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Carmes Déchaussés (montée)

Les Carmes Déchaussées  désignent une fort jolie montée qui prend derrière la gare Saint-Paul, au bas de la montée Saint-Barthélémy, et va jusqu’au chemin de Montauban. C’est elle qu’on emprunte pour rejoindre Fourvière en tournant à droite à son extrémité haute par la montée Nicolas de Lange. Elle abrite le théâtre des Maristes (au n° 5).

Les Carmes font remonter leur origine au prophète Eli, qui se retira sur le mont Carmel pour fuir les persécutions des Jézabel et d’Achab.

Issu de la Réforme du Carmel entrepris en Espagne par Thérèse d’Avila, et, pour les couvents d’Homme par Jean de la Croix en 1588, l’ordre des Carmes déchaux fut approuvé par une bulle du pape Clément VIII le 20 décembre 1593. L’ordre fut scindé en deux congrégations, l’une italienne et l’autre espagnole. Si la seconde n’avait pas le droit de quitter l’Espagne, la première pouvait se répandre à travers le monde entier et c’est ainsi que quelques religieux furent autorisés à s’installer à Lyon en 1617, grâce à l’appui du gouverneur Charles de Neuville, et malgré les réticences du Consulat qui craignait de nouvelles quêtes auprès de la population sur les ressources de l’Aumône Générale.

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L'ordre religieux fut donc établi à Lyon par le marquis Philibert de Nérestang, fils d’un ancien de la Ligue et  bien aimé de Henri IV, qui y fut enterré en 1620 après sa mort à l’attaque des Pont-de-Cé. En 1618, les religieux bénéficièrent,  sur un plateau qui domine la Saône en aval de Pierre Scize, du don de deux maisons desservies par le chemin de Montauban. L’une était une ancienne recluserie du nom de Grand-Thune, où l’on soignait jadis des pestiférés. L’autre était un cabaret fameux, la Thune. Leur implication dans  la lutte de la peste de 1628 valut aux Carmes Déchaux de vifs soutiens et l’aide du Consulat pour bâtir leur chapelle.  L’eau de mélisse qu’ils fabriquaient fut très célèbre. Quand la Révolution les chassa de leur couvent, ils emportèrent le secret de fabrication. Deux frères s’établirent  à l’angle méridional de l’escalier du Change et de la montée Saint-Barthélémy  et leurs successeurs maintinrent la tradition durant plusieurs décennies.

En 1789, l’ancien bâtiment du 2 chemin de Montauban devint une caserne ; à la fin du dix-neuvième, il servit d’école d’enseignement secondaire. Depuis 1907, il abrite le fonds ancien des Archives départementales (toutes archives notariales et archives privées antérieurs à 1800, cartes, plans, ouvrages et revues de la bibliothèque historique), le fonds moderne se trouvant rue Servient. La chaire de l’ancienne église se trouve dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu et les boiseries en noyer de leur bibliothèque au palais Saint-Jean, dans la salle qui abrite aujourd’hui la bibliothèque de l’Académie. Le Saint Jérôme méditant de Wollfort qui ornait le réfectoire est à présent aux musée des Beaux Arts.

 

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 Saint Jérôme méditant,  Wollfort

D’après l’abbé Vacher, le costume des Carmes Déchaux se composait d’une tunique inférieure en laine blanche, d’une tunique extérieure en laine brune, d’une ceinture en cuir avec un chapelet, d’un scapulaire et d’un capuchon de couleur brune, d’un manteau blanc en laine. Les religieux portaient une couronne monastique et, contrairement à la légende, des sandales aux pieds.

Commentaires

  • Quel beau nom de rue -enfin de montée.Et j'avoue un coup de foudre pour ce saint Jérôme (qui en plus ornait le réfectoire!)méditant dans cette position inhabituelle, très détendue. Magnifique.

  • C'est vrai. C'est de la pure méditation zen.

  • Passionnante l'histoire. Et celle des lieux et celle des hommes.

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