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trion

  • Choulans (montée de)

    La montée de Choulans grimpe en lacets la colline de Fourvière juste au-dessus du tunnel cher aux estivants et des ruines de la basilique Saint-Laurent de Choulans. Peu après, elle traverse en ligne presque droite le quartier Saint-Just, jusqu’à l’avenue Barthélémy Buyer.

    D’après Louis Maynard et son dictionnaire des Lyonnaiseries, cette montée doit son nom à une fontaine, qui est indiquée sur un plan de Lyon de 1550, et déjà désignée par le nom de Cholan, appellation à laquelle on prête une origine diverses « Il y a une fontaine que les antiques documents nomment silva fons ou Siloë, du nom de celle qui est en Palestine, au pied du mont de Sion.  Et de Sion on serait passé à Siolans» Etymologie hypothétique, pour le moins. Le père Ménestrier pense, lui, que ce nom viendrait plutôt de Silanus « puisque Silanus avait son camp à cet endroit ». Au temps de Henri II, il y avait autour un bourg de ce même nom de Cholan » L’explication est presque pire.

    Le château de Choulans (au n° 60), qui appartint longtemps à la famille de Vauzelles, est encore visible.

    La montée présente principalement deux intérêts : tout d’abord le magnifique point de vue qu’elle offre sur la plaine de l’Est avant de filer dans le quartier Saint-Just. Ensuite l’autre magnifique point de vue qu’elle laisse imaginer sur le Lugdunum antique.

     

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    En 1885 et 1886, les travaux d’aménagement de la ligne de chemin de fer de Vaugneray permirent de découvrir de nombreux mausolées datant du premier siècle ap. J.-C., disséminés le long de la voie d’Aquitaine, à la sortie de la ville. Cinq d’entre eux furent installés sur la place Choulans, qui bordait la montée (devenue depuis place Wernert). Parmi eux, celui de Julia, celui de Quintus Valerius, celui de Julius Severianus, celui de Satrius. Le plus imposant et le plus connu des cinq est celui du sévir (prêtre du culte impérial) Turpio.

    Le sévirs augustaux constituaient un collège intermédiaire particulièrement important à Lugdunum (on en a recensé jusqu’à 62) souvent désigné par la formule « seviri Lugduni consistentes », « sévirs résidant à Lyon ». Originairement, il réunissait six hommes, trois chevaliers et trois affranchis. En tant qu’artisans, commerçants ou armateurs, les sévirs finirent par constituer une véritable classe, occupant dans la vie économique de la cité une place conséquente. Le corps étant ouvert aux affranchis, y accéder était un honneur, et le sévirat devint un titre vénal, le plus haut degré de l’échelle à qui ne pouvait pas devenir décurion. Sans doute élus au nombre de six chaque année par les décurions, ils étaient chargés de célébrer le culte et des fêtes en l’honneur de l’empereur, à leurs frais.

    Le mausolée du sévir Turpion, en calcaire de Seyssel, comme le signale son épitaphe, lui a été offert pas ses cinq affranchis :

    Q. Calvio, Quinti liberto, Palatina, Turpioni, seviro, Regillus, Chresimus, Murranus, Donatus, Chrestus, libertei, ex testamento,

    « A QuintusCalviusTurpio, affranchi de Quintus (Calvius); de la tribu Palatina, sévir ; Regillus, Chresimus, Murranus, Donatus, Chrestus, ses affranchis, ont, en exécution de son testament, élevé ce tombeau ».

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    Les lettres de la première ligne ont 14 centimètres de hauteur, celles de la seconde 12, l'inscription 50, et la ligne la plus longue a 2 m. 60 c. de long. La base carrée qui comporte une frise et une corniche supportait peut-être un petit temple abritant la statue du défunt (comme le mausolée des Jules à Glanum). Cette inscription constitue l’une des plus anciennes qu'on découvrit à Lyon. Hélas, il se dégrade et s'abime dans le siècle, au milieu de la pollution.


    La descente de la montée de Choulans est, paraît-il, un pur bonheur en langage roller. Technique et rapide, elle possède huit virages en épingles, dont les deux derniers sont les plus durs : voir Video ICI .

    En 3' 45, ça va trop vite pour se recueillir devant des tombeaux gallo-romains; mais on entrevoit - à toute berzingue - le beau panorama sur la plaine de l'Est.

  • Basses Verchères

     Voici un nom pour le moins curieux. C'est une ruelle du cinquième arrondissement de Lyon, dans le quartier de Trion, sur la colline de Saint-Just, connue depuis 1740. Verchère est un mot du vieux langage, par laquelle on désignait une terre placée directement en dépendance d'une maison. Dans de très anciens textes, on trouve vercaria, ou vervaria. Ce terme est une corruption du latin vervex, brebis. De là vervicaria, terre pour brebis. Les basses verchères seraient donc tout simplement des pâturages. Vers 1827, trente quatre métiers à tisser battaient dans les immeubles bas de cette rue, comme quoi ce n'était pas le privilège de la Croix-Rousse que d'héberger des canuts.

    A l'angle de la rue des Basses Verchères et de celle des Anges se trouve une très jolie petite statue de la Vierge Immaculée, moins connue que beaucoup d'autres, bien que d'un charme tout autant gracieux. Ces Madones des rues sont nombreuses à Lyon, signe de l'ancienne piété des lyonnais. Mais les passants d'aujourd'hui préfèrent regarder les vitrines et peinent à lever le nez. La plupart du temps, c'est pitié de voir comme elles sont sales et couvertes de notre pollution. Dans son livre qu'il leur a consacré en 1912, André George en dénombre plusieurs centaines. Les anciens Lyonnais les plaçaient là, à l'angle de leurs voies, pour protéger tout autant leur maison que leur maisonnée. Tout cela rappelle à quel point Lyon est une ville mariale, depuis le vœu des échevins de 1643, et même avant, car pourquoi ces échevins auraient-ils été prier Marie qu'elle sauvât leur cité de la peste, si son culte n'y avait pas déjà été, et depuis longtemps, fermement implanté ?

    Ce petit ilot de Trion est un peu un havre de paix qui a su garder un certain charme, je l'avoue. Très empruntée par des automobiles, la montée de Choulans, sur laquelle la rue des Basses Verchères vient rendre l'âme, déverse son flot d'indifférents vers Perrache et le centre ville. Lorsque plus rien ne circule, on entend quelques oiseaux.

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