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Herbouville (cours)

Après la création du quartier Saint-Clair au XVIIIème siècle, la route qui longeait le Rhône au pied de la colline de la Croix-Rousse prit le nom de chemin Rater, du nom d'un des architectes qui construisait ce nouveau quartier (né à Lyon en 1729, mort à Miribel en 1794). Puis le nom de chemin deSaint-Clair a prévalu. Cette voie suivait grosso modo l'antique voie romaine allant à Miribel et ouverte par l'ordre de l'empereur Claude.

Le marquis d'Herbouville, préfet du Rhône de 1806 à 1810, pair de France, naquit en 1736 à Paris, où il mourut le 1er avril 1829. Il succéda, en tant que préfet du Rhône, à Bureau de Puzy, et fut lui-même remplacé par le comte de Bondy. C'est parce qu'en 1807, il fit construire le glacis le long du Rhône et planter la double rangée d'arbres qui fit de cette avenue l'une des plus belles promenades du Lyon d'alors qu'on lui attribua son propre nom. Force est de reconnaître que voilà un lieu dont la circulation automobile aura littéralement pulvérisé la beauté ! Pollué et bruyant, le cours d'Herbouville, à présent transformé en voie rapide, n'a hélas plus aucun intérêt pour le promeneur solitaire ou non.

C'est sur ce cours que s'ouvrit, sous la Restauration, la brasserie Gayet, qui fut fameuse pour avoir servi en 1829 un banquet à La Fayette et ses cinq cents invités. Quinze fenêtres cintrées donnant sur le quai, une terrasse de soixante mètres de long, ornée d'orangers et faisant suite à la salle qui contenait cinq rangs de tables de marbres blancs où pouvaient s'asseoir sept cents personnes et où logeait un orchestre entier : La brasserie Gayet soutint cette réputation jusqu'à l'implantation de la gare de Perrache, qui déplaça autour d'elle l'entrée dans la ville des voyageurs. Non loin de la, une compagnie de bateaux à vapeur avait son embarcadère : 5 francs la croisière jusqu'aux grottes de la Balme, à 45 kilomètres de là.

Au vingtième siècle, le cours d'Herbouville fut célèbre pour deux raisons : au n° 1 se trouvait le logement du maire de Lyon, Edouard Herriot, celui que Béraud avait baptisé « le Péricles du cours d'Herbouville » en raison de sa volonté de transformer totalement le tissu urbain de Lyon, pour le meilleur comme pour le pire. C'était , « au deuxième et dernier étage d'une maison du dix-neuvième siècle, adossée à la colline avec vue sur le Rhône et le parc de la Tête d'or, les îles du haut fleuve verdoyantes de vorgines, la plaine dauphinoise, une demeure simple », nous confie Pétrus Sambardier (« Le président Herriot intime », dans La vie à Lyon, 19 ). Un médaillon gravé sur la porte en bois du 1 cours d'Herbouville rappelle au touriste égaré là le passage de cet illustre habitant.

L'autre raison fut plus dramatique : le 8 mai 1932, deux ans après la catastrophe de Fourvière, une partie de l'autre colline de Lyon, celle de la Croix-Rousse, s'abima dans un éboulement soudain qui causa la mort de 27 personnes. Moindre fut sa réplique en 1977. Sur ces deux cartes postales, on peut voir l'immeuble du 51-52 cours d'Herbouville tel qu'il était avant le glissement de terrain, avec en son rez-de-chaussée une manufacture de vêtements, et ce qu'il en resta après. Au loin, une vue sur le Pont de la BOUCLE, lui aussi disparu du paysage depuis 1981, en raison de l'étroitesse de sa chaussée et de l'acharnement de nos maires contre les ponts lyonnais.

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Commentaires

  • 9a c'est beau, un marquis et préfet qui plus est qui à servi à quelque chose lol.
    Lyon est une des plus belles villes du monde :) et j suis pas Lyonnais

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