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Religieux

  • Saint-Polycarpe

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    La rue Saint-Polycarpe doit son nom à l’église face à laquelle elle fut ouverte. Au XVIème siècle, c’était un champ pentu de vignes. Puis une communauté religieuse, celle des Pères de l’Oratoire, investit le domaine vers 1616. La construction de l’église elle-même débuta vers 1665. Le sculpteur Perrache (père de l’ingénieur dont la gare porte le nom) en réalisa le maître-autel. L’architecte Loyer, élève de Soufflot, allongea la nef et dressa cette façade néo-classique qu'on découvre au fond de la rue, peu mise en valeur hélas, comme c'est souvent le cas à Lyon. Le fronton triangulaire est soutenu par quatre pilastres corinthiens et la magnifique porte est de style Louis XV. Très visibles sur cette façade, des éclats dans la pierre peuvent étonner le chaland : ils sont le triste souvenir des boulets de canons tirés des troupes de la Convention, lors du siège de Lyon en 1793.

    C’est Napoléon qui, en 1805, prit par décret l’initiative de bâtir l’autre bâtiment historique de cette rue, celui de la Condition des Soies, dressé dans l'ombre sur la droite de la photo . Le bâtiment est sorti de terre à partir de 1809, sur un terrain ayant appartenu à des capucins avant la Révolution. Son architecte, Joseph Gay, a particulièrement soigné sa façade en lui donnant l'allure d'un palais italien. Il devint opératoire à partir de 1804, alors que la fabrique de la soie commençait à sortir de la crise et que débutait ce qu'on appellera le siècle d'or de la fabrique avec une croissance annuelle, de 1815 à 1880, oscillant autour de 4%

    Conditionner la soie, c’est contrôler son degré d’humidité avant de la déclarer bonne pour la mise en vente. La soie est alors placée dans des caisses grillagées durant vingt quatre heures, dans des pièces à 18°. Durant tout le dix-neuvième siècle, la présence de ce bâtiment a fait de la rue Saint-Polycarpe le cœur du quartier de la soie. La crise des années trente et la seconde guerre mondiale a eu raison de cette activité et le bâtiment est ferma 1940. Depuis 1976, la Condition des Soies est devenue une bibliothèque de quartier.
    A l’angle de la rue Saint-Polycarpe, une impasse étroite du même nom s’enfonce entre de hautes façades. C’est là que se cache le cinéma Saint-Polycarpe, le seul cinéma survivant dans les pentes de la Croix-Rousse.
     

    Quant à Polycarpe, on peut le considérer comme le patron de l'église lyonnaise puisque ses deux fondateurs (tout d'abord Pothin, puis surtout Irénée), avaient été envoyés de Smyrne par lui. Polycarpe est un disciple immédiat de Saint-Jean. De nombreux textes anciens relatent cet épisode, ici mythique : Voici la traduction d'un extrait de la Passion d'Irénée (Anonyme, VIème siècle), contenant un éloge de Polycarpe :
    « Alors que le bienheureux Polycarpe vivait ainsi en ce monde, il apprit que le très cruel meurtrier Marc-Aurèle souhaitait effacer des provinces des Gaules le nom des chrétiens et que saint Pothin, évêque et martyr de l'Eglise de Lyon, avait été fait prisonnier avec les siens : tous ceux qui furent considérés comme chrétiens furent torturés dans divers supplices : par la palme d'un martyre triomphal, ils rendirent leurs précieuses âmes au ciel et le Christ reçut avec la blanche troupe des cieux ses saints dans le bonheur. Ils furent martyrisés le 2 juin. Saint Polycarpe fit partir de son entourage saint Irénée, rempli de foi, de grâce et d'Esprit Saint, élevé à l'honneur de la prêtrise : il l'envoya sous la conduite d'un ange vers la bienheureuse ville de Lyon pour réconforter de nouveau les chrétiens qui se cachaient en ce lieu depuis quelque temps, et pour rassembler, par sa prédication, dans le troupeau du Christ, la foule des gentils qui étaient dans les ténèbres. Saint Irénée part avec le diacre Zacharie et deux clercs pour compagnons et il entre dans la très noble ville de Lyon. Par ses vertus, par les prodiges, les miracles et les prédications que Dieu très grand faisait par son intermédiaire, la cité plaça sa foi très rapidement tout entière dans le Christ. »

  • Jean XXIII (boulevard)

    Je me souviens comme si c'était hier de la mort du pape Jean XXIII, le 3 juin 1963, jour de la Pentecôte. Mes parents avaient depuis peu la télévision et la retransmission de cet événement, de la place Saint-Pierre, m'émut jusqu'aux larmes : on voyait les traits apaisés du vieillard dans son catafalque, mains jointes sur la poitrine, et le commentateur disait d'un ton pathétique que ce pape était vraiment un saint homme, parce que de sa vie il n'avait jamais possédé en bien propre qu'un malheureux stylo. La mémoire de cette mort fut un peu estompé par une mort plus médiatique, le 22 novembre 1963, lorsqu'on vit à Dallas un célèbre tailleur Chanel rose ramper à quatre pattes sur le capot d'une limousine pour rattraper, dira Jackie par la suite, "un morceau de la tête de son mari".

    Angelo Guiseppe Roncali était né un 25 novembre 1881 dans le diocèse de Bergame en Lombaride et avait été élu pape en octobre 1958. Fils de cultivateurs, il était le 4ème d'une famille de 14 enfants, dont dix survécurent. il avait choisi le nom de Jean XXIII, renouant ainsi le fil des Jean interrompu depuis un certain Jean XXII qui, après avoir été évêque d'Avignon, était devenu pape pape en 1316... à Lyon. Jean XXIII est honoré comme pape du 21ème Concile, le populaire Vatican II. Le 11 avril 1963, peu avant d'être emporté par un cancer qui se généralisait peu à peu, Jean XXIII publia l'encyclique Pacem in terris, dont voici deux articles et qu'on peut lire en entier en suivant ce lien. On est un peu étonné, au vu de l'évolution des choses, d'entendre un pape parler de droits sociaux ou des droits à une formation tecnnico-professionnelle, non ?

    11 - Tout être humain a droit à la vie, à l'intégrité physique et aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence décente, notamment en ce qui concerne l'alimentation, le vêtement, l'habitation, le repos, les soins médicaux, les services sociaux. Par conséquent, l'homme a droit à la sécurité en cas de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse, de chômage et chaque fois qu'il est privé de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté

    13 - La nature revendique aussi pour l'homme le droit d'accéder aux biens de la culture, et, par conséquent, d'acquérir une instruction de base ainsi qu'une formation technico-professionnelle correspondant au degré de développement de la communauté politique à laquelle il appartient. Il faut faire en sorte que le mérite de chacun lui permette d'accéder aux degrés supérieurs de l'instruction et d'arriver, dans la société, à des postes et à des responsabilités aussi adaptés que possible à ses talents et à sa compétence.

    Le boulevard qui porte son nom venait d'être ouvert peu de temps avant sa mort, dans le cadre des grands programmes d'équipements de la Région et de la Ville. C'est un boulevard, comme beaucoup dans ce huitième arrondissement excentré, qui ne sert qu'à désengorger la circulation et à fluidifier l'accès au centre ville. Mais c'est à ma connaissance le seul boulevard lyonnais portant le nom d'un pape.

    Pour construire ce boulevard, il avait  fallu acheter du terrain à l'école La Mache qu'on appelait à l'époque le Bachut. Or la propriété de l'école se trouvait, de fait, coupée en deux, ce qui n'était pas sans inconvénient car les ateliers d'application étaient désormais séparés du lycée par le boulevard. Le Père La Mache demanda donc comme condition à la vente que le boulevard portât le nom de Jean XXII, qu'il admirait beaucoup. C'est sans doute resté confidentiel, seuls les gens proches de l'école le savait. Je dois cette information à une fidèle lectrice du blogue.

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  • Observance

    Au bord de la Saône, près du rocher de Pierre Scize, des religieux Cordeliers avaient fondé un cloître. Peu à peu, dit-on, la discipline s'y étaient relâchée fort. En 1493, le frère Bourgeois et le frère Tisserand, tous deux prédicateurs de renom, entreprirent donc de ramener les religieux - qu'on appelait les petits Cordeliers (ou Mineurs) pour les distinguer de ceux établis vers saint Bonaventure (Majeurs) - à une observation religieuse plus rigoureuse de la règle de saint François d'Assise. Dès cette régénération, la communauté prit le nom des Cordeliers de l'Observance; d'où la dénomination de cette voie publique. C'est sur ce terrain dépendant de ce cloitre que se trouvait le tombeau des Deux Amants. Martial d'Auvergne emprunta à ce fait un oeuvre fort curieuse intitulée L'Amant rendu cordelier, ou L'Observance d'amour.
    L'église fut bâtie à l'emplacement de l'ancien hôpital des Deux-Amants, qui appartenait au chapitre Saint-Jean. Les religieux commencèrent à déblayer le terrain en 1492; et le 25 mars 1493, la première pierre fut posée par Charles VIII et Anne de Bretagne. Ronsard, dans l'Eloge de Charles VIII qui lui est attribué rappela ainsi cet événement :

    Es faubourgs, pour les frères Mineurs
    Il fonda un couvent ; puis avec grands seigneurs,
    Princes, comtes, barons et bande qui frétille,
    S'en alla conquérir Naples et la Sicile.

    Une réputation douteuse poursuivit cependant ces frères mineurs. En date du 14 mars 1589, on trouve dans les registres du Consulat une autorisation faite aux religieux du couvent de l'Observance à entrer ou sortir de la ville à toutes les heures du jour, soit par terre, soit par eau « pourvu que dans la besche il n'y ait d'autres que des religieux et qu'il ne s'y commette aucun abus ».

    La montée de l'Observance serpente en esses la colline de Fourvière, par le cimetière de Loyasse, à partir du quai Chauveau.

     

    La nuit du 2 au 3 juillet 1975, peu après 2 heures du matin, une Ford claire se rangeait contre le trottoir de la montée de l’Observance. François Renaud était accompagnée d’une jeune femme, Geneviève M, dont il se détourna aussitôt afin qu’elle pût rejoindre le hall d’entrée de leur immeuble. Il s’en fallut d’un mètre pour que le juge Renaud n’échappât à ses poursuivants : les constatations ont montré qu’il avait tenté de sauter un petit mur derrière lesquels se trouvaient les jardins. C’était la première exécution d’un juge depuis la Libération. Le Garde des Sceaux de l’époque, Jean Lecanuet, promit solennellement que tout serait mis en œuvre pour retrouver les assassins.

     

    Surnommé le Shérif, le juge Renaud était né en Indochine, où son père était médecin-colonel. Socialiste de cœur (il fut avec Charles Hernu l’un des fondateurs du club des Jacobins), ses amis le disaient tête brûlée, bosseur, beau parleur, buveur et ouvertement raciste. Il circulait dans une vieille BMW, toujours immatriculée en Saône et Loire. On se souvient qu’en 1977, Yves Boisset porta l’affaire à l’écran et que Patrick Dewaere brilla dans le rôle du juge.

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  • Chazeaux

    Les ancêtres l'appelaient la montée de Tire-Cul ! 228 marches, fort pénibles à gravir. Comme cette voie relie les bas de Fourvière aux hauts de Saint-Jean, elle est l'une des plus vieilles de Lyon. Au XVème siècle, on la désignait sous le nom d'Escalier de Fonturbane, du nom de la source qui coulait à son sommet (la colline a toujours ruisselé énormément). Elle porta ensuite le nom de montée du Ruer, c'est à dire du ruisseau. C'est l'échevin Philippe Gueston qui fit construire les degrés, à ses propres frais.
    Le nom de Chazeaux lui vient du monastère fondé en 1333 par Luce de Baudisner, dame de Cornillon. C'est Louis Maynard qui, dans son dictionnaire de Lyonnaiseries (1932) nous raconte tout cela. J'aime cette précision digne du monde d'antan. Luce de Baudisner aussi, certainement, ne doit pas être mécontente qu'on parle d'elle sur le net, à l'heure de la galopante mondialisation. Les Chazeaux étaient donc un prieuré de l'ordre de Sainte-Claire, dans le hameau du même nom, dans la paroisse de Firminy, au pays de Forez. Un jour, les religieuses passèrent sous l'ordre de Saint-Benoît, et leur monastère, qui fut transféré à Lyon en 1623, emporta avec lui le nom du petit hameau du Forez dans l'ancienne capitale des Gaules. La première abbesse, à dater de l'installation des religieuses dans notre ville, fut Gilberte-Françoise d'Amanse de Chaufailles, et c'est tout un univers que ce nom à tiroir évoque pour moi à l'instant que je le frappe lettre par lettre sur le clavier. La cadette, fort probablement, d'une famille d'austères aristocrates, qui trouva dans une carrière monacale finalement fort brillante un substitut à l'amour et la maternité. Chauffailles est une commune de la Bourgogne du Sud dont, probablement, elle était originaire. A quoi pouvait ressembler la ville lorsqu'un matin de 1623, Gilberte-Françoise et ses religieuses prirent possession de leur nouveau domaine, au-dessus des vieux quartiers aux toits fumants et de la cathédrale carillonnant ? La presqu'ile elle-même n'était pas entièrement construite et, de l'autre côté du Rhône, il n'y avait encore rien, que des marécages et des joncs.
    En 1793, l'abbaye des Chazeaux devint un hôpital militaire, puis un dépôt de mendicité. La catastrophe du 13 novembre 1930, qui coûta la vie à de si nombreuses victimes, signa l'arrêt de mort de ce vieux bâtiment chargé d'histoire.

    La montée des Chazeaux, quand on vient de quitter les Jardins du Rosaire et qu'on la prend pour descendre à Saint-Jean offre vraiment un très beau point de vue sur les toits de la primatiale et sur ceux du vieux Lyon.

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    Montée des Chazeaux - Blanc & Demilly
  • Liste des archevêques de Lyon

    ODALRIC : 1041- 1046

    HALIMARD: 1046-1055

    GEOFFROY de VERGY : 1055-1069

    HUMBERT Ier (1065-1076)
    Il  fit, le premier,  frapper des pièces d’argent portant au revers une croix avec le mot LUGDUNUM (Lyon) et pour légende PRIMA SEDES GALLIARUM (premier siège des Gaules).
    (Saint) GEBUIN DE DIJON (1077-1085)
    HUGUES Ier DE BOURGOGNE (vers 1085-1106)
    Neveu du duc de Bourgogne HUGUES, il est natif de Romans ; prieur de St Marcel de Châlon-sur-Saône, camérier de Lyon, puis évêque de Die, il est enfin archevêque de Lyon ; il décède à Suze (Pièmont) le 7 octobre 1106.
    JOSSERAN( vers 1110-1118)
    Moine clunisien, abbé d’Ainay (Pascal II consacre l’abbaye le 27 janvier 1107), puis archevêque de Lyon, il prend la décision de construire la Primatiale St Jean Baptiste (que Guichard commencera quelques décennies plus tard).
    HUMBAUD (1118-1128)
    RENAUD Ier DE SEMUR (1128-1129)
    PIERRE Ier (1131-1139)
    FOULQUE (1139-1141)
    AMEDEE Ier (1142-1147)
    HUMBERT II DE BUGEY (1148-1152)
    HERACLE DE MONTBOISSIER (1153-30.10.1163)
    Frère de Pierre le Vénérable (abbé de Cluny), il est élevé au cloître St Jean, abbé de St Just  vers 1150 puis archevêque en 1153 ; il est légat d’Adrien IV, qui lui confirme la primatie sur les provinces de Rouen, Tours et Sens le 4 décembre 1154 ; il se réfugie à la chartreuse de Portes lors de la prise de Lyon par le comte de Forez Guy II ; Barberousse lui confère le titre d’exarque, le crée chef suprême de son Conseil et lui donne l’investiture temporelle de toute la cité de Lyon le 18 novembre 1157.
    DREUX DE BEAUVOIR (1163-1165)
    Il décède à Besançon en 1165.
    GUICHARD (8.8.1165-27.9.1182)
    Né au début du XIIè siècle, il est moine à Cîteaux, puis abbé de Pontigny en 1136 et archevêque de Lyon ; par la « permutatio » de 1173, le comte de Forez Gui II cède à Guichard tous ses droits sur le Lyonnais et la ville de Lyon, tandis que l’archevêque et son chapitre lui abandonne ce qui leur appartient en Forez, lequel continue à faire partie du diocèse de Lyon ; il fait commencer la Primatiale vers 1175 ; elle est construite en partie avec des matériaux provenant d’anciens temples romains lyonnais, sur des vestiges de 5 édifices primitifs dont on a retrouvé des traces à la croisée du transept ; elle conserve l’abside romane de cette époque ; elle est achevée au XIVè siècle ; Guichard est enterré à Pontigny.

    JEAN I BELLESMAINS (10.1182-24.4.1193)
    Il naît à Cantorbury en 1122 ; il est évêque de Poitiers (1162), légat du Languedoc (1178), puis archevêque de Lyon de 1182 à 1193 ; il est à Vérone en septembre 1184 avec Alexandre III et Barberousse ; ildécède vers 1203 à l’abbaye de Clairvaux.
    RENAUD II DE FOREZ (10.1193-22.10.1226)

    Fils de Guigues II, comte de Forez, il est abbé de St Just vers 1182, puis devient archevêque de Lyon en 1193 ; il obtient de son pèrel’abandon de ses droits sur la cité (de cette époque, les comtes de Forez cessent de prendre le titre de comte de Lyon) ; il lutte successivement contre l’abbaye de Savigny, contre Guichard V de Beaujeu, contre le comte d’Auvergne, et enfin contre les bourgeois de Lyon ; il assiste au concile de Dijon en décembre 1200 ; en 1206, Philippe de Souabe concède à Renaud le péage de Bèchevelin ; il réunit un synode à Lyon le 25 octobre 1207 ; il assiste encore aux conciles de Paris en juillet 1223 et de Bourges en novembre 1225 ; en juillet-août 1223, il assiste aux obsèques de Philippe Auguste et au couronnement de Louis VIII ; il meurt le 22 octobre 1226 et est enterré en l’église St Irénée, dans la sépulture des comtes de Lyon et Forez.
    ROBERT DE LA TOUR D’AUVERGNE (1227-7.1.1234)
    RAOUL DE LA ROCHE-AYMON(9.8.1235-1236)
    AYMERIC GUERRY (14.2.1237-7.1245)
    Docteur en droit, il décède au monastère de Grammont en 1257.
    PHILIPPE II DE SAVOIE (7.1245-1267)
    Né en 1207, il est archevêque de Lyon (1245-1267), puis comte de Bourgogne (1267-1279) et de Savoie (1268) ; 1246 voit l’institution du « fort neuf » et l’alignement de la monnaie de Lyon sur celle de Vienne ; en 1247, Innocent IV consacre la cathédrale de Lyon ; Philippe  meurt en 1285.
    Administration de l’évêque d’Autun (7.1267-6.1272)
    En 1267, Guy de Mello refuse l’archevêché, tout comme Hugues de Pizay en 1272 ; le roi de France Philippe le Hardi prend les Lyonnais sous sa protection.

    PIERRE II DE TARENTAISE (6.6.1272-1273)
    Originaire de Champigny en Savoie, il rejoint l’ordre dominicain à 16 ans ; il étudie la théologie à la Sorbonne où il devient ensuite professeur ; sa renommée est telle qu’il gagne le titre de « doctor famosissimus » ; après avoir occupé le poste de provincial, il est nommé archevêque de Lyon en 1272 ; il fait de St Martin de Fontaines la résidence d’été des prélats lyonnais ; il est promu cardinal-évêque d’Ostie en 1273 ; il joue un rôle majeur au IIè concile de Lyon et prononce l’oraison funèbre de St Bonaventure ; le 21 janvier 1276, il est élu pape sous le nom d’Innocent V ; il meurt 5 mois plus tard, laissant plusieurs traités de théologie et de droit canonique, et 4 traités philosophiques (de unitate formae, de materia coeli, de aeternitate mundi, de intellectu et voluntate) ; il fut béatifié.
    AYMAR DE ROUSSILLON (4.1274-7.1283)
    Il érige en 1279 le couvent des Antonins, dont les religieux reçoivent et soignent les pauvres ou les infirmes (parmi lesquels : les domestiques des chanoines de la Primatiale).
    RAOUL II DE LA THOUROTTE (10.6.1284-7.4.1287)
    BERARD DE GOT (23.7.1289-9.1294)
    HENRI Ier DE VILLARS (13.7.1295-18.7.1301)
    LOUIS DE VILLARS (20.7.1301-7.1308)
    PIERRE III DE SAVOIE (7.8.1308-11.1332)
    GUILLAUME Ier DE SURE (16.11.1332-12.9.1340)
    GUI II DE BOULOGNE (11.10.1340-10.9.1342)
    HENRI II DE VILLARS (7.10.1342-15.11.1355)
    RAYMOND SAQUET (1356-1358)
    GUILLAUME II DE THUREY (1358-1365)
    CHARLES Ier D’ALENCON (13.7.1365-5.7.1375)
    Né en 1337 et porté vers la vie religieuse, bien que fils aîné du comte Charles d’Alençon, il accepte à contrecoeur le comté d’Alençon et du Perche de 1346 à 1361, date à laquelle il devient dominicain au couvent parisien de St Jacques ; il abandonne ses comtés à ses frères Pierre (comte d’Alençon en 1361) et Robert (comte du Perche en 1361) ; nommé archevêque de Lyon en 1365 par accord entre le pape Urbain V et le roi Charles V (son cousin), qui veulent mettre un terme à la crise ouverte par une double élection, il devient le ferme défenseur de l’indépendance du siège primatial contre les prétentions royales ; il excommunie même le bailli de Mâcon, ce qui provoque la saisie du temporel archiépiscopal, mais conduit le roi à réduire ses exigences. Charles d'Alençon fut le dernier archevêque de Lyon à frapper monnaie. Il imita les blancs au K de Charles V à partir du 17 novembre 1368.
    Il décède au château de Pierre Scize le 5 juillet 1375.
    JEAN II de TALARU (1375-1389)
    PHILIPPE III DE THUREY (1389-1415)
    Dernier archevêque à frapper monnaie.

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  • Saint-Sébastien (montée)

    La montée Saint-Sébastien permet de rejoindre en presque ligne droite le quartier du Griffon (quartier des anciens soyeux) et l’extrémité du boulevard de la Croix-Rousse.

    Une chapelle placée sous le vocable de ce saint, dépendant d’une recluserie installée au sommet de la colline a donné son nom à la côte.

    La montée était autrefois bordée de vignes. C’est dans une vigne située au flanc de la montagne que Roland Gribaud découvrit les célèbres tables de Claude, dites claudiennes, sur lesquelles avaient été gravées le discours de l’empereur Claude aux Sénateurs en faveur des Gaulois de la Lyonnaise.

    Les Dames de Sainte-Elizabeth étaient à Roanne, très misérables, lorsque Madame de Coligny les installa, en 1665 à mi chemin de la Grande Côte Saint-Sébastien, comme on l’appelait alors à l’angle de la rue des Fantasques. Le monastère prospéra et le bâtiment fut reconstruit de 1764 à 1766. En témoignage de reconnaissance pour leur bienfaitrice les religieuses prirent le nom de « Colinettes ». Chassées par la Révolution, ces dernières s’exilèrent à Turin. Le couvent des Colinettes devint une caserne d’infanterie de 1789 à 1858 puis un hôpital militaire qui prit l’appelation de Villemanzy en 1886. C’est aujourd’hui un restaurant panoramique.

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    C’est au pied de cette montée (place Croix-Paquet) qu’à la suite du succès du funiculaire de la rue Terme fut inauguré un funiculaire long de 512 mètres, rapidement surnommé « la ficelle à un sou ». La voiture principale tirait un « trucks » sur lequel prenaient place et les canuts et leurs marchandises. C’est à l’occasion des travaux de percements du tunnel, parallèle puis souterrain à la côte, qu’on découvrit en 1892 le Gros-Caillou, depuis lors placé sur l’esplanade.

    Sur cette côte débouche une traboule qui permet d’accéder à la Cour dite des Voraces, du nom de l’association des Compagnons qui protestèrent contre la diminution du pot de vin en 1846 (de 1l à 48 centilitres). Dans cette Cour s’étaient tenus de sanglants combats en 1834. En sa partie supérieure « la Saint-Sébastien », comme l’appellent les habitants des pentes de la Croix-Rousse, longe l’église Saint-Bernard qui fut construite au n° 2 par l’architecte Tony Desjardins de 1857 à 1866, à la demande des canuts du haut des pentes lesquels jugeaient l’église Saint-Polycarpe trop éloignée. Saint-Polycarpe était surtout la paroisse des soyeux. Le cardinal de Bonald acceda à cette requête. Lucien Bégule en réalisa les vitraux. Lors du percement du tunel de la ficelle, l'église fut déstabilisée, puis fermée. Désacralisée, désaffectée, elle appartient dorénavant à la Ville de Lyon.

    Outre cet intérêt historique, la montée Saint Sébastien offre un spectacle magnifique à tous les promeneurs courageux qui, pour le prix d’un petit effort, se trouvent très vite gratifiés d’une vue exceptionnelle sur la plaine de l’Est et au loin, le Mont-Blanc.

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    La Légende Dorée de Jacques de Voragine propose trois étymologies possibles de Sébastien :

    - Sebastianus, de sequens (suivant) & beatitudo (béatitude) astin, (ville) et ana, au-dessus ; ce qui veut dire qu' « il a suivi la béatitude de la cité suprême et de la gloire d'en haut. » Il la posséda et l’acquit au prix de cinq deniers, selon saint Augustin, avec la pauvreté, le royaume ; avec la douleur, la joie ; avec le travail, le repos ; avec l’ignominie, la gloire et avec la mort, la vie.

    - Sébastien viendrait encore de bât, bastume (selle.) Le soldat, c'est le Christ ; le cheval, l’Église et la selle, Sébastien ; au moyen de laquelle Sébastien combattit dans l’Église et obtint de surpasser beaucoup de martyrs.

    - Ou bien Sébastien signifierait entouré, ou allant autour : entouré, il le fut de flèches comme un hérisson ; allant autour, parce qu'il allait trouver tous les martyrs et les réconfortait.

     

     

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    Saint Sébastien soigné par Sainte Irène (Georges de la Tour – 1645)

  • Saint-François de Sales

         « J'aime, écrivait saint François, les âmes indépendantes, vigoureuses, et qui ne sont point femmelettes, car cette si grande tendreté brouille le cœur, l'inquiète et le  distrait de l'oraison amoureuse envers Dieu, ce qui empêche l'entière résignation et la parfaite mort de l'amour-propre. Je suis le plus affectif du monde et il m'est avis que je n'aime rien du tout que Dieu et toutes les âmes pour Dieu ».

          Ouverte sur le tènement du Plat, qui appartenait à la famille Varey, famille qui fournit de 1270 à 1518 plusieurs échevins et conseillers à la ville, l'actuelle rue Saint-François de Sales se nomma d'abord rue Saint-Maurice. Elle rappelle à présent François, évêque de Genève, né au château de Sales près d'Annecy en 1567, mort à Lyon le 28 décembre 1622, dans la maison du jardinier du couvent de la Visitation, non loin d'Ainay.

     

    Le couvent est devenu depuis une gendarmerie, et l'on trouve sur le mur de cette caserne, à l'angle de la rue Sainte-Hélène, une plaque rappelant la disparition à Lyon de l'illustre saint-patron des journalistes.

    Le corps de Saint-François a été rapatrié à Annecy, où il fut inhumé. Mais son cœur demeura à Lyon. On raconte que Louis XIII, de passage à Lyon en septembre 1630, était tombé malade. Il demanda qu'on lui apporte le cœur du saint et, après s'être fait appliquer la sainte relique là où le mal le cuisait le plus, se trouva rapidement soulagé. Le soir même, il soupa et put quitter la ville, guéri, le lendemain.

     

    A visiter, à regarder, la rue Saint-François de Sales n'est guère attrayante : ni bars, ni commerces, ni façades aux fenêtres fleuries. Simplement deux parois qui se font face, qu'on peut (selon l'humeur) trouver sobres ou bien austères. L'austérité, la sobriété lumineuse d'un saint. La droiture, aussi, obsédante, presque enivrante, de la ligne que trace sur le papier l'écrivain, l'écrivain, dont il est le saint-patron

     

     

     

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