Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Hénon

    Les Lyonnais commencèrent à entendre parler de Louis Hénon à partir de l’an 1848. Il était né le 31 mai 1802, à l'école vétérinaire de Lyon, dont son père occupait le poste de directeur adjoint. Malgré la mort de celui-ci, il avait fait de bonnes études, notamment de médecine à Paris. Cependant, ses passions le dirigeaient plutôt vers la botanique et la politique  au premier rang de : rien, par conséquent, de très étonnant à le retrouver durant les Trois Glorieuses de 1830. Dans la foulée de ces jours du juillet romantique, il mena une vie tumultueuse parmi les républicains de la capitale, inscrivant même sur son tableau de chasse quelques jours prison préventive.

    Il se dévoua durant les tristement célèbres épidémies de choléra de 1832, et revint ensuite s'installer quelque temps à Lyon, puis à Montpellier où on le retrouve en 1841 en train de passer sa thèse de médecine. A partir de ce moment, Hénon exerce à Lyon le métier de médecin des pauvres, et mène de façon romantique et décousue une carrière politique de plus en plus en vue. Conseiller municipal de la Guillotière (1843), membre du comité électoral du quai de Retz en 1847, son ardeur républicaine est toujours vive lorsque surviennent les Journées de Février. Républicain cette fois-ci engagé, Louis Hénon va devenir peu à peu un personnage public fort populaire.

    Le 18 décembre 1851, il vote le non à bulletin ouvert lors du plébiscite de Louis Napoléon. Aux élections législatives de l'année suivante, il emporte la députation avec 12 000 voix contre 9000 pour le candidat officiel. Il fut réélu en 1857 et en 1863, et fut l'un des cinq « protestataires ». En marge de cette carrière politique, il ne cessait par ailleurs  de s'intéresser à la botanique. C’est ainsi qu’on le retrouve s'enthousiasmant pour une espèce de narcisse peu connue.

    cp_croixrousse_plateau01.jpgDurant tout le Second Empire, Hénon s'insurgea contre le fait que Napoléon III avait nommé le préfet Vaisse également maire de Lyon, et il se mit ainsi à personnifier peu à peu aux yeux des Lyonnais la revendication de leurs libertés municipales perdues. Cette tyrannie impériale et parisienne ne fut sans doute pas étrangère au fait qu'à la nouvelle de la capitulation de Sedan, Lyon fut la première ville de France à proclamer la République, neuf heures avant la capitale. Le citoyen Hénon était au nombre des 78 membres du Comité de Salut Public, véritable commune insurrectionnelle où voisinaient des républicains bourgeois et des ouvriers de la section lyonnaise de l'Internationale. Maire provisoire du du VIème arrondissement depuis le 4 septembre, Hénon fut nommé maire de Lyon le 15 septembre 1870. C'est alors qu'il dut faire face, avec le préfet Challemel-Lacour aux tentatives de Bakounine pour prendre la tête de la mairie.

    Le franc-maçon Jacques-Louis Hénon devenait ainsi le premier maire de Lyon après la longue éclipse impériale. La laïcisation des écoles congréganistes appartenant à la commune fut sans aucun doute son action la plus spectaculaire. Il est évidemment profondément indigné par l'exécution sauvage des commandant Arnaud par les émeutiers du 20 décembre et participe avec Garibaldi à ses obsèques. Par la suite, Hénon soutint activement Thiers, en qui il voyait la seule façon de consolider les institutions républicaines : « Si vous le voulez, lui écrivit-il en août 1871, appuyé sur le parti républicain et sur la gauche, vous êtes le maître de la situation ». Cette position de compromis exaspéra une bonne partie de ceux qui l'avaient soutenu, qui le qualifiaient de « Réac ». Des deux côtés, on lui reprocha son indécision (Oui, Hénon…), son inconsistance face à Thiers, sa mollesse. Le vieux militant arrivait à sa soixante-dixième année et, le 28 mars 1872, s'effondra alors qu'il était parti se reposer à Montpellier. Un drapeau noir fut hissé sur l'Hôtel de Ville de Lyon pour annoncer sa mort à la population.
    En 1895, on attribue son nom à l'ancienne rue Saint-Denis, dans le quatrième arrondissement. Cette rue constitue l'un des axes stratégiques du plateau de la Croix-Rousse, qu'elle traverse d'est en ouest. Sur la photo, on peut voir l'église Saint-Denis et une perspecive intéressante sur la rue, en un temps où il était facile d'y trouver une place pour se garer.

     

  • Marcel Rivière

    La rue Marcel Rivière appartient comme pas une à l’Histoire de Lyon. Elle porta longtemps le nom de rue de l’Hôpital, et jadis « de l’Hôpital du Pont du Rhône » (l’actuel Hôtel-Dieu, qui s'ouvrait à son commencement). La Grande Rue de l’Hôpital se prolongeait en diagonale sur l’emplacement de l’actuelle place de la République et se continuait par la rue Puits-Pelu (partie de la rue du Palais-Grillet qui s’étend de la rue Thomassin à la rue Ferrandière); puis par la rue Grenette et Mercière permettait de rejoindre le Pont du Change et le quartier Saint-Jean.

    Il faut imaginer cette rue empruntée presque quotidiennement par Louise Labé qui demeurait non loin de là, par Olivier de Magny, Clément Marot ou Clémence de Bourges se rendant chez la belle cordière  pour y déguster de la confiture et de la poésie... Ou bien encore par François Rabelais, quotidiennement de chez lui, rue Dubois à l’Hôtel-Dieu où il exerçait ses talents de médecin.

    Le rue Marcel Rivière n’est qu’un tronçon minuscule de cette ancienne voie complètement détruite qui constituait l’une des principales du Lyon Historique. Au numéro 6 de cette étroite et longiligne rue se trouve l’Hôtel de Ventes dans lequel un certain jour Marcel Rivière rencontra un certain Solko (ou le contraire) De là naquit cette sorte d'amitié mélancolique et joyeuse qui caractérise les collectionneurs de  lieux et de bibelots.


    On donna à la vieille rue de l’Hôpital le nom de Marcel Gabriel Rivière (1905-1979), un ancien journaliste au Progrès de Lyon,  résistant et déporté, qui fit partie de l’équipe municipale sous le maire Pradel.  Sur la photo ci-dessous, l'entrée de l'Hôpital condamnée par un anachronique contre-sens à devenir Hôtel de luxe, et cet autre hôtel, dédié aux ventes. 

     

    rue marcel rivière,hôtel-dieu,solko,lyon