Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Rues de Lyon - Page 12

  • Liste des archevêques de Lyon

    ODALRIC : 1041- 1046

    HALIMARD: 1046-1055

    GEOFFROY de VERGY : 1055-1069

    HUMBERT Ier (1065-1076)
    Il  fit, le premier,  frapper des pièces d’argent portant au revers une croix avec le mot LUGDUNUM (Lyon) et pour légende PRIMA SEDES GALLIARUM (premier siège des Gaules).
    (Saint) GEBUIN DE DIJON (1077-1085)
    HUGUES Ier DE BOURGOGNE (vers 1085-1106)
    Neveu du duc de Bourgogne HUGUES, il est natif de Romans ; prieur de St Marcel de Châlon-sur-Saône, camérier de Lyon, puis évêque de Die, il est enfin archevêque de Lyon ; il décède à Suze (Pièmont) le 7 octobre 1106.
    JOSSERAN( vers 1110-1118)
    Moine clunisien, abbé d’Ainay (Pascal II consacre l’abbaye le 27 janvier 1107), puis archevêque de Lyon, il prend la décision de construire la Primatiale St Jean Baptiste (que Guichard commencera quelques décennies plus tard).
    HUMBAUD (1118-1128)
    RENAUD Ier DE SEMUR (1128-1129)
    PIERRE Ier (1131-1139)
    FOULQUE (1139-1141)
    AMEDEE Ier (1142-1147)
    HUMBERT II DE BUGEY (1148-1152)
    HERACLE DE MONTBOISSIER (1153-30.10.1163)
    Frère de Pierre le Vénérable (abbé de Cluny), il est élevé au cloître St Jean, abbé de St Just  vers 1150 puis archevêque en 1153 ; il est légat d’Adrien IV, qui lui confirme la primatie sur les provinces de Rouen, Tours et Sens le 4 décembre 1154 ; il se réfugie à la chartreuse de Portes lors de la prise de Lyon par le comte de Forez Guy II ; Barberousse lui confère le titre d’exarque, le crée chef suprême de son Conseil et lui donne l’investiture temporelle de toute la cité de Lyon le 18 novembre 1157.
    DREUX DE BEAUVOIR (1163-1165)
    Il décède à Besançon en 1165.
    GUICHARD (8.8.1165-27.9.1182)
    Né au début du XIIè siècle, il est moine à Cîteaux, puis abbé de Pontigny en 1136 et archevêque de Lyon ; par la « permutatio » de 1173, le comte de Forez Gui II cède à Guichard tous ses droits sur le Lyonnais et la ville de Lyon, tandis que l’archevêque et son chapitre lui abandonne ce qui leur appartient en Forez, lequel continue à faire partie du diocèse de Lyon ; il fait commencer la Primatiale vers 1175 ; elle est construite en partie avec des matériaux provenant d’anciens temples romains lyonnais, sur des vestiges de 5 édifices primitifs dont on a retrouvé des traces à la croisée du transept ; elle conserve l’abside romane de cette époque ; elle est achevée au XIVè siècle ; Guichard est enterré à Pontigny.

    JEAN I BELLESMAINS (10.1182-24.4.1193)
    Il naît à Cantorbury en 1122 ; il est évêque de Poitiers (1162), légat du Languedoc (1178), puis archevêque de Lyon de 1182 à 1193 ; il est à Vérone en septembre 1184 avec Alexandre III et Barberousse ; ildécède vers 1203 à l’abbaye de Clairvaux.
    RENAUD II DE FOREZ (10.1193-22.10.1226)

    Fils de Guigues II, comte de Forez, il est abbé de St Just vers 1182, puis devient archevêque de Lyon en 1193 ; il obtient de son pèrel’abandon de ses droits sur la cité (de cette époque, les comtes de Forez cessent de prendre le titre de comte de Lyon) ; il lutte successivement contre l’abbaye de Savigny, contre Guichard V de Beaujeu, contre le comte d’Auvergne, et enfin contre les bourgeois de Lyon ; il assiste au concile de Dijon en décembre 1200 ; en 1206, Philippe de Souabe concède à Renaud le péage de Bèchevelin ; il réunit un synode à Lyon le 25 octobre 1207 ; il assiste encore aux conciles de Paris en juillet 1223 et de Bourges en novembre 1225 ; en juillet-août 1223, il assiste aux obsèques de Philippe Auguste et au couronnement de Louis VIII ; il meurt le 22 octobre 1226 et est enterré en l’église St Irénée, dans la sépulture des comtes de Lyon et Forez.
    ROBERT DE LA TOUR D’AUVERGNE (1227-7.1.1234)
    RAOUL DE LA ROCHE-AYMON(9.8.1235-1236)
    AYMERIC GUERRY (14.2.1237-7.1245)
    Docteur en droit, il décède au monastère de Grammont en 1257.
    PHILIPPE II DE SAVOIE (7.1245-1267)
    Né en 1207, il est archevêque de Lyon (1245-1267), puis comte de Bourgogne (1267-1279) et de Savoie (1268) ; 1246 voit l’institution du « fort neuf » et l’alignement de la monnaie de Lyon sur celle de Vienne ; en 1247, Innocent IV consacre la cathédrale de Lyon ; Philippe  meurt en 1285.
    Administration de l’évêque d’Autun (7.1267-6.1272)
    En 1267, Guy de Mello refuse l’archevêché, tout comme Hugues de Pizay en 1272 ; le roi de France Philippe le Hardi prend les Lyonnais sous sa protection.

    PIERRE II DE TARENTAISE (6.6.1272-1273)
    Originaire de Champigny en Savoie, il rejoint l’ordre dominicain à 16 ans ; il étudie la théologie à la Sorbonne où il devient ensuite professeur ; sa renommée est telle qu’il gagne le titre de « doctor famosissimus » ; après avoir occupé le poste de provincial, il est nommé archevêque de Lyon en 1272 ; il fait de St Martin de Fontaines la résidence d’été des prélats lyonnais ; il est promu cardinal-évêque d’Ostie en 1273 ; il joue un rôle majeur au IIè concile de Lyon et prononce l’oraison funèbre de St Bonaventure ; le 21 janvier 1276, il est élu pape sous le nom d’Innocent V ; il meurt 5 mois plus tard, laissant plusieurs traités de théologie et de droit canonique, et 4 traités philosophiques (de unitate formae, de materia coeli, de aeternitate mundi, de intellectu et voluntate) ; il fut béatifié.
    AYMAR DE ROUSSILLON (4.1274-7.1283)
    Il érige en 1279 le couvent des Antonins, dont les religieux reçoivent et soignent les pauvres ou les infirmes (parmi lesquels : les domestiques des chanoines de la Primatiale).
    RAOUL II DE LA THOUROTTE (10.6.1284-7.4.1287)
    BERARD DE GOT (23.7.1289-9.1294)
    HENRI Ier DE VILLARS (13.7.1295-18.7.1301)
    LOUIS DE VILLARS (20.7.1301-7.1308)
    PIERRE III DE SAVOIE (7.8.1308-11.1332)
    GUILLAUME Ier DE SURE (16.11.1332-12.9.1340)
    GUI II DE BOULOGNE (11.10.1340-10.9.1342)
    HENRI II DE VILLARS (7.10.1342-15.11.1355)
    RAYMOND SAQUET (1356-1358)
    GUILLAUME II DE THUREY (1358-1365)
    CHARLES Ier D’ALENCON (13.7.1365-5.7.1375)
    Né en 1337 et porté vers la vie religieuse, bien que fils aîné du comte Charles d’Alençon, il accepte à contrecoeur le comté d’Alençon et du Perche de 1346 à 1361, date à laquelle il devient dominicain au couvent parisien de St Jacques ; il abandonne ses comtés à ses frères Pierre (comte d’Alençon en 1361) et Robert (comte du Perche en 1361) ; nommé archevêque de Lyon en 1365 par accord entre le pape Urbain V et le roi Charles V (son cousin), qui veulent mettre un terme à la crise ouverte par une double élection, il devient le ferme défenseur de l’indépendance du siège primatial contre les prétentions royales ; il excommunie même le bailli de Mâcon, ce qui provoque la saisie du temporel archiépiscopal, mais conduit le roi à réduire ses exigences. Charles d'Alençon fut le dernier archevêque de Lyon à frapper monnaie. Il imita les blancs au K de Charles V à partir du 17 novembre 1368.
    Il décède au château de Pierre Scize le 5 juillet 1375.
    JEAN II de TALARU (1375-1389)
    PHILIPPE III DE THUREY (1389-1415)
    Dernier archevêque à frapper monnaie.

    Lire la suite

  • Saint-Sébastien (montée)

    La montée Saint-Sébastien permet de rejoindre en presque ligne droite le quartier du Griffon (quartier des anciens soyeux) et l’extrémité du boulevard de la Croix-Rousse.

    Une chapelle placée sous le vocable de ce saint, dépendant d’une recluserie installée au sommet de la colline a donné son nom à la côte.

    La montée était autrefois bordée de vignes. C’est dans une vigne située au flanc de la montagne que Roland Gribaud découvrit les célèbres tables de Claude, dites claudiennes, sur lesquelles avaient été gravées le discours de l’empereur Claude aux Sénateurs en faveur des Gaulois de la Lyonnaise.

    Les Dames de Sainte-Elizabeth étaient à Roanne, très misérables, lorsque Madame de Coligny les installa, en 1665 à mi chemin de la Grande Côte Saint-Sébastien, comme on l’appelait alors à l’angle de la rue des Fantasques. Le monastère prospéra et le bâtiment fut reconstruit de 1764 à 1766. En témoignage de reconnaissance pour leur bienfaitrice les religieuses prirent le nom de « Colinettes ». Chassées par la Révolution, ces dernières s’exilèrent à Turin. Le couvent des Colinettes devint une caserne d’infanterie de 1789 à 1858 puis un hôpital militaire qui prit l’appelation de Villemanzy en 1886. C’est aujourd’hui un restaurant panoramique.

    Le%20funiculaire%20Croix%20Paquet.jpg

    C’est au pied de cette montée (place Croix-Paquet) qu’à la suite du succès du funiculaire de la rue Terme fut inauguré un funiculaire long de 512 mètres, rapidement surnommé « la ficelle à un sou ». La voiture principale tirait un « trucks » sur lequel prenaient place et les canuts et leurs marchandises. C’est à l’occasion des travaux de percements du tunnel, parallèle puis souterrain à la côte, qu’on découvrit en 1892 le Gros-Caillou, depuis lors placé sur l’esplanade.

    Sur cette côte débouche une traboule qui permet d’accéder à la Cour dite des Voraces, du nom de l’association des Compagnons qui protestèrent contre la diminution du pot de vin en 1846 (de 1l à 48 centilitres). Dans cette Cour s’étaient tenus de sanglants combats en 1834. En sa partie supérieure « la Saint-Sébastien », comme l’appellent les habitants des pentes de la Croix-Rousse, longe l’église Saint-Bernard qui fut construite au n° 2 par l’architecte Tony Desjardins de 1857 à 1866, à la demande des canuts du haut des pentes lesquels jugeaient l’église Saint-Polycarpe trop éloignée. Saint-Polycarpe était surtout la paroisse des soyeux. Le cardinal de Bonald acceda à cette requête. Lucien Bégule en réalisa les vitraux. Lors du percement du tunel de la ficelle, l'église fut déstabilisée, puis fermée. Désacralisée, désaffectée, elle appartient dorénavant à la Ville de Lyon.

    Outre cet intérêt historique, la montée Saint Sébastien offre un spectacle magnifique à tous les promeneurs courageux qui, pour le prix d’un petit effort, se trouvent très vite gratifiés d’une vue exceptionnelle sur la plaine de l’Est et au loin, le Mont-Blanc.

    DSCN3726.jpg

    La Légende Dorée de Jacques de Voragine propose trois étymologies possibles de Sébastien :

    - Sebastianus, de sequens (suivant) & beatitudo (béatitude) astin, (ville) et ana, au-dessus ; ce qui veut dire qu' « il a suivi la béatitude de la cité suprême et de la gloire d'en haut. » Il la posséda et l’acquit au prix de cinq deniers, selon saint Augustin, avec la pauvreté, le royaume ; avec la douleur, la joie ; avec le travail, le repos ; avec l’ignominie, la gloire et avec la mort, la vie.

    - Sébastien viendrait encore de bât, bastume (selle.) Le soldat, c'est le Christ ; le cheval, l’Église et la selle, Sébastien ; au moyen de laquelle Sébastien combattit dans l’Église et obtint de surpasser beaucoup de martyrs.

    - Ou bien Sébastien signifierait entouré, ou allant autour : entouré, il le fut de flèches comme un hérisson ; allant autour, parce qu'il allait trouver tous les martyrs et les réconfortait.

     

     

    240px-Georges_de_La_Tour_003.jpg

    Saint Sébastien soigné par Sainte Irène (Georges de la Tour – 1645)

  • Pose de la 1ère pierre de la rue Impériale

    Le25 avril dernier, les autorités de la ville de Lyon se trouvaient, à midi, réunies sur la place des Cordeliers et procédaient à l'inauguration de cette rue qui doit si profondément modifier l'aspect de notre cité ; après un discours du vénérable curé de St-Bonaventure, M. le Président de la Commission municipale a pris la truelle et a jeté le mortier qui devait sceller la première pierre à l'angle sud-est du grand hôtel, dit des Etrangers. Dans la pierre ont été déposés les coins de la médaille commémorative, deux exemplaires de cette médaille, des pièces de monnaie portant le millésime de 1855 et le procès-verbal de la cérémonie, sur vélin.

     

    La médaille, œuvre remarquable de notre graveur, M. Penin, porte la légende suivante composée par M. Alphonse de Boissieu :

     

    ANNO SALUTIS MDCCCLV,

    VII CALEND. MA1AS

    NAPOLEONE III FRANCOR. 1MP.

    FAUTORE ATQUE AUSPICE

    CL. VAÏSSE, SENATORE,

    PRAEFECTI RHODANICI VICEM GERENTE ;

    A. DEVIENNE MCNICIP. COLLEGII PRARSIDE

    PER FOEDOS ET INSALUBRES URBIS VICOS

    SPLENDIDA    VIA   IMPERIALIS    NUNCUPATA ,

    AD NEGOTIATORUM FREQUENTIAM POPBLI

    COMMODITATEM LUGDUNI CULTUM ET

    SECURITATEM SUB CHRISTI EJUSQUE MATRIS

    IMMACULATAE PRAESIDIO INSTAURATA EST

    AERARIO PUBLIC. ET ARCA LUGD. COMPARATUM

    VIAE SOLUM CIVIUM CONSOCÎATIO PATRIAE

    POTIUS QUAM Q UAESTUI CONSULENS

    SUMPTU SUO   AEDIBUS  PRAETEXUIT

    ET EXORNAVIT

    CURANT. B.   PONCET,   LUG. ARCH.

     

       La face de la médaille représente la ville de Lyon sous la figure d'une femme jeune et belle. Autour se lisent ces paroles du Roi-Prophète, « Renovabitur ut aquilae juventum tua... « Ta jeunesse sera renouvelée comme celle de l'aigle. »

       Le temps n'a pas favorisé cette cérémonie. Malgré la pluie, une foule nombreuse couvrait cependant la place et les maisons voisines. La fête s'est terminée par un acte de bienfaisance : la compagnie de la rue Impériale a fait distribuer 1800 francs aux pauvres de la ville, 200 francs aux maçons et 400 aux ouvriers du chantier; ajoutons que, depuis ce jour, les travaux ont marché rapidement et que, sur ces emplacements qu'on dirait dévastés par la guerre ou l'incendie, on voit déjà s'élever de toutes parts les piliers des belles constructions qu'on nous promet.

     

    Revue du Lyonnais » série 2 - n°10 (1855)  La photo ci-dessous provient du fond Sylvestre et représente la place des Cordeliers alors que les travaux ont commencé.

    sylvestre 1.jpg
  • Liste des échevins de Lyon

    En 1267, suite à la vacance du siège archiépiscopal, les bourgeois de Lyon décidèrent d'élire douze d'entre eux pour gérer les affaires de la cité. Charles VIII conféra, par lettres patentes du mois de décembre 1495, la noblesse héréditaire pour les élus du Consulat, (documents détruits en 1793). L'usage fut alors de continuer deux ans de suite les échevins dans leur charge, en les renouvelant par moitié, chaque élu se faisait confirmer dans sa noblesse en allant déclarer au siège du Consulat qu'il désirait jouir de la noblesse héréditaire liée à ces fonctions.

    Un seul d'entre eux, Léonard Bathéon, échevin en 1678, renonça sans réserve à son privilège de noblesse le 11 septembre 1691, il est à noter que si l'élu n'avait pas fait sa déclaration, ses héritiers pouvaient le faire à sa place. En 1594 Henri IV ordonna l'exclusion de sept échevins ligueurs, et en 1595 il réduisit le consulat à quatre échevins et un prévôt des marchands, avec droit de timbrer leurs armes d'un heaume taré de front, avec cimier et lambrequins, comme cela était d'usage à Paris.

    En 1624 eut lieu la première distribution des jetons consulaires, frappés des armes des élus, à titre de présent d'honneur aux membres, officiers et personnages dont le Consulat avait à récompenser les mérites. Les premières distributions furent intermittentes et elles ne deviennent régulières qu'à partir de 1652, date à laquelle la règle de distribution de jetons d'argent à la fin des deux années de chaque prévôté fut adoptée, et l'on distribua aussi des jetons de cuivre aux employés. Toujours confirmée dans leur noblesse héréditaire par chaque roi, cette prérogative leur fut contestée en 1634 par un édit qui considère la noblesse des prévôts et échevins comme personnelle. Expressément révoquée en mars 1667, la noblesse héréditaire des élus de Lyon fut rétablie en juillet 1691, confirmée en octobre 1704 et février 1705, pour ne plus être supprimée. Mais la confirmation de la noblesse acquise fut alors soumise au paiement d'un droit, que l'on nomme : Quittances de Confirmation de Noblesse.

    A partir de 1711, les élus eurent le droit de timbrer leurs armes d'une couronne comtale et d'ajouter des supports à celles-ci, l'office de généalogie armorialiste du Consulat de Lyon, fut créé la même année, au bénéfice de Pierre-François Chaussonnet, (aux compétences très contestées), qui la transmis à son fils Noël. Cet office fut finalement aboli en 1789, et le consulat en 1790. Louis Tolozan de Montfort fut ainsi le dernier prévôt de Lyon.

    Lire la suite

  • Sur le changement des noms de rues

    M. le maire, dans une récente séance du Conseil municipal a fait une proposition qui mérite bien d'être prise en considération.

       -- Un propriétaire de la rue de l’Attache des Bœufs lui ayant écrit pour lui demander le changement du nom de cette rue qui, dit-il, et avec raison, n'indique plus sa destination actuelle et ne mérite pas d'être conservé, car il est inutile de rappeler que nos pères avaient eu la malheureuse idée de placer un abattoir dans l'intérieur d'un hôpital.

        -- Il s'agit donc de substituer à des noms ridicules et sans  aucune valeur, des noms qui disent quelque chose à la mémoire du peuple et lui rappellent ses bienfaiteurs. Ainsi nous verrions disparaître des dénominations aussi inconvenantes que celles de la montée du Tire-Cul, des rues de l'Enfant qui pisse, Ecorche-Bœuf et Pisse-Truie. Qui donc regretterait des noms de rues aussi niais que ceux-ci: rues Neuve, Longue, Pas-Etroit, Pareille, Trois-Passages, Deux-Maisons, Treize-Pas, Six-Grillets, Trois-Carreaux, Trois-Marie, Treize-Cantons, Soleil, Lune, Sphère, Petit-Soulier, Vide-Bourse, Arbre-Sec, Charbon-Blanc, Epine, Bouteille, Buisson, Cage, Lanterne, Plume,Forces, Gerbe, Bat-d'Argent, Plat-d'Argent, Bourdy, Bourchanin, Boucherie, Blancherie, des Prêtres, des Fouettés, des Auges, Musique des Anges, Sirène, Ours, Mulet, Limace, Grenouille, Boeuf et Ane.

        Nous jetons ici celle absurde et fastidieuse nomenclature de rues dont les noms ne rappellent que des enseignes, des  bas-reliefs qui ont, en partie, disparu, depuis que les numéros ont été substitués aux emblèmes sur chacune de nos maisons.

        Voici, en quels termes, M. le maire a formulé sa proposition :

        « Pour vous proposer un nouveau nom à donner à la rue de l'Attache des-Bœufs, j'ai cherché parmi ceux des bienfaiteurs des hôpitaux, et j'ai remarqué avec surprise, que si on avait érigé des statues aux deux fondateurs de l'Hôtel-Dieu, rien ne faisait connaître leurs noms au peuple ; je propose donc d'appeler désormais la rue de l'Attache des-Bœufs rue Childebert.

        « A cette proposition qui, je pense, ne peut pas souffrir une longue discussion, j'en joindrais une autre qui me paraît plus importante et qui, peut-être, vous semblera digne d'une sérieuse attention.

       « En attachant à une rue ou à une place le nom des hommes  qui ont servi leur pays nous voulons éterniser leur mémoire et porter à la postérité, le souvenir de leurs belles actions. C'est  là une intention noble et utile à la fois ; c'est là un témoignage de reconnaissance accordé au passé et un encouragement offert  à l'avenir. Mais le but est-il atteint ? Je ne le pense pas et lorsqu'on parcourt la plupart de nos rues, lorsqu'on prononce leur nom, la pensée se reporte-t-elle jamais à l'homme célèbre qui leur a donné le sien ?

        « Qui sait que Pouteau fût un des plus grands chirurgiens de  son siècle ? que Ravat fût un prévôt des marchands aussi distingué par son habileté que par son courage ? Que Jarente fut un abbé bienfaisant d'Ainay et qu'il fit cession à la ville de la rue qui porte son nom? Que Mazard fut un bienfaiteur des pauvres?

     Je pourrais multiplier les exemples. Comment faire cesser cet inconvénient, comment graver dans le cœur du peuple le nom du bon citoyen qu'il n'a encore que sur les lèvres ?  Cela me paraît facile. Pour commencer, je vous propose de placer au-des-sous du nom de la rue Childebert, et sur une pierre polie, ces mots : Childebert, roi de Paris, et son épouse Ultrogothe, fondateurs de l'Hôtel-Dieu de Lyon (549).

       « Je ne sais si je me trompe, mais cette idée me paraît à la fois morale et philosophique. Cet enseignement en plein air du passé apprendra au peuple l'histoire de son pays; il lui fera connaître les bienfaiteurs de ses pères et dira à ceux qui se dévouent à servir leur patrie avec zèle et désintéressement qu'ils ne seront pas toujours condamnés à n'être payés de leurs efforts que par l'ingratitude et l'oubli. Peut-être celle idée, développée par vous, et plus tard adoptée, fera-t-elle letour de la France, et la plupart des villes reconnaitront-elles l'utilité de cette histoire lapidaire mise à la portée du plus grand nombre et qui n'est, après tout qu'un acte de reconnaissance et d'intérêt bien entendu.

      Je vous propose, messieurs, de renvoyer l'examen de mon rapport à une commission spéciale composée de trois membres. »

       Le conseil renvoie à une commission, composée de MM. Seriziat (Henri), Chinardet Falconnet.

       Nous aimons à croire qu'on évitera tout acte de courtisanerie dans ce nouveau baptême des rues de Lyon. Nous avons suffisamment appris, en nos quarante dernières années, que les pouvoirs passent rapidement et qu'il ne faut pas donner à ces dieux d'un jour plus de place ici-bas qu'ils n'en ont aux yeux de Dieu.

     

    REVUE DU LYONNAIS vol 13  (1841)

  • Charles Dullin

    L'imagination de l'enfant Dullin, dans la montagne savoyarde de la fin du siècle dernier, s'échauffait à voir paraître les colporteurs chargés de leur boîte et son lot de menues marchandises. La boîte à merveilles s'est métamorphosée en théâtre pour l'élève comédien du Conservatoire de Lyon, pensionnaire, en 1905, des salles de quartier parisiennes où l'on jouait le mélodrame, et le compagnon de Jacques Copeau dans la grande réforme théâtrale que celui-ci entreprit en fondant en 1913 le Vieux-Colombier.

    En 1921, devenu chef de troupe, Dullin fait du vieux Théâtre Montmartre sa propre boîte à merveilles, à l'enseigne de L'Atelier, où il crée en 1927 Chacun sa vérité de Pirandello. La même année, le 6 juillet exactement, Dullin fonde avec Gaston Baty, Louis Jouvet et Georges Pitoëff, le Cartel, une association par laquelle les quatre metteurs en scène se jurent une solidarité économique et un soutien artistique sans failles.

    Ainsi se déroule l'aventure originale de Charles Dullin, une des plus belles et des plus fécondes de la première parte du vingtième siècle, une des plus émouvantes aussi, car elle est soumise aux épreuves qu’entraine le risque de la recherche. Dullin ne cède pas et poursuit son combat avec ce tempérament généreux, cet appétit de la vie, la passion de son art et le charme qui émane de sa personne.

    Il prend des initiatives qui seront à la base de la politique de décentralisation et de théâtre populaire. « jardinier d'hommes » a dit de lui Jean-Louis Barrault, son élève, comme l'ont été Jean Vilar, Jean-Marie Serreau, Jean Marais, Madeleine Robinson, Marcel Marceau, Jacques Dufilho, Alain Cuny... parmi tant d'autres.

     

    Avec eux tous, avec ceux des nouvelles générations qui ont recueilli sa leçon, Charles Dullin, disparu en 1949, n'a cessé depuis d'animer la vie théâtrale française à travers ceux qui se sont revendiqués de son œuvre.

    Henri Béraud a souvent raconté les anecdotes de la vie de bohème et de vache enragée qu’il partagea, à Lyon puis à Paris, avec Charles Dullin et Albert Londres : « On le retrouva longtemps au Lapin-Agile, où il disait des vers pour un écu et une écuelle. Un soir, Robert d’Humières, directeur du théâtre des Arts, est assis devant un bock. Sur le tréteau, Dullin récite une balade de Villon. Ce masque douloureux, cette voix poignante, cet art sûr, voilé, attentif et discret, fascinent l’homme qui s élève, tend la main à l’acteur… C’est est fait. La roue a fait son tour : Dullin est sauvé et, avec lui, l’une des forces véritables de notre génération ».

    La rue Charles Dullin donne sur la place du théâtre des Célestins, dans le deuxième arrondissement de Lyon. Dullin a passé son adolescence dans cette ville et est souvent revenu jouer aux Celestins. Son souvenir est encore vivace entre Rhône et Saône. Ci-dessous, l’un des rôles phares de l’immense comédien : Harpagon, de Molière.

     

    748747869.jpg
  • Saint-François de Sales

         « J'aime, écrivait saint François, les âmes indépendantes, vigoureuses, et qui ne sont point femmelettes, car cette si grande tendreté brouille le cœur, l'inquiète et le  distrait de l'oraison amoureuse envers Dieu, ce qui empêche l'entière résignation et la parfaite mort de l'amour-propre. Je suis le plus affectif du monde et il m'est avis que je n'aime rien du tout que Dieu et toutes les âmes pour Dieu ».

          Ouverte sur le tènement du Plat, qui appartenait à la famille Varey, famille qui fournit de 1270 à 1518 plusieurs échevins et conseillers à la ville, l'actuelle rue Saint-François de Sales se nomma d'abord rue Saint-Maurice. Elle rappelle à présent François, évêque de Genève, né au château de Sales près d'Annecy en 1567, mort à Lyon le 28 décembre 1622, dans la maison du jardinier du couvent de la Visitation, non loin d'Ainay.

     

    Le couvent est devenu depuis une gendarmerie, et l'on trouve sur le mur de cette caserne, à l'angle de la rue Sainte-Hélène, une plaque rappelant la disparition à Lyon de l'illustre saint-patron des journalistes.

    Le corps de Saint-François a été rapatrié à Annecy, où il fut inhumé. Mais son cœur demeura à Lyon. On raconte que Louis XIII, de passage à Lyon en septembre 1630, était tombé malade. Il demanda qu'on lui apporte le cœur du saint et, après s'être fait appliquer la sainte relique là où le mal le cuisait le plus, se trouva rapidement soulagé. Le soir même, il soupa et put quitter la ville, guéri, le lendemain.

     

    A visiter, à regarder, la rue Saint-François de Sales n'est guère attrayante : ni bars, ni commerces, ni façades aux fenêtres fleuries. Simplement deux parois qui se font face, qu'on peut (selon l'humeur) trouver sobres ou bien austères. L'austérité, la sobriété lumineuse d'un saint. La droiture, aussi, obsédante, presque enivrante, de la ligne que trace sur le papier l'écrivain, l'écrivain, dont il est le saint-patron

     

     

     

    p-3831.jpg