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école vétérinaire

  • Arloing

    Le quai Arloing s’étend le long de la rive droite de la Saône, du pont Mouton au pont Koenig, dans le neuvième arrondissement de Lyon. C’est une partie de l’ancien quai de Vaise, qui a été créé en 1911. A son emplacement actuel se trouvait jusqu’en 1842 la Grande Rue de Vaise ; celle qui porte ce nom aujourd’hui – et qui fut percé en 178 - se nommait alors la route nationale. Il n’existait pas alors de quai véritable, mais, comme d’ailleurs tout au long de la rivière partout ailleurs, le paysage qu’on voit sur la photo ci-dessous : un alignement de maisons plutôt vétustes longeant directement le bord de la rivière, et parfois trempant dans son courant.

    Vaise connut en ce temps-là des inondations fréquentes et terribles. Celles de 1840 plus que d'autres laissèrent dans la commune plus d’un mètre cinquante d’eau pendant trois semaines. C’est à cette occasion qu’on prit la décision d’endiguer la Saône. De 1843 à 1867, la construction du quai de Vaise fut un vaste chantier qui se poursuivit sur 1075 mètres et coûta la somme énorme de plus de 2,5 millions de francs-or. La tâche fut énorme, car il fallut acquérir une à une toutes les maisons placées en bordure du lit de la rivière, et parfois même empiéter sur son cours.

     

    Né le 3 janvier 1846 à Cusset dans l’Allier, mort le 21 mars 1911 à Lyon, Saturnin Arloing fut professeur à l’Ecole Vétérinaire de Lyon, où il prit au poste de directeur la succession de Chauveau son maître (tout comme d’ailleurs son quai prolonge le sien). Il était issu d’une famille de maréchal-ferrant, ce qui conditionna quelque peu ses études : A l'époque, en effet, les deux professions étaient liées par une étroite filiation en raison des soins qu'il fallait accorder aux chevaux. Après un bref passage par Toulouse, Arloing a occupé la chaire de Physiologie à Lyon. Une magnifique et émouvante statue lui est dédiée, dans la cour de l’école vétérinaire. Il est resté dans l’histoire pour avoir fabriqué le vaccin contre la tuberculose pour les bovins. Il a été président de l’Académie de Lyon. Son fils, Fernand (1876-1944), a également été professeur de médecine, bactériologiste et académicien.

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  • Chauveau (quai)

    Lorsque le 4 août 1761, un Arrêt du Conseil d'Etat du Roi, portant les signatures de Lamoignon et de Bertin, instituait l'Ecole vétérinaire de Lyon, personne ne se doutait que de cet arrêt naitraient les découvertes les plus importantes concernant la cardiologie moderne. C'est en janvier 1762 qu'en bordure de Saône, entre Bourgneuf et Vaise, s'ouvrit effectivement la plus ancienne école vétérinaire du monde. C'est entre ses murs qu'allait se dérouler, à partir de 1848, la plus grande partie de la carrière scientifique de Jean-Baptiste Nicolas Chauveau, né à Villeneuve le Guyard en 1827, mort à Paris en 1917. Professeur, puis Directeur de cette Ecole, titulaire de la Chaire de Médecine expérimentale et de Pathologie comparée à la Faculté de Médecine de Lyon, Inspecteur général des écoles vétérinaires, Professeur au Museum d'Histoire naturelle de Paris, il présida tour à tour l'Académie de Médecine et celle de Science.

    Son titre de gloire fut, à partir de l'observation du coeur du cheval - aux battements lents malgré sa puissance - de créer la cardiologie intracardiaque, autrement dit de mettre à jour la description exacte de la circulation du sang à l'intérieur du cœur et de révéler sa physiologie telle que nous la connaissons encore aujourd'hui dans ses points essentiels. Après la réussite de ses recherches dans le domaine cardiaque, Chauveau s'intéressa au système nerveux et à l'énergétique biologique. Il parvient à établir le fait que la combustion du glucose s'opère dans les muscles. Les chevaux, les poules, les cochons de l'école vétérinaire du quai qui porte à présent son nom furent d'année en année le terrain de l'observation minutieuse des mécanismes les plus complexes : "comme il n'y a qu'une seule vérité, proclamait-il, il n'y a qu'une seule médecine pour les hommes et pour les animaux".

    RTEmagicC_chauveau_04_gif.gifDès 1866, Chauveau affirme que : « les maladies virulentes n’ont pas d’autres causes que la contagion ; celle-ci procède toujours d’un agent spécial, le virus, organisme ou organite, que la spontanéité vitale est impuissante à créer de toutes pièces ; l’étude d’un tel agent peut être faite par les méthodes applicables à l’histoire naturelle des êtres vivants ; la méthode expérimentale le déterminera bientôt et cette découverte sera le point de départ de recherches qui permettront peut-être d’opposer à chaque virus pernicieux un agent atténué de même famille jouant le rôle, jusqu’à présent unique, du virus vaccinal. » Avant Louis Pasteur, Chauveau découvre que le mode d’inoculation influe sur la gravité de la pathologie déclenchée et qu'un virus ingéré pourra ainsi avoir des conséquences mortelles alors que, introduit dans les veines, il n’aura que des effets bénins sur l’organisme. A partir de là, il fit ainsi des recherches approfondies en bactériologie, détermina même contre celui-ci le principe de l'addition en immunologie, qui fut à la base de ses illustres découvertes.

    Le promeneur qui longe sur la rive droite les quais de Saône s'arrête souvent devant les grilles du Conservatoire de Musique, l'un des plus beaux bâtiments de Lyon, pour admirer la grille et la galerie somptueusement édifiée par Chabrol, qui réunit les deux ailes du cloitre. Jadis, se tenait là un hôpital, dit des Deux-Amants. On le détruisit et, le 25 mars 1493, en présence de Charles VIII et d'Anne de Bretagne, fut posée la première pierre du couvent des petits Cordeliers (les grands étaient à Saint-Bonaventure), lequel couvent des Cordeliers de l'Observance devint l'Ecole Vétérinaire de Chauveau. Sur l'aile de gauche se trouve le buste léonin de Chauveau. Depuis 1978, l'école vétérinaire siège à Marcy l'Etoile et dans ces lieux vénérables du quai Chauveau, on étudie, de tout cœur, la musique.

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