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chevalier bayart

  • Bayard

    On devrait écrire Bayart, car ce cours du deuxième arrondissement de Lyon (situé derrière les voutes) a été ainsi dénommé en mémoire du chevalier Bayart et de son oncle, Théodore du Terrail, qui était abbé d'Ainay lorsque le chevalier sans peur et sans reproche fit à Lyon ses premiers pas dans un tournoi, dans la plaine de la Guillotière.

    En 1494, en effet, alors qu'il n'était âgé que de dix-huit ans, Bayard prit part au tournoi qu'avait organisé, en l'honneur du jeune roi de vingt quatre ans, Charles VIII, le sire de Vaudrey, un gentilhomme de Bourgogne. On était au joli mois de mai. Selon la coutume, Claude de Vauldrey avait fait pendre ses écus. Pour s'inscrire au tournoi, il suffisait, à condition d'être gentilhomme, de toucher les écus. Un jour, Bayard, qui n'était plus page que depuis quelques semaines, toucha les écus. "Ce n'est pas possible, lui dit le maître d'armes. Vous n'aurez pas de barbe avant trois ans, et vous voulez combattre messire Claude, qui est un des plus rudes chevaliers qu'on sache ?". Bayard répliqua que ce n'était pas par orgueil, mais pour apprendre les armes auprès de gens de talent. Afin de paraître richement vêtu et armé au tournoi, il soutira une somme importante à son oncle, si bien qu'on dit ici que si Bayard fut sans peur, il ne fut pas sans reproche.

    Il remporta cependant un grand succès. Pas un homme n'ayant fait mieux contre messire de Vauldrey, tant à pied qu'à cheval, les belles dames s'exclamèrent, lorsque selon la coutume, il longea la lice, visière levée, après le tournoi : « Vey-vo cestu malotru, il est mieulx fay que tous aultres » (Regardez ce malotru : il est mieux fait que tous les autres !)

    Mais le soir, au souper royal, Charles VIII eut cette phrase : « Par la foi de mon corps, Bayard a un commencement dont, à mon avis, il fera saillie à bonne fin ».

    Bayard mourut en 1524, d'un coup d'épée, à la retraite de Rebec. Son chroniqueur raconte ainsi sa mor t:

    « Quand il sentit le coup, se prit à crier : Jésus !, et puis dit : Hélas, mon Dieu, je suis mort. Il prit alors son épée par la poignée et baisa la croisée en signe de croix, en disant tout haut : Miserere mei Deus ! Je me rends compte que je suis blessé à mort. Je prends la mort en gré et je n'y aurai aucune déplaisance ! »
    Le 10 avril 1900, si l'on en croit Louis Maynard, l'illustre auteur du Dictionnaire des Lyonnaiseries, mourut à Lyon un pauvre cocher de fiacre. On fut tout étonné d'apprendre par son état-civil, qu'il était un authentique descendant de Bayart, et se nommait Léon Couvat du Terrail. Il était originaire du département de l'Isère...

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