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Jacquard

 

Joseph Marie Jacquard naquit à Lyon, le 7 juillet 1752. Il fut d’abord tailleur de pierres à Couzon, le bourg paternel. Lorsque son père vendit son domaine pour devenir tisseur, il acheta plusieurs métiers. Jusqu’alors, le tissage des étoffes brochées se faisaient à la main. Les fils de chaîne – entre lesquels on passait des fils de trame polychromes du dessin - étaient soulevés par des « tireurs de lacs », le plus souvent des enfants. Jacquard emplit cette fonction dans Metier-Jacquard-01.jpgl’atelier paternel, et réfléchit à un moyen de mécaniser le travail. A partir de l’observation des recherches antérieures, notamment celles de Vaucanson, il mit sur pied une machine brevetée en 1801. Le dispositif de Jacquard permit de lever automatiquement les fils grâce à 4 éléments : la traverse, les aiguilles horizontales, le carré mobile et les cartes perforées, un peu comme dans un orgue de barbarie. Ces perforations déterminaient l’exécution du dessin. Un métier Jacquard supprimait cinq tireurs de lacs, et la machine ne fut pas accueillie partout avec des cris de joie parmi les tisseurs. Il reçut même des menaces de mort. En 1807, la ville de Lyon lui acheta pour 8000 francs de rente le droit de disposer de son invention. Il se retira à Oullins où il mourut le 7 août 1834.

La statue de Jacquard (œuvre de Foyatier) trône à présent au centre de la place de la Croix-Rousse, après que le sergent Blandan a été érigé place Sathonay où il se trouvait initialement. On raconte que Napoléon, qui visitait l’Exposition des produits industriels de Lyon au Palais Saint-Pierre le 12 avril 1805, se fit expliquer par l’ingénieur lui-même tous les détails du fonctionnement de la mécanique, puis le décora en personne de la Légion d’Honneur. On peut d’une certaine façon voir dans le traitement de l’information des mécaniques Jacquard l’ancêtre de l’ordinateur. La rue Jacquard débute au cœur de la Croix-Rousse, place de Tapis, et rejoint la rue Philippe de La Salle.

« On rencontrait parfois, dit M. Constantin Zukowski, un grand vieillard courbé par l’âge, revêtu d’une longue redingote à la boutonnière de laquelle pendait la Légion d’Honneur, qui se promenait lentement sous les tilleuls d’Oullins : c’était Jacquard. Il penchait la tête sur une de ses épaules, et son visage décharné empreint d’une langueur triste prouvait la trace de ses longues souffrances et de son labeur opiniâtre. De temps en temps, le vieillard s’arrêtait dans sa promenade et il prêtait l’oreille aux vagues rumeurs qui montaient de la cité, portées par le vent du nord. Elles lui apportaient le bruit des innombrables métiers à soie auxquels il avait donné le mouvement de la vie. C’était sa postérité à lui. Alors le vieillard souriait doucement en pensant à ses concitoyens qui l’avaient si longtemps méconnu et que sa mécanique enrichissait à présent. Il reprenait sa promenade et son rêve ininterrompu ».

 

 

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Jacquard présente son métier à l'Empereur

Commentaires

  • Il est superbe ce billet... J'adore monsieur Jacquard et sa rue bien sûr (traversée chaque jour)et puis j'ignorais qui était l'auteur de cette statue.... Alors merci pour tout ce riche savoir.

  • Merci de ce petit rappel, le parallèle entre son métier et les ordinateurs est d'autant plus justifié que les premiers "vrais" ordinateurs des années 70 donnaient leur résultats ou enregistraient les données sur des cartes perforées. Ça n'est que justice qu'une rue porte le nom d'un des Lyonnais les plus connus en dehors de notre ville.
    Olivier.

  • Bonjour Monsieur Rivière,

    Hier, j'ai fait mettre par ma fille, la photo d'une vieille carte postale, elle va vous inciter sûrement un commentaire, car elle est cocasse...et bien lyonnaise. M.L.

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