Basses Verchères
Voici un nom pour le moins curieux. C'est une ruelle du cinquième arrondissement de Lyon, dans le quartier de Trion, sur la colline de Saint-Just, connue depuis 1740. Verchère est un mot du vieux langage, par laquelle on désignait une terre placée directement en dépendance d'une maison. Dans de très anciens textes, on trouve vercaria, ou vervaria. Ce terme est une corruption du latin vervex, brebis. De là vervicaria, terre pour brebis. Les basses verchères seraient donc tout simplement des pâturages. Vers 1827, trente quatre métiers à tisser battaient dans les immeubles bas de cette rue, comme quoi ce n'était pas le privilège de la Croix-Rousse que d'héberger des canuts.
A l'angle de la rue des Basses Verchères et de celle des Anges se trouve une très jolie petite statue de la Vierge Immaculée, moins connue que beaucoup d'autres, bien que d'un charme tout autant gracieux. Ces Madones des rues sont nombreuses à Lyon, signe de l'ancienne piété des lyonnais. Mais les passants d'aujourd'hui préfèrent regarder les vitrines et peinent à lever le nez. La plupart du temps, c'est pitié de voir comme elles sont sales et couvertes de notre pollution. Dans son livre qu'il leur a consacré en 1912, André George en dénombre plusieurs centaines. Les anciens Lyonnais les plaçaient là, à l'angle de leurs voies, pour protéger tout autant leur maison que leur maisonnée. Tout cela rappelle à quel point Lyon est une ville mariale, depuis le vœu des échevins de 1643, et même avant, car pourquoi ces échevins auraient-ils été prier Marie qu'elle sauvât leur cité de la peste, si son culte n'y avait pas déjà été, et depuis longtemps, fermement implanté ?
Ce petit ilot de Trion est un peu un havre de paix qui a su garder un certain charme, je l'avoue. Très empruntée par des automobiles, la montée de Choulans, sur laquelle la rue des Basses Verchères vient rendre l'âme, déverse son flot d'indifférents vers Perrache et le centre ville. Lorsque plus rien ne circule, on entend quelques oiseaux.
Commentaires
Mon quartier.
Merci.
Avez-vous lu les bulletins de l'Association des Sanctuaires Saint-Irénée/ Saint-Just.
Très intéressants.
Très jolie petite rue, en effet.
Autrefois des ateliers de tisseurs s'y trouvaient.