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Militaires

  • Cours général Giraud

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    Le nom d’Henri Giraud (1879-1949), sous le titre de « premier évadé de la seconde guerre mondiale », fut donné après sa mort au vieux cours des Chartreux, dans le premier arrondissement de Lyon.

    Le  nom de Chartreux provient d’un monastère de Chartreux dont la création fut ordonnée par Henri III et l’exécution réalisée par Henri IV. Cela faisait déjà cinq siècles qu’existait cet ordre, fondé par Saint Bruno, brillant professeur de l’Université de Reims. Vêtus de bure blanche, couverts d’une capuche et revêtus du scapulaire, ses moines étaient des contemplatifs vivants dans la frugalité où le jeûne, la solitude et le silence. Comme les membres des diverses congrégations se retrouvaient chaque année dans la Grande Chartreuse près de Grenoble et passaient par Lyon, Henri III décida en 1580 d’y établir un monastère. C’est à un religieux de la Grande Chartreuse du nom de Jérôme Marchand que fut confiée la conduite du projet.

    On choisit ce terrain couvert de boqueteaux et de vignes, peuplé par des petits propriétaires cultivant des légumes qu’ils allaient vendre dans la cité. A l’emplacement du chœur de l’église actuelle se trouvaient une taverne-cabaret avec chambres à l’étage du nom de La Giroflée, où des bals attiraient les amours faciles et les plaisirs tarifés.

    Au début du dix-septième siècle, « la Chartreuse du Lys Saint-Esprit » comptait quinze religieux, trois frères convers et plusieurs paysans attachés au domaine environnant d’une dizaine d’hectares. Sur les plans de l’architecte Jean Magnan et grâce aux dons des particuliers s’élevèrent  peu à peu le chœur de l’église, une sacristie, puis une chapelle.

    Les travaux s’étagèrent au XVIIIème siècle, de Ferdinand Delamonce (1678-1753) qui s’était installé à Lyon en 1731 après son mariage à Jacques Germain Soufflot qui acheva la coupole et son dôme (cf photo)

    Le cours des Chartreux proprement dit fut ouvert en 1832 par l’architecte Dardel. C’est une magnifique avenue longeant en balcon les dessus de Saône de la place Rouville jusqu’à l’extrémité ouest du boulevard de la Croix-Rousse. On peut en prenant la ligne 13 admirer  le point de vue panoramique magnifique sur la rivière en contre-bas et la colline d’en face.

    Le cours Général-Giraud abrite essentiellement deux écoles, dont l’histoire est profondément ancrée dans celle de la ville : L’institution des Chartreux, devenu aujourd’hui l’un des établissements d’enseignement privé les plus importants de Lyon

    Et l’école de tissage, édifié en 1936 par par Edouard Herriot lorsque celle de la place Belfort devint trop étroite, transformé depuis en lycée public La MartinièreDiderot.

  • Garibaldi

    C’était jadis la rue Sainte-Elizabeth, en mémoire de la sœur de Louis XVI, madame Elisabeth, qui fut guillotinée en 1794 ; elle fut attribuée à Giuseppe Garibaldi (1807-1882) en raison du rôle que ce dernier joua dans la défense de Lyon lors de la guerre de 1870. « Considérant que l’Amérique s’est fait un point d’honneur de décerner à ce glorieux soldat de la liberté, à ce redoutable ennemi de toutes les tyrannies, le titre de citoyen de la République américaine,  le Conseil municipal décerne au général Garibaldi, citoyen italien et américain, le titre de citoyen lyonnais et se déclare fer de l’attacher ainsi à la République française par cette nouvelle initiative de Lyon. » Plein d’humour, non ?

    Le 10 décembre 1870, on donna au Grand Théâtre une représentation dont le produit était destiné à l’achat d’une mitrailleuse pour l’offrir à Garibaldi. Cette représentation fut placée sous le patronage de la démocratie lyonnaise. On y joua notamment le 3éme acte de Faust et le 4ème de la Juive. Beau délire, n’est-ce pas ? Délire probablement orchestré par le temple maçonnique du Parfait-Silence qui se trouva de 1845 à 1972 au 45 de la rue qui porte à présent son nom.

    Longtemps et pour beaucoup de Lyonnais, la rue Garibaldi ne fut cependant que la rue de la piscine. C’est en 1931 que l’agglomération lyonnaise décida en effet de se doter d’une piscine digne d’elle et choisit pour cela ce terrain alors excentré qui jouxte la rue Garibaldi. L’établissement s’ouvrit en 1933, en présence du maire de l’époque Edouard Herriot qui refusa, dit-on, de se baigner. La construction du bâtiment, long de 90 mètres et large de 23 est confiée à l’architecte C.Coliard. Au deuxième étage, trois salles de déshabillage en commun sont réservées à des associations et sociétés sportives. Le public  dispose d’un grand bassin revêtu de faïence bleu clair et couvert d’une voûte.

     

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    La rue Garibaldi est depuis 1959 et la rue des trémies : voie routière à certains endroits dotées de 5 fois, elle est à présent infranchissable sinon par des passerelles sur une bonne part de son tracé. Elle longe les Halles et l’Hôtel du Département. Elle parcourt trois arrondissements (sixième, troisième septième). Autant dire que sur sa plus grande part, c’est une ligne droite très laide et polluée, dans laquelle le promeneur solitaire répugne à porter ses pas.

  • Duquesne

    L'amiral dieppois (1610-1688) Abraham Duquesne naquit à Dieppe et mourut à Paris. Bien qu'il n'ait jamais mis les pieds à Lyon, l'une des rues les plus huppées du sixième arrondissement, bordée d'immeubles cossus en pierres massives, porte fier son nom. L'ingénieur Morand, qui l'avait prévue dès son premier plan datant de 1764, l’aménagea en plein cœur du nouveau quartier des Brotteaux

    Il n'y aurait rien de plus à dire de cette rue bourgeoise si, en octobre 1925 n'y était morte la mère Fillioux, de son vrai nom Françoise Fayolle, à l'âge de 60 ans. Elle était née à Cunlhat dans le Puy de Dôme, le 2 décembre 1865, au sein d'une famille de paysans nombreuse. Après avoir joué quelque temps la Bécassine chez des bourgeois grenoblois, elle se fit embaucher à Lyon chez Gaston Eymard, directeur d'assurances. C'est là qu'elle apprit durant dix ans les secrets de la fine gastronomie. Elle épousa ensuite  Louis Fillioux, dont le père possèdait un petit immeuble. Les jeunes mariés investissent le rez-de chaussée et y créent un très modeste fonds de marchand de vin, au 73 de la rue Duquesne. On y mangeait le casse croûte pour 1 franc 25, et le menu complet de cochonnailles pour 3,50. Les turfistes du Grand Camp, situé non loin de là à Villeurbanne, furent leurs premiers fidèles. Les habitués de l'Olympia, le music-hall que Paul Bonhomme installa au n° 64 de la rue, de 1906 à 1929, et où Joséphine Baker donna sa Revue nègre, les seconds.

    A la fin du dix-neuvième siècle, le très modeste marchand de fin devint assez vite un bistro de luxe, entre les tables duquel cette forme femme promenait sa robe que les clients avaient surnommée « la balayeuse ». Au-dessus du comptoir, un écriteau précisait : Ceux qui chantent ne doivent pas monter sur les tables...

    Le menu que la mère servit pendant une bonne trentaine d'années rue Duquesne repose dans tous les bons manuels; il ne varia guère : fonds d'artichaut au foie gras, quenelles, poulardes demi-deuil, fromages et desserts.

    452928902.jpgLa poularde de la mère Fillioux acquit très vite une telle notoriété qu'elle dépassa les limites de Lyon. Des poulardes, la légende prétend qu'elle en découpa, durant sa vie entière, plus de 500.000, et qu'elle en faisait cuire une quinzaine à la fois, tout en conservant sans cesse le bouillon de cuisson d'une quinzaine à une autre. Pour achever de construire sa légende, la mère Fillioux aimait répéter au soir de sa vie qu'elle n'avait jamais utilisé que deux couteaux. L'un est visible au musée de la Gastronomie, à Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritime. Tancrède de Visan écrivit dans son recueil de nouvelles Perrache Brotteaux : « la Gastronomie, voilà l’apanage de quelques hommes, d’où son rang supérieur dans la hiérarchie des sciences philosophiques. » : la mère Fillioux n’aurait pas désapprouvé la citation, mais l’aurait peut-être accordée au féminin.

    Un témoignage du père Fillioux, au passage, aurait été précieux. Il n'en existe pas, hélas. Il eût fallu un Béraud pour écrire le roman de cette ombre de bistrotier. Les habitués le virent toujours, épluchant les champignons à longueur de son temps. Ceux qui l'ont approché sont unanimes pour affirmer qu'ils n'ont jamais serré la pince d'un plus sympathique prince consort. On veut bien le croire. Pour en revenir à la poularde, seule l'apprentie de la mère Fillioud, la célèbre Eugénie Brazier, sut faire, un beau matin, mieux que la patronne. Outre sa brillante carrière, elle y gagna une réputation mondiale....

    Depuis l'après-guerre, le restaurant qu'avait repris son gendre Désiré Fréchin a été démolli. Une plaque cependant demeure...

  • Lyautey

    Le 13 avril 1764, un dessinateur de la Fabrique, Etienne Benoît, note dans son livre de raison l’entretien qu’il a eu la veille avec l’ingénieur Morand. Un certain Perrache parlait alors de relier par des terres fermes les îles du confluent afin d’allonger la presqu’île. Morand juge ce projet ridicule : Ces terrains, toujours fermés par les eaux, ne pourraient en effet s’étendre à l’infini puisqu’ils rencontreraient infailliblement le confluent, quel que soit le point jusqu'où on le repousserait. Morand préfère rêver d’un agrandissement sur l’autre rive du Rhône, là où débute une plaine illimitée : Lyon pourrait alors à son gré s’étendre pendant des siècles, sans limites.

    C’est une ville nouvelle dont il se fait le visionnaire exalté, qui doit naître « dans les vorgines et les broteaux de la rive gauche du Rhône ».

    Par lettres patentes, et après d’âpres négociations, Jean-Antoine Morand (1727-1794) obtient donc le 4 janvier 1771 l’autorisation de construire son pont. Les recteurs de l’Hôtel-Dieu, inconscients de l’opportunité qu’allait représenter pour les Hospices Civils le franchissement du Rhône, imposent leurs conditions : La compagnie devrait payer pendant 63 ans, aux pauvres de l’Hôtel-Dieu, une rente annuelle de 6000 livres. Le prix du passage pour les gens à pied est fixé à 6 deniers, alors que la compagnie en demandait neuf. Le 15 juillet, ils refusent l’exécution, traitant Morand de malfaiteur. En 1775, Morand parvient finalement à construire son pont.

    Dans le tome III de son Dictionnaire des Lyonnaiseries, Louis Maynard précise que ce pont, dont les arches apparaissaient de loin, comme des chevalets de bois était l’un des plus beaux existant en ce genre : « il avait treize mètres de largeur, deux cent neuf de longueur entre ses culées et comptait seize travées ayant de neuf à treize mètres cinquante de diamètres. » Sa résistance au gel, durant l’hiver 1789 étonna tant qu’un poteau supportant une couronne de laurier fut longtemps placé en son centre; On pouvait y lire : Impavidum ferient ruinae.

    Bien vite, il fut surnommé «le pont rouge », car durant toute la période révolutionnaire, son droit de péage fut suspendu. Afin d’indemniser les actionnaires du manque à gagner occasionné, on doubla le droit de passage par la suite. Quant à Morand, il fut guillotiné, le 24 janvier 1794, pour avoir favorisé le droit de passage des insurgés sur son pont.

    Pendant longtemps, la place sur lequel ce pont débouchait porta également le nom de Jean Antoine Morand. Elle avait eu auparavant diverses appellations : Sous la Restauration, elle avait reçu le nom de Louis XVI ; en 1820, on l’avait appelée la place des Broteaux. (avec un seul t). Après 1848, ce fut la place Robespierre, puis la place Béranger. La place Morand porta également le nom de place Maginot (1940) et place du Maréchal Pétain (1941). Depuis 1945, elle porte le nom du Maréchal Lyautey (1854-1934), qui participa à la colonisation du Maroc. Et on ne se souvient plus de Morand que par son pont, un pont nouveau qu'emprunte aussi une ligne de métro, et dont le moins qu'on puisse dire est qu'il est franchement hideux, dépareillant le paysage comme si c'était un plan concerté.

    La fontaine qui se trouve au centre de la place Lyautey, œuvre de Tony Desjardins, est surmontée d’une statue de la ville de Lyon représentée sous les traits d’une femme. Cinq petits génies l’entourent, symbolisant la Navigation, le Commerce, la Force, l’Histoire et la Géographie.  A suivre sur ce lien, sur le blog CertainsJours une photo de cette somptueuse dame

    Ci-dessous, une photo de Lyautey jeune, Lyautey dont il aura été fort peu question dans ce billet puisque, selon la formule consacrée, sa vie n'intéresse que très peu l'histoire locale, beaucoup moins en tous cas que celle de l'ingénieur Morand sans lequel le Lyon moderne n'aurait pas ce visage.

     

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  • Belges

    1718634504.jpgAvec le boulevard des Belges, nous entrons dans les Beaux Quartiers du sixième arrondissement. Je le place dans la catégorie « militaires » puisque les Belges furent en 14-18 nos alliés à la fois militaires et politiques et que c'est à ce titre qu'ils ont chipé au Nord le nom de ce grand boulevard non loin du parc de la Tête d'Or. En réalité, avant que s'y construisent sous le Second Empire les hôtels particuliers qu'on y voit à présent, le boulevard du Nord fut bien misérablement peuplé car il se trouvait ni plus ni moins sur l'emplacement des fossés qui constituaient l'enceinte de Lyon.
    Au numéro 28 de ce boulevard qui, après s'être complu dans l'ancienne zone, devint au vingtième siècle l'un des plus cossu de la ville, se trouva un temps le musée Guimet. Le bâtiment avait été dessiné par l'architecte Chatron, dans le style assez mastoque du néoclassicisme du XIXème siècle.

    La faible fréquentation du musée, délaissé des institutions et des savants, décida Emile Guimet (1836 - 1918) à mettre en vente l'édifice. En 1886, il fit donc transférer toutes ses collections orientales à Paris, dans un nouveau musée qui prit son nom. Pendant quelques années, on installa dans le bâtiment le palais de Glace, où la jeunesse snobe et raffinée de la ville allait découvrir les joies de se fréquenter en faisant du patin à glace. Et puis, un matin 1913, le bâtiment du 28 bd des Belges accueillit un nouveau musée des religions ainsi que le Muséum d'Histoire Naturelle qui cohabitait. C'est là que des générations de petits lyonnais se sont initiés devant des momies et des squelettes de dinosaures aux joies de la paléontologie et de l'égyptologie. Dans le grand hall se tenait le mammouth de Choulans, entièrement reconstitué. Ce musée est à nouveau fermé depuis le 2 juillet 2007, et on parle de transférer ses collections dans le nouveau musée des Confluences qui, aux dernières nouvelles, n'est pas près d'être achevé. Fantaisies lyonnaises obligent .

     

    Sur la photo, Emile Guimet dans son musée - peinture de F. Luigini (1898). Ci-dessous, le Palais de Glace

     

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  • Bayard

    On devrait écrire Bayart, car ce cours du deuxième arrondissement de Lyon (situé derrière les voutes) a été ainsi dénommé en mémoire du chevalier Bayart et de son oncle, Théodore du Terrail, qui était abbé d'Ainay lorsque le chevalier sans peur et sans reproche fit à Lyon ses premiers pas dans un tournoi, dans la plaine de la Guillotière.

    En 1494, en effet, alors qu'il n'était âgé que de dix-huit ans, Bayard prit part au tournoi qu'avait organisé, en l'honneur du jeune roi de vingt quatre ans, Charles VIII, le sire de Vaudrey, un gentilhomme de Bourgogne. On était au joli mois de mai. Selon la coutume, Claude de Vauldrey avait fait pendre ses écus. Pour s'inscrire au tournoi, il suffisait, à condition d'être gentilhomme, de toucher les écus. Un jour, Bayard, qui n'était plus page que depuis quelques semaines, toucha les écus. "Ce n'est pas possible, lui dit le maître d'armes. Vous n'aurez pas de barbe avant trois ans, et vous voulez combattre messire Claude, qui est un des plus rudes chevaliers qu'on sache ?". Bayard répliqua que ce n'était pas par orgueil, mais pour apprendre les armes auprès de gens de talent. Afin de paraître richement vêtu et armé au tournoi, il soutira une somme importante à son oncle, si bien qu'on dit ici que si Bayard fut sans peur, il ne fut pas sans reproche.

    Il remporta cependant un grand succès. Pas un homme n'ayant fait mieux contre messire de Vauldrey, tant à pied qu'à cheval, les belles dames s'exclamèrent, lorsque selon la coutume, il longea la lice, visière levée, après le tournoi : « Vey-vo cestu malotru, il est mieulx fay que tous aultres » (Regardez ce malotru : il est mieux fait que tous les autres !)

    Mais le soir, au souper royal, Charles VIII eut cette phrase : « Par la foi de mon corps, Bayard a un commencement dont, à mon avis, il fera saillie à bonne fin ».

    Bayard mourut en 1524, d'un coup d'épée, à la retraite de Rebec. Son chroniqueur raconte ainsi sa mor t:

    « Quand il sentit le coup, se prit à crier : Jésus !, et puis dit : Hélas, mon Dieu, je suis mort. Il prit alors son épée par la poignée et baisa la croisée en signe de croix, en disant tout haut : Miserere mei Deus ! Je me rends compte que je suis blessé à mort. Je prends la mort en gré et je n'y aurai aucune déplaisance ! »
    Le 10 avril 1900, si l'on en croit Louis Maynard, l'illustre auteur du Dictionnaire des Lyonnaiseries, mourut à Lyon un pauvre cocher de fiacre. On fut tout étonné d'apprendre par son état-civil, qu'il était un authentique descendant de Bayart, et se nommait Léon Couvat du Terrail. Il était originaire du département de l'Isère...

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  • Suchet (cours)

    Louis Gabriel Suchet, duc d'Albuféra, pair de France en 1814, naquit à Lyon, sur la paroisse Saint-Saturnin, le 2 mars 1772. Il fit ses études avec succès à l'Ile Barbe. Destiné à devenir, comme son père, un bon négociant en soieries, il préféra - en vrai et bon romantique - s'enrôler en 1791 dans la cavalerie de la garde nationale de la ville et y servit comme sous-lieutenant. Deux ans plus tard, Suchet était capitaine dans une compagnie franche d'Ardèche. AU siège de Toulon, il commandait un bataillon. Il suivit Buonaparte en Italie, assista aux glorieuses journées de Dego, Rivoli, Castiglione, Bassano, Arcole. Il fut nommé major général de l'armée d'Egypte. On le retrouve à Austerlitz, à Iéna...

    430440664.jpg«Si j'avais eu Suchet à la place de Grouchy, je n'aurais pas perdu Waterloo», aurait dit Napoléon, lui aussi emprisonné, mais à Sainte-Hélène : Ne pas perdre Waterloo, de la bouche même de son empereur ... Le plus bel hommage qu'il pût recevoir, en vérité...

    Ci-contre, son portrait, par Guérin, visible au musée national du château de Versailles et des Trianon.

     

    Suchet mourut le 9 janvier 1826, au château de Montredon, près de Marseille. On l'enterra au Père Lachaise, le 23 janvier 1826, dans le carré napoléonien de ce somptueux cimetière parisien. Il a laissé un manuscrit de ses mémoires : les campagnes en Espagne, qui furent publiés a Paris de 1829 à 1834. A Lyon, ce n'est pas une rue, mais un cours large et rectiligne, pour tout dire assez laid, qui porte son nom. Ce cours traverse la presqu'île dans le quartier fabriqué par l'ingénieur Perrache.

    Le cours Suchet se termine par la prison Saint-Paul, qui vient de déménager cette année.

    Il fut longtemps le lieu des exécutions matinales, devant la prison. Le 16 août 1894, Santo Casério fut guillotiné devant la prison, coupable d’avoir poignardé le président de la république Sadi Carnot.

    Ainsi s'achevèrent bien des légendes, par trop romantiques.