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Les Rues de Lyon - Page 2

  • Seignemartin

    Brève existence que celle du peintre Jean Seignemartin (né le 16 avril 1948, mort le 29 novembre 1875) dont une rue du huitième arrondissement de Lyon, on ne sait pourquoi celle-ci, conserve le fin souvenir. Fils d’un tisseur, Jean Seignemartin fit le forcing auprès de son père pour entreprendre dès l'année 1860 une formation aux Beaux-Arts de Lyon. Il fréquenta ainsi les classes de Michel Gemod et de Charles Jourdeuil, puis celle de Joseph Guichard qui l’intègra dès 1863 à un travail professionnel avec la décoration de l’hôtel Collet (aujourd’hui disparu) dans la rue Impériale (à présent de la République ), qu’on venait tout juste de percer et qui servait de vitrine au préfet de Napoléon III, le matois Claude Marius Vaïsse.  En 1864, âgé d’à peine seize ans, il expose au Salon est couronné et l’année suivante du Laurier d’Or, le premier prix de la classe de nature. Tout réussit dès lors au jeune prodige, jusqu’à FrançoisVernay qui, ayant remarqué au Salon de 66 l’une de ses natures mortes et l’invite à partager son atelier.

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    A partir de 1869, Seignemartin s’installe dans ses propres meubles, rue Jean de Tournes, où il peint des portraits et des scènes de genre. Mobilisé en 1870 dans un bataillon d’artillerie de la garde mobile, il part de Sathonay à Paris et réalise là encore plusieurs portraits de ses jeunes camarades. Il se retrouve affecté à la porte Maillot dans des baraquements précaires. L’hiver est rude. Il en revient avec la tuberculose.

     

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    Autoportrait

     

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    Ballet de Faust

    Joseph Guichard l’accueille et le réconforte, François Vernay l’héberge à nouveau. Il peut présenter au Salon en 1872 le Ballet de Faust esquissé dès 1868 lors d’une représentation à l’Opéra de Lyon. C’est alors qu’il fait la connaissance des frères Tripier, médecins et amateurs d’art, qui lui achèteront régulièrement ces tableaux dont en 1904, ils feront don au Musée des Beaux-Arts.

    L’un des deux frères,  Raymond, devient son médecin personnel. Pour tenter de raviver sa santé, il l’envoie à Amélie les Bains Palalda en Pyrénées Orientales. Seignemartin s’y ennuie. Revenu à Lyon, il achève au cours des années 1873 et 1874 plusieurs tableaux de fleurs et de nombreux portraits, avant de partir une première fois à Alger. Son ami le peintre Alphonse Stengelin l’y rejoint en compagnie de sa sœur dont il fait le portrait. Il y rencontre Albert Lebourg, qui y est professeur à l’école des Beaux Arts. Il s’initie à la lumière, à la blancheur, et cherche à renouveler dans plusieurs tableaux les clichés de l’Orientalisme déjà académique. C’est la qu’il meurt prématurément.  Son corps est rapatrié et inhumé à Loyasse. Le buste qui ornait sa tombe a été dérobé il  y a peu. 

     

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    boucherie à Alger

     

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    buste volé à Loyasse

  • Tchécoslovaques

    La Tchécoslovaquie n’existe plus, mais le septième arrondissement de Lyon possède encore son boulevard des Tchécoslovaques. Ce dernier prend sa source dans le prolongement du boulevard Vivier Merle,  devant l’Université Lyon III (ancienne manufacture des tabacs) et se jette avenue Berthelot après avoir traversé une bonne part du septième arrondissement. Il ressemble à une voie rapide en bordure de chemin de fer, faite de trémies, de bretelles et de pollution, bordé de bâtiments récents.

    Jadis boulevard des Hirondelles, du nom d’un ancien domaine, il n’était qu’un chemin de ronde parmi un ensemble de forts militaires protégeant la ville. C’est le tracé du chemin de fer qui le borde qui présida à sa naissance, durant le Second Empire. En 1900, les Manufactures d'Etat achetèrent pour un franc symbolique le terrain de 25 000 m2 qui longeait la nouvelle voie de chemon de fer pour y édifier une manufacture des tabacs moderne, dont elles confièrent les plans à l'architecte  Joseph Clugnet. L'édifice fut livré en 1928 seulement. Durant plusieurs décennies plus de deux mille ouvriers y produisirent jusqu'à trente millions de cigarettes par jour, en particulier les fameuses Gauloises. Symbole des temps, la manufacture devint l'université Lyon 3 depuis 1993

    Le boulevard des Tchécoslovaques doit son nom à l’indépendance de la Tchécoslovaquie, créée le 28 octobre 1918 sur les décombres de l’empire austro-hongrois, et dont les frontières avaient été fixées lors du traité de Saint-Germain en Laye. L’éclatement du pays en deux (la Tchéquie et de la Slovaquie), le 31 décembre 1992, fait de ce boulevard depuis presque vingt ans un haut lieu du surréalisme rhônalpin. 

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    Université Lyon III (ex manufacture des tabacs) et voie ferrée, le long du Boulevard

     

     

  • Cours général Giraud

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    Le nom d’Henri Giraud (1879-1949), sous le titre de « premier évadé de la seconde guerre mondiale », fut donné après sa mort au vieux cours des Chartreux, dans le premier arrondissement de Lyon.

    Le  nom de Chartreux provient d’un monastère de Chartreux dont la création fut ordonnée par Henri III et l’exécution réalisée par Henri IV. Cela faisait déjà cinq siècles qu’existait cet ordre, fondé par Saint Bruno, brillant professeur de l’Université de Reims. Vêtus de bure blanche, couverts d’une capuche et revêtus du scapulaire, ses moines étaient des contemplatifs vivants dans la frugalité où le jeûne, la solitude et le silence. Comme les membres des diverses congrégations se retrouvaient chaque année dans la Grande Chartreuse près de Grenoble et passaient par Lyon, Henri III décida en 1580 d’y établir un monastère. C’est à un religieux de la Grande Chartreuse du nom de Jérôme Marchand que fut confiée la conduite du projet.

    On choisit ce terrain couvert de boqueteaux et de vignes, peuplé par des petits propriétaires cultivant des légumes qu’ils allaient vendre dans la cité. A l’emplacement du chœur de l’église actuelle se trouvaient une taverne-cabaret avec chambres à l’étage du nom de La Giroflée, où des bals attiraient les amours faciles et les plaisirs tarifés.

    Au début du dix-septième siècle, « la Chartreuse du Lys Saint-Esprit » comptait quinze religieux, trois frères convers et plusieurs paysans attachés au domaine environnant d’une dizaine d’hectares. Sur les plans de l’architecte Jean Magnan et grâce aux dons des particuliers s’élevèrent  peu à peu le chœur de l’église, une sacristie, puis une chapelle.

    Les travaux s’étagèrent au XVIIIème siècle, de Ferdinand Delamonce (1678-1753) qui s’était installé à Lyon en 1731 après son mariage à Jacques Germain Soufflot qui acheva la coupole et son dôme (cf photo)

    Le cours des Chartreux proprement dit fut ouvert en 1832 par l’architecte Dardel. C’est une magnifique avenue longeant en balcon les dessus de Saône de la place Rouville jusqu’à l’extrémité ouest du boulevard de la Croix-Rousse. On peut en prenant la ligne 13 admirer  le point de vue panoramique magnifique sur la rivière en contre-bas et la colline d’en face.

    Le cours Général-Giraud abrite essentiellement deux écoles, dont l’histoire est profondément ancrée dans celle de la ville : L’institution des Chartreux, devenu aujourd’hui l’un des établissements d’enseignement privé les plus importants de Lyon

    Et l’école de tissage, édifié en 1936 par par Edouard Herriot lorsque celle de la place Belfort devint trop étroite, transformé depuis en lycée public La MartinièreDiderot.

  • Guillotière

    Naturellement, le faubourg de la Guillotière se développa en raison de sa proximité avec l'unique pont du Rhône, sur la voie qui allait du Dauphiné à Lyon. Le long de la Grande rue se pressaient ainsi de nombreuses boutiques et auberges pour voyageurs. A l'endroit même où aboutissait l'ancien pont de pierre se dressait le "Logis de la Couronne". On raconte que Marie de Médicis s'y serait arrêtée. Lors des soulèvements populaires d'avril 1834, des barricades furent élevées juste devant la façade de cette auberge ; les soldats de l'armée royale tirèrent à coups de canon ; le feu se déclara, brûla plusieurs immeubles, dont cette auberge au caractère historique prononcé.

    Il semble que dans ces parages, aux alentours du quatorzième siècle, un aubergiste du nom de Guillot ou Grillot ait acquis une grande popularité. Il était également propriétaire d'une maisonnette gardant l'accès au pont. Et c'est probablement de ce patronyme que découla celui du quartier, et de la grande Rue qui traverse tout l'arrondissement. C'est en tous cas une explication plus rationnelle que celles que cite Maynard dans son dictionnaire de Lyonnaiseries :

    - On a dit que ce mot venait du gui que les druides allaient cueillir dans les forêts du Dauphiné, et que l'hostière était l'endroit où l'on cinservait ce gui.

    - Paradin assurait que ce faubourg avait été ainsi nommé  à cause des grelots et sonnettes de voitures, dont il n'est jamais dégarni.

    - Guillot, dans le vieux patois lyonnais, désigne les gros vers habitant les vieux fromages. D'où guillotière, où l'on mange de mauvais fromages grouillant d'asticots.

    - Guilhou, c'est aussi le nom du démon en langage celtique. Des légendes couraient sur des rendez-vous nocturnes que se donnaient des sorcières issues des brots (broteaux), sorte de joncs poussant dans les marais qui bordent le Rhône. Leurs rondes diaboliques étaient ponctuées d'invocation au démon, au guilhou. Cette étymologie me parait vraiment fantaisiste, mais elle a le mérite de se rattacher à des contes populaires assez vivaces jusqu'au milieu du XVIIème siècle.

    - Enfin le nom pourrait venir de celui d'un moine d'Ainay, l'Agrilottier, qui possédait là une partie du terrain qu'il céda à son couvent avant d'y rentrer.

    Au numéro 14 de la Grande Rue de la Guillotière se trouvait l'auberge des Trois Rois, à l'angle de la rue du même nom. Cette hôtellerie eut une grande renommée, au 17ème et 18ème siècles. L’écrivain Nizier du Puitspelu affirme que l'enseigne de cette auberge provenait des Rois Mages eux-mêmes. Non loin de là se trouvait une crèche, sorte de théâtre où se jouaient avec des marionnettes les mystères religieux. Le roi Louix XI en personne, lors de l'accident d'une arche du pont en bois sur le Rhône dut y loger une nuit durant, avec sa cour entière. En 1823, Napoléon en partance pour l'île d'Elbe passa une nuit au relais de la Guillotière, où il fut salué par des gens dupeuple. 

    Bordée d'immeubles bas en pisé, ou de petites maisons racornies, presque des fermes, la rue de la Guillotière m'a longtemps offert de longues et belles promenades durant lesquelles je me sentais entre deux temps, entre deux mondes : la ville et la zone, le vingtième siècle et l'histoire plus simple des temps anciens. On allait à l'écart en suivant les pavés de cette voie. C'est aujourd'hui plus difficile d'y ressentir ce charme. On a beaucoup abattu, construit, rénové : il faut, pour rêver encore, s'appuyer sur les mots.

     

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  • Chemin neuf

    Si la montée du Chemin-Neuf est bien une montée, elle n’est plus depuis longtemps ni un chemin ni surtout une nouveauté : c’est le baron des Adrets, de sinistre mémoire à Lyon, qui en traça le parcours en 1562, afin d’établir entre la ville basse (le vieux Lyon, à la jonction de la rue du Bœuf ) et la ville haute (place des Minimes à Saint-Just) où il avait installé son camp une communication commode. Le baron des Adrets, commandant en chef des armées protestantes, pénétra à Lyon dans la nuit du 29 au 30 avril 1562 et entreprit un pillage systématique des églises lyonnaises : la collégiale de Saint-Just à proximité de son campement, fut méticuleusement détruite, les abbayes d’Ainay et de l’Ile Barbe dévastées, ainsi que de multiples couvents dont ceux de l’Observance et des Célestins. La façade de la primatiale Saint-Jean fut entièrement saccagée, les reliques des saints dont celles de Saint-Bonaventure profanées. Il pratiqua, comme dans tout le Dauphiné, les « sauteries de la mort », obligeant les moines, prêtres et soldats à se jeter du haut des tours sur les piques de ses hommes.

     

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    Du Chemin-Neuf, la vue est magnifique au fur et à mesure qu’on s’élève. La catastrophe du 13 novembre 1930 a modifié profondément l’état des lieux, avec l’aménagement de bois et de jardins afin de prévenir les risques de nouveaux éboulements, celui et dans les années soixante, de la fontaine en béton à quatre paliers. Le cadre de la vierge de Mimerel séjourna quelques années au pied de la montée, après qu’on eut transporté la statue du pont du Change où les échevins l’avaient fait installer en réponse à leur vœu jusque l’hôtel-Dieu.

  • René Leynaud

    Cette rue fut ouverte en 1521 sur un terrain appartenant à Claude Besson, qui y créa un atelier monétaire. C’est pourquoi elle s’appela d’abord rue Besson au XV e, puis rue de la Monnaie, et rue de la Vieille Monnaie  jusqu’en 1945, date à laquelle elle prit le nom de René Leynaud qui y  posséda une chambre de bonne au n° 6 dans laquelle il hébergea Albert Camus lorsque ce dernier passait à Lyon.

    René Leynaud était né le 24 août 1910, à Vaise, de parents ardéchois. Après l’école communale, il avait fait ses études au lycée Ampère et était entré comme journaliste au Progrès à partir de 1933. « C’est probablement dans les années qui le séparaient alors de la guerre qu’il se définit à lui-même son goût de la poésie et son christianisme profond », écrit Camus dans la préface de ses Poésies.

      

    images (1).jpgMais Leynaud, qui se voulut davantage poète que journaliste, n'eut pas le bonheur de voir publier ses écrits. Gallimard ne publia son recueil qu'en 1947, trois ans après sa mort, grâce àFrancis Ponge, à qui Ellen Leynaud avait remis un paquet de brouillons et de manuscrits. A l’initiative de Bernard Beutler et Paul Gravillon, le recueil fut réédité en 1994 par le Goethe Institut et les éditions Comp’act en un volume bilingue français allemand (dans une traduction de Florian Höllerer et Judith Kees).

     

    En septembre 1939, il avait été mobilisé et combattit en Lorraine, puis en Belgique. Il fit la retraite de Dunkerque et joignit Plymouth par des moyens de fortune. Après l’armistice, il regagna la France, puis Lyon. C’est alors qu’il entra dès 1942 en Résistance et devint chef régional du mouvement Combat sous le pseudonyme de Clair. Le journal, dont le premier numéro était sorti en décembre 1941, tirera 59 numéros clandestins. Le cinquante-neuvième, portant la date du 26 aoüt 1944 annonçait la Libération de Paris.

    Les miliciens arrêtèrent René Leynaud le 16 mai 1944 à 6 heures du soir place Bellecour, alors qu’il portait des documents clandestins. Blessé aux jambes, il demeura à Montluc jusqu’au 13 juin, date à laquelle avec dix-huit autres compagnons de résistance, il fut exécuté dans un petit bois de peuplier à la sortie de Villeneuve, dans l’Ain, à l’âge de trente-quatre ans.

    «Le malheur est que la guerre sans uniforme n'avait pas la terrible justice de la guerre tout court. Les balles du front frappent n'importe qui, le meilleur et le pire. Mais pendant quatre ans, ce sont les meilleurs qui se sont désignés et qui sont tombés, ce sont les meilleurs qui ont gagné le droit de parler et perdu le pouvoir de le faire. », écrivit Camus dans Combat, le 27 octobre 1944, à propos de la mort de son ami.

    « Ils sont ce qu’ils sont, et je pense qu’ils valent peu de choses », disait Leynaud de ses écrits. On sait par Camus que s’il n’était mort, il aurait poursuivi cette œuvre qui n’est qu’ébauchée. Aujourd’hui, la rue qui porte son nom abrite plusieurs associations, centres culturels, galeries, boutiques, emblématiques de l’esprit des pentes. 

     

    « Le fleuve ? Où s’en fut-il, par qui j’étais un homme

    De détours d’aventure et de courants cachés,

    Et mes noyés profonds dont le secret s’étonne ? »

      

    (Naissances – fragment 1 in Poésies Posthumes de René Leynaud)

      

     

    Lire ICI un commentaire de ce recueil

     

  • Louis Carrand

    Cohéritier avec son frère d’une fortune considérable, le peintre Louis Carrand naquit le 23 août 1821 sur le quai Saint-Clair (devenu quai Lassagne), d’une famille de soyeux. Il fit ensuite ses études au Collège Royal avant de passer deux ans dans l’atelier du peintre Victor Fonville. Dans la première partie de sa vie, il voyagea beaucoup, en Algérie, en Italie, avant de se fixer à Lyon et de fréquenter le milieu artistique. C’est à cette époque qu’il se lia avec Auguste Ravier et Camille Corot, commença à peindre les environs de Crémieu et d’Optevoz (Isère).  « Au physique, nous apprend Béraud, c’était un homme replet, court et sanguin, l’air d’un hobereau flamand. Le crâne chauve, la moustache roussâtre, encerclant une bouche sensuelle et souriante, un menton gras comme celui d’un membre des Epicuriens lyonnais donnaient à cet insurgé un air bon enfant, ingénu et placide ».

    A partir de 1846, Louis Carrand a exposé à Lyon, à Paris (1849). En partie ruiné en raison des indélicatesses de son frère, il dut se résoudre à effectuer des petits emplois  (commis d’un marchand de vin, employé dans un hôtel des ventes, secrétaire au théâtre Bellecour jusqu’à la fermeture de ce dernier en 1892) et mourut le 13 novembre 1892 au n° 3 place Carnot. En août 1909, on donna son nom à la place de l’Ancienne Douane qui devint la rue Louis Carrand.

    Le lieu avait connu auparavant de nombreuses dénominations : place saint Eloi, place de la Douane lorsque cette administration y fut installée, du XVIème au XVIIIème. La place ayant jadis fait partie du cimetière de l’hôpital de Notre-Dame de la Saônerie, jouissait du privilège d’asile. Dans une chronique de 1448, on apprend que « plusieurs fois on vit diverses personnes s’y réfugier comme en un lieu d’asile ; qu’en arrivant, elles criaient franchise ! et qu’alors ceux qui les poursuivaient ne passaient pas outre ; qu’un dénommé Pélisson en ayant été arraché par des sergents de la cour séculière, le chapitre Saint-Paul intervint et, sur sa plainte, le prisonnier fut ramené dans le lieu de l’immunité ».

    L’actuelle rue Louis Carrand permet d’aller de la rue François Vernay au quai Bondy. Le principal habitant de la rue, le plus célèbre en tout cas, demeure Guignol, qui y possède son théâtre depuis 1966, date à laquelle s’y installèrent Hélène et Jeanne Neichthauser après avoir quitté la fameuse salle historique du quai Saint-Antoine. En 1981, les deux sœurs cédèrent à la ville de Lyon 380 décors, 370 accessoires, 275 marionnettes,  1700 costumes, 30 cartons de passementerie, 225 pièces classiques et 127 parodies : devenu « théâtre municipal », le théâtre Guignol du 2 rue Louis Carrand est désormais confié à la Cie des Zonzons.

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    Théâtre Guignol, rue Louis Carrand

    Toiles de Carrand en cliquant ICI