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  • Passet

    Beau nom que celui de la rue Passet. Il porte quelque chose de nostalgique en soi, rue du Passé. Le passant n’a, là plus qu’ailleurs, l’impression de ne faire que passer, de la rue de Marseille au Rhône.

    Le passé, rue Passet, n’est pourtant pas si ancien que ça, et la rue, courte, est peu passagère. Elle porte le nom d’un propriétaire qui y logeait encore au début du dix-neuvième siècle. Jean-François Passet, né à Grésy sur Isère en Savoie  en mai 1766, mort à Lyon en février 1841

    En tant que bâtonnier, il s’illustra en assurant (en vain) la défense du général Mouton-Duvernet, accusé d’être traître au roi et fusillé le 27 juillet 1816, chemin des Etroits à Lyon. Le plaidoyer qu’il prononça à cette occasion fut imprimé en 1818.

    En tant qu’auteur, se fit remarquer en 1807 pour une comédie en vers raillant le goût et la manie des femmes pour la science. La même année, il fut également l'un des membres fondateurs de la Société historique et archéologique de Lyon

    La rue Passet fut le premier siège de la compagnie Persona, que votre serviteur fonda en 1983.  Elle est à  présent au cœur du Chinatown lyonnais. Alexandre Petit, le héros de Un Ange Noir, le dernier roman de François Beaune, vient durant son errance y manger : « La patronne que je connais bien m’offre la seconde portion de litchis. Elle sait que je n’apprécie pas le digestif avec le petit verre pornographique. Voilà une chose que je déplore dans cette culture si raffinée »

     

  • Carmes Déchaussés (montée)

    Les Carmes Déchaussées  désignent une fort jolie montée qui prend derrière la gare Saint-Paul, au bas de la montée Saint-Barthélémy, et va jusqu’au chemin de Montauban. C’est elle qu’on emprunte pour rejoindre Fourvière en tournant à droite à son extrémité haute par la montée Nicolas de Lange. Elle abrite le théâtre des Maristes (au n° 5).

    Les Carmes font remonter leur origine au prophète Eli, qui se retira sur le mont Carmel pour fuir les persécutions des Jézabel et d’Achab.

    Issu de la Réforme du Carmel entrepris en Espagne par Thérèse d’Avila, et, pour les couvents d’Homme par Jean de la Croix en 1588, l’ordre des Carmes déchaux fut approuvé par une bulle du pape Clément VIII le 20 décembre 1593. L’ordre fut scindé en deux congrégations, l’une italienne et l’autre espagnole. Si la seconde n’avait pas le droit de quitter l’Espagne, la première pouvait se répandre à travers le monde entier et c’est ainsi que quelques religieux furent autorisés à s’installer à Lyon en 1617, grâce à l’appui du gouverneur Charles de Neuville, et malgré les réticences du Consulat qui craignait de nouvelles quêtes auprès de la population sur les ressources de l’Aumône Générale.

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    L'ordre religieux fut donc établi à Lyon par le marquis Philibert de Nérestang, fils d’un ancien de la Ligue et  bien aimé de Henri IV, qui y fut enterré en 1620 après sa mort à l’attaque des Pont-de-Cé. En 1618, les religieux bénéficièrent,  sur un plateau qui domine la Saône en aval de Pierre Scize, du don de deux maisons desservies par le chemin de Montauban. L’une était une ancienne recluserie du nom de Grand-Thune, où l’on soignait jadis des pestiférés. L’autre était un cabaret fameux, la Thune. Leur implication dans  la lutte de la peste de 1628 valut aux Carmes Déchaux de vifs soutiens et l’aide du Consulat pour bâtir leur chapelle.  L’eau de mélisse qu’ils fabriquaient fut très célèbre. Quand la Révolution les chassa de leur couvent, ils emportèrent le secret de fabrication. Deux frères s’établirent  à l’angle méridional de l’escalier du Change et de la montée Saint-Barthélémy  et leurs successeurs maintinrent la tradition durant plusieurs décennies.

    En 1789, l’ancien bâtiment du 2 chemin de Montauban devint une caserne ; à la fin du dix-neuvième, il servit d’école d’enseignement secondaire. Depuis 1907, il abrite le fonds ancien des Archives départementales (toutes archives notariales et archives privées antérieurs à 1800, cartes, plans, ouvrages et revues de la bibliothèque historique), le fonds moderne se trouvant rue Servient. La chaire de l’ancienne église se trouve dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu et les boiseries en noyer de leur bibliothèque au palais Saint-Jean, dans la salle qui abrite aujourd’hui la bibliothèque de l’Académie. Le Saint Jérôme méditant de Wollfort qui ornait le réfectoire est à présent aux musée des Beaux Arts.

     

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     Saint Jérôme méditant,  Wollfort

    D’après l’abbé Vacher, le costume des Carmes Déchaux se composait d’une tunique inférieure en laine blanche, d’une tunique extérieure en laine brune, d’une ceinture en cuir avec un chapelet, d’un scapulaire et d’un capuchon de couleur brune, d’un manteau blanc en laine. Les religieux portaient une couronne monastique et, contrairement à la légende, des sandales aux pieds.

  • Seignemartin

    Brève existence que celle du peintre Jean Seignemartin (né le 16 avril 1948, mort le 29 novembre 1875) dont une rue du huitième arrondissement de Lyon, on ne sait pourquoi celle-ci, conserve le fin souvenir. Fils d’un tisseur, Jean Seignemartin fit le forcing auprès de son père pour entreprendre dès l'année 1860 une formation aux Beaux-Arts de Lyon. Il fréquenta ainsi les classes de Michel Gemod et de Charles Jourdeuil, puis celle de Joseph Guichard qui l’intègra dès 1863 à un travail professionnel avec la décoration de l’hôtel Collet (aujourd’hui disparu) dans la rue Impériale (à présent de la République ), qu’on venait tout juste de percer et qui servait de vitrine au préfet de Napoléon III, le matois Claude Marius Vaïsse.  En 1864, âgé d’à peine seize ans, il expose au Salon est couronné et l’année suivante du Laurier d’Or, le premier prix de la classe de nature. Tout réussit dès lors au jeune prodige, jusqu’à FrançoisVernay qui, ayant remarqué au Salon de 66 l’une de ses natures mortes et l’invite à partager son atelier.

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    A partir de 1869, Seignemartin s’installe dans ses propres meubles, rue Jean de Tournes, où il peint des portraits et des scènes de genre. Mobilisé en 1870 dans un bataillon d’artillerie de la garde mobile, il part de Sathonay à Paris et réalise là encore plusieurs portraits de ses jeunes camarades. Il se retrouve affecté à la porte Maillot dans des baraquements précaires. L’hiver est rude. Il en revient avec la tuberculose.

     

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    Autoportrait

     

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    Ballet de Faust

    Joseph Guichard l’accueille et le réconforte, François Vernay l’héberge à nouveau. Il peut présenter au Salon en 1872 le Ballet de Faust esquissé dès 1868 lors d’une représentation à l’Opéra de Lyon. C’est alors qu’il fait la connaissance des frères Tripier, médecins et amateurs d’art, qui lui achèteront régulièrement ces tableaux dont en 1904, ils feront don au Musée des Beaux-Arts.

    L’un des deux frères,  Raymond, devient son médecin personnel. Pour tenter de raviver sa santé, il l’envoie à Amélie les Bains Palalda en Pyrénées Orientales. Seignemartin s’y ennuie. Revenu à Lyon, il achève au cours des années 1873 et 1874 plusieurs tableaux de fleurs et de nombreux portraits, avant de partir une première fois à Alger. Son ami le peintre Alphonse Stengelin l’y rejoint en compagnie de sa sœur dont il fait le portrait. Il y rencontre Albert Lebourg, qui y est professeur à l’école des Beaux Arts. Il s’initie à la lumière, à la blancheur, et cherche à renouveler dans plusieurs tableaux les clichés de l’Orientalisme déjà académique. C’est la qu’il meurt prématurément.  Son corps est rapatrié et inhumé à Loyasse. Le buste qui ornait sa tombe a été dérobé il  y a peu. 

     

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    boucherie à Alger

     

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    buste volé à Loyasse