Claire
Le domaine de la Claire, aujourd'hui disparu, avait été contruit au seizième siècle pour Jean Clarissimo Chernachi, riche fabricant d'étoffes italien surnommé Le Clair. La demeure était entourée de magnifiques ombrages, dont le souvenir ferait pester aujourd'hui les automobilistes pris dans les embouteillages presque insolubles de Vaise.
Les jardins, que décora Le Nôtre, étaient arrosés par des fontaines limpides. C'est dans cette demeure que, venant pour la première fois à Lyon, Henri IV s'installa, le 21 août 1593 et y reçut les hommages des échevins lyonnais, tout comme il logea au château de la Duchère à la veille de son mariage avec Marie de Médicis en la cathédrale Saint-Jean.
A l'issue du siège de 1793, le général Précy, le chef des insurgés, livra un dernier combat à la Claire, avec une poignée d'hommes, avant de réussir à échapper aux Conventionnels et de se retirer sur Saint-Romain de Popey. En 1814, la maison de la Claire servit de citadelle à huit cents soldats d'Augereau qui parvinrent, retranchés là, à résister aux Autrichiens. En décembre 1815 les Alliés quittant Lyon trouvèrent à leur sortie du côté de Vaise et jusque dans la maison de la Claire qu'ils occupaient un écrit répandu à profusion, intitulé Adieu des Lyonnais aux Alliés.
« Contents de vos belles prouesses
Allez cultiver vos guérets,
Si vous emportez nos richesses
Vous n'emportez pas nos regrets.
Mais si nous prenant pour des lâches,
Vous croyez nous avoir vaincus,
Souvenez-vous que vos moustaches
Frent vingt ans nos torche-c ... »
Sur une partie des terrains fut aménagée en 1854 la gare de Vaise. De ce domaine, de cette histoire, seule témoigne cette petite rue qui permet de rejoindre, face à la gare de Vaise, le quai du Commerce à la rue de Bourgogne. Ci-dessous, une vue prise de la Claire, de Guindrand, provenant du fond Coste de la Bibliothèque de Lyon. On voit au loin la colline Fourvière et le défilé Pierre Scize
Commentaires
J'entends d'ici le bruit délicieux des fontaines limpides dans les jardins où Henri IV se promenait (euh?!se promenait?!), à la veille de son mariage avec Marie à la robe doublée d'or. Mais j'aime beaucoup aussi le petit personnage accoudé au muret et qui regarde le fleuve :des amis arrivent dans une barque, ils sont proches du rivage, je les entends aussi, eux: "on peut s'approcher? il y a pas trop de cailloux?"
On aurait aimé le suivre, ce petit chemin à droite sur la gravure...
Henri IV à Vaise, je l'ignorais.
Henri IV à Vaise ? Cela fait ^rever... La rue de la Claire à présent, près de la gare de Vaise, c'est horrible !
@ O'Brian : En même temps, Henri IV avec sa fraise et son pourpoint, gare de Vaise aujourd'hui...
Vous imaginez ...