parfois. S'il s'attira de nombreux disciples, il ne se fit évidemment pas que des amis : La rue de la Poulaillerie en laquelle il habitait tout d'abord fut surnommée  « la rue Maudite »

Valdo prêcha contre l'Institution du mariage, la hiérarchie trop stricte de l'Eglise, malgré les interdictions que lui fit l'archevêque de Lyon. Il soutenait que tout laïque pouvait prêcher, confesser, et célébrer la messe, point de vue ce que le Concile général de Latran condamna en 1179. L'archevêque Jean de Bellême anathémisa Pierre Valdo, lui et certains de ses disciples (les Vaudois) furent excommuniés par le pape Lucius III.

Voici les six points que défendaient les Vaudois et qui leur valurent tel traitement :


1 Les Pauvres refusent l'obéissance au pape et aux prélats
2 Tout le monde a le droit de prêcher
3 Dieu doit être obéi, plutôt que l'homme
4. Les femmes peuvent prêcher
5 Messes, prières et aumônes pour les morts ne leur servent à rien.
6 La prière dite de cœur au lit, dans une chambre ou dans une écurie et tout aussi efficace que la prière dite à l'église.


Pierre Valdo dut s'exiler d'abord dans les Pays Bas, puis en Allemagne où il trouva une mort qu'on imagine consolante. En 1194, Alphonse II d'Aragon déclara les Vaudois indésirables en son domaine, et son fils les condamna au bûcher. Malgré les nombreuses persécutions, il en resta en Bohême, en Suisse, en Savoie et en Piémont. Et cependant, à la fin du XIXème siècle, on en comptait encore 20.000 en Piémont.

La rue qui porte le nom Pierre Valdo, dans le cinquième arrondissement, était auparavant un chemin vicinal.

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