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pentes croix-rousse

  • Saint-Sébastien (montée)

    La montée Saint-Sébastien permet de rejoindre en presque ligne droite le quartier du Griffon (quartier des anciens soyeux) et l’extrémité du boulevard de la Croix-Rousse.

    Une chapelle placée sous le vocable de ce saint, dépendant d’une recluserie installée au sommet de la colline a donné son nom à la côte.

    La montée était autrefois bordée de vignes. C’est dans une vigne située au flanc de la montagne que Roland Gribaud découvrit les célèbres tables de Claude, dites claudiennes, sur lesquelles avaient été gravées le discours de l’empereur Claude aux Sénateurs en faveur des Gaulois de la Lyonnaise.

    Les Dames de Sainte-Elizabeth étaient à Roanne, très misérables, lorsque Madame de Coligny les installa, en 1665 à mi chemin de la Grande Côte Saint-Sébastien, comme on l’appelait alors à l’angle de la rue des Fantasques. Le monastère prospéra et le bâtiment fut reconstruit de 1764 à 1766. En témoignage de reconnaissance pour leur bienfaitrice les religieuses prirent le nom de « Colinettes ». Chassées par la Révolution, ces dernières s’exilèrent à Turin. Le couvent des Colinettes devint une caserne d’infanterie de 1789 à 1858 puis un hôpital militaire qui prit l’appelation de Villemanzy en 1886. C’est aujourd’hui un restaurant panoramique.

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    C’est au pied de cette montée (place Croix-Paquet) qu’à la suite du succès du funiculaire de la rue Terme fut inauguré un funiculaire long de 512 mètres, rapidement surnommé « la ficelle à un sou ». La voiture principale tirait un « trucks » sur lequel prenaient place et les canuts et leurs marchandises. C’est à l’occasion des travaux de percements du tunnel, parallèle puis souterrain à la côte, qu’on découvrit en 1892 le Gros-Caillou, depuis lors placé sur l’esplanade.

    Sur cette côte débouche une traboule qui permet d’accéder à la Cour dite des Voraces, du nom de l’association des Compagnons qui protestèrent contre la diminution du pot de vin en 1846 (de 1l à 48 centilitres). Dans cette Cour s’étaient tenus de sanglants combats en 1834. En sa partie supérieure « la Saint-Sébastien », comme l’appellent les habitants des pentes de la Croix-Rousse, longe l’église Saint-Bernard qui fut construite au n° 2 par l’architecte Tony Desjardins de 1857 à 1866, à la demande des canuts du haut des pentes lesquels jugeaient l’église Saint-Polycarpe trop éloignée. Saint-Polycarpe était surtout la paroisse des soyeux. Le cardinal de Bonald acceda à cette requête. Lucien Bégule en réalisa les vitraux. Lors du percement du tunel de la ficelle, l'église fut déstabilisée, puis fermée. Désacralisée, désaffectée, elle appartient dorénavant à la Ville de Lyon.

    Outre cet intérêt historique, la montée Saint Sébastien offre un spectacle magnifique à tous les promeneurs courageux qui, pour le prix d’un petit effort, se trouvent très vite gratifiés d’une vue exceptionnelle sur la plaine de l’Est et au loin, le Mont-Blanc.

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    La Légende Dorée de Jacques de Voragine propose trois étymologies possibles de Sébastien :

    - Sebastianus, de sequens (suivant) & beatitudo (béatitude) astin, (ville) et ana, au-dessus ; ce qui veut dire qu' « il a suivi la béatitude de la cité suprême et de la gloire d'en haut. » Il la posséda et l’acquit au prix de cinq deniers, selon saint Augustin, avec la pauvreté, le royaume ; avec la douleur, la joie ; avec le travail, le repos ; avec l’ignominie, la gloire et avec la mort, la vie.

    - Sébastien viendrait encore de bât, bastume (selle.) Le soldat, c'est le Christ ; le cheval, l’Église et la selle, Sébastien ; au moyen de laquelle Sébastien combattit dans l’Église et obtint de surpasser beaucoup de martyrs.

    - Ou bien Sébastien signifierait entouré, ou allant autour : entouré, il le fut de flèches comme un hérisson ; allant autour, parce qu'il allait trouver tous les martyrs et les réconfortait.

     

     

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    Saint Sébastien soigné par Sainte Irène (Georges de la Tour – 1645)