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ainay

  • Saint-François de Sales

         « J'aime, écrivait saint François, les âmes indépendantes, vigoureuses, et qui ne sont point femmelettes, car cette si grande tendreté brouille le cœur, l'inquiète et le  distrait de l'oraison amoureuse envers Dieu, ce qui empêche l'entière résignation et la parfaite mort de l'amour-propre. Je suis le plus affectif du monde et il m'est avis que je n'aime rien du tout que Dieu et toutes les âmes pour Dieu ».

          Ouverte sur le tènement du Plat, qui appartenait à la famille Varey, famille qui fournit de 1270 à 1518 plusieurs échevins et conseillers à la ville, l'actuelle rue Saint-François de Sales se nomma d'abord rue Saint-Maurice. Elle rappelle à présent François, évêque de Genève, né au château de Sales près d'Annecy en 1567, mort à Lyon le 28 décembre 1622, dans la maison du jardinier du couvent de la Visitation, non loin d'Ainay.

     

    Le couvent est devenu depuis une gendarmerie, et l'on trouve sur le mur de cette caserne, à l'angle de la rue Sainte-Hélène, une plaque rappelant la disparition à Lyon de l'illustre saint-patron des journalistes.

    Le corps de Saint-François a été rapatrié à Annecy, où il fut inhumé. Mais son cœur demeura à Lyon. On raconte que Louis XIII, de passage à Lyon en septembre 1630, était tombé malade. Il demanda qu'on lui apporte le cœur du saint et, après s'être fait appliquer la sainte relique là où le mal le cuisait le plus, se trouva rapidement soulagé. Le soir même, il soupa et put quitter la ville, guéri, le lendemain.

     

    A visiter, à regarder, la rue Saint-François de Sales n'est guère attrayante : ni bars, ni commerces, ni façades aux fenêtres fleuries. Simplement deux parois qui se font face, qu'on peut (selon l'humeur) trouver sobres ou bien austères. L'austérité, la sobriété lumineuse d'un saint. La droiture, aussi, obsédante, presque enivrante, de la ligne que trace sur le papier l'écrivain, l'écrivain, dont il est le saint-patron

     

     

     

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  • Ainay

    Le mot semble rimer de soi avec lyonnais. Ou mieux, encore, avec aîné. Dans l’imaginaire collectif, Ainay est en tout premier lieu le pré carré des négociants anoblis, celui des hôtels particuliers, des cours intérieures, des fortunes discrètes et des mariages de convenance. A l’ombre de sa voûte, de sa basilique romane, de ses rues tranquilles, l’enclos d’Ainay conserve la discrétion légendaire des fortunes qui s’y perpétuèrent.
    L’étymologie du mot Ainay demeure très discutée. La plus probable demeure une lente altération du mot latin Canabae, car sur cette vaste plaine, jadis jonchée de flaques d’eau, les marchands gallo romains avaient installé leurs précaires entrepôts.

    On a pu aussi parler d’une expression grecque signifiant « vers le temple » (es naos), car les premiers historiens, dont Guillaume Paradin, ont longtemps localisé à Ainay le temple d’Auguste, situé en vérité, à Condate (pentes de la Croix-Rousse).

    Certains auteurs ont imaginé que des Grecs, exilés de leur patrie, étaient venus s’établir dans des temps fort reculés au confluent des deux rivières pour y fonder une Académie d’éloquence (athenaion en grec). Dans Tristan le voyageur de France de Marchangy (1826), on lit ceci :

    « La rue d’Ainay eut un charme secret pour ses premières colonies qui venaient s’établir de loin sur ce beau rivage d’où il sortit bien des fous. Cette école de sophistes s’appelait l’Athénée. Et le doux souvenir de la patrie, qui dura jusqu’au temps des Romains attirés sur les mêmes lieux par les mêmes penchants, bâtirent sur les ruines de l’école de la sagesse ce cirque d’éloquence forcée, où les orateurs qui ne pouvaient obtenir le prix, étaient jetés dans les flots de la rivière. Et comme je m’étonnais qu’il eut existé une pareille institution, on me répondit qu’elle avait été fondée par Caligula. Alors je n’eus plus rien à dire. »

    Il a été aussi question d’un autre terme grec évoquant les martyrs et signifiant «éternels» (athanacum), du nom du premier patron de l’église Saint-Martin, (Saint-Athanase), du nom d’un notable gallo-romain propriétaire d’une partie du terrain, d’une racine signifiant cours d’eau, d’où vient le mot Ain. Quelle étrange passion humaine, que l'étymologie, n'est-ce pas ?

    La place d’Ainay, telle qu’on la rencontre aujourd’hui, forme le parvis de la basilique Saint-Martin (voir ci-dessous), et se prolonge par la rue de l’abbaye d’Ainay. Si l'église est toujours là, l'abbaye a disparu depuis longtemps. Ainay, c’est aussi le terme générique qui désigne le quartier, « maussade et habité par une élite », écrivait Jean Dufourt en 1926 : Son roman, Calixte ou Introduction à la vie lyonnaise eut un succès considérable dans les années vingt, en contant les mésaventures d’un jeune parisien tombé amoureux d’une fille de riche famille lyonnaise, habitant naturellement ce quartier synonyme de la plus pure tradition catholique, où tout le monde se connait.
    « Nous nous engageâmes ensuite dans un dédale de ruelles et de places de bien pauvre mine. Et Calixte commença à saluer les passants avec une déférence qui me surprit. Et plus nous allions, plus les maisons s’élevaient, plus les rues s’effilaient, plus Calixte saluait »

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