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quinson

  • Gerland

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    Cette photo résume bien ce qu'est encore, à l'heure actuelle, la rue de Gerland : un mélange hybride entre vieilles bâtisses en pierres ou en pisé du siècle dernier (pardon, du siècle avant-dernier) et de résidences nouvelles tout juste sorties de terre.
    Le château de Gerland, dans le quartier initialement nommé  « la Mouche » (1), siégeait au centre d'un vaste domaine de cent trente hectares. 
    La rue du même nom était un vieux chemin, desservant le château (en réalité une sorte de manoir bourgeois, sans plus) qui de la fin du seizième siècle à la Révolution, appartint aux familles de Mornieu et de Quinson. Ci dessous la photo de ce qu'abusivement on appelle depuis des siècles « le château de Gerland. »

     

    Et certes, comment ces braves2146144976.jpg gens qui vécurent là en propriétaires terriens de génération en génération, et qui chaque jour empruntaient leur chemin de terre qu'on peut imaginer bordé de quelques fossés et d'arbres qu'il fallait élaguer de temps en temps, se seraient-ils douté de la fortune que ce nom de Gerland connaîtrait, en baptisant tout d'abord le quartier entier, puis le stade qui y prit place et, finalement, par métonymie, l'Olympique Lyonnais d'Aulas et ses succès récurrents, en ce début de vingtième et unième siècle ?

     Car il existe, et c'est totalement déconcertant, des petits enfants au fin fond de l'Afrique ou de l'Asie qui portent des maillots au nom de Juninho et connaissent ce nom de Gerland, quand les noms de Quinson ou celui de Mornieu, sauf mon respect, a été depuis longtemps jeté aux oubliettes de la mémoire collective.

    On rappellera simplement que l'architecte du stade de Gerland fut Tony Garnier, l'urbanisateur patenté de tout l'arrondissement.

     

    La rue de Gerland fut longtemps une voie extrêmement populaire. Son café était connu pour offrir à ses clients la commodité d'un bureau de poste auxiliaire, pratique pour recommander un pli ou émettre un mandat, voire retirer de l'argent de son livret de caisse d'épargne afin de régler une consommation.

    Quant à l'origine du nom « Gerland », elle n'est pas précisément connue. Un radical « gerle » signifiant « ruisseau » par contraction avec le mot germanique land, aurait formé gerland. Cela paraît fort plausible, puisque toutes ces terres ne furent jusqu'au dix-neuvième siècle, avant leur assainissement, qu'un gigantesque marécage traversé par les « mouches » (bras de fleuves).

    (1) En 1678, Charles de Chaponay, seigneur de Beauregard, fit don à l'Hôtel-Dieu de son domaine de la Moche, d'une superficie de quatorze hectares. Ce domaine a donné son nom à un chemin et tout le quartier de Lyon. La Moche, puis la Mouche, désignait divers bras du Rhône dont certains étaient navigables. Il y avait, par exemple, la Grosse Mouche. Du latin musteus, ou de l'italien moscio, le mot pouvait avoir une rapport le sol fangeux, mou, gluant.
    C'est de là que vient l'expression "bateaux-mouches"