Paul Santy (avenue)
Le professeur Paul SANTY est né à Die le 18 avril 1887, où son père était receveur de l'enregistrement. Les nominations successives de ce dernier le conduisirent à faire ses études secondaires à Saint-Etienne, dans la Loire, où il fut un moment tenté par l'Ecole des Mines de Saint-Etienne, puis à Lyon où il entreprit ses études de médecine, subissant la salutaire influence de maîtres comme Antonin Poncet, René Leriche, Xavier Delore, et plus tard de Léon Bérard auprès duquel il fut chef de clinique. Paul Santy fut successivement externe puis interne des hôpitaux, chef de clinique du centre Léon Bérard (1909), professeur de chirurgie opératoire (1939-1941) puis, jusqu’à sa retraite, professeur de clinique chirurgicale
Marcel Dargent, son élève, écrivit de lui qu’il fut l'un des derniers représentants de ces grands patrons qui menèrent de front les tâches de la chirurgie générale et celles de la cancérologie.
En chirurgie générale même, Paul SANTY aborda successivement en effet plusieurs disciplines différentes : chirurgie de l'appareil digestif, chirurgie thoracique, enfin chirurgie cardiaque. Dès 1937, il obtient des résultats encourageants dans le traitement des péricardites constrictives. Dix ans plus tard, au retour d'un voyage Outre-Atlantique (Baltimore), il osa se lancer dans l'opération des « enfants bleus » (300 opérés en 10 ans), pratiquer la résection de l'aorte (1956), et enfin avec son élève Paul Marion l'opération à cœur ouvert. Et c'est pourquoi, pendant des années, les regards admiratifs des Français se tournèrent plus d'une fois vers le célèbre pavillon O de Grange-Blanche (aujourd’hui Hôpital E. Herriot), celui du professeur SANTY, où fut généralisé le port des tenues bleues.
Ironie du sort, c’est d’une crise cardiaque qu’il décèda le 20 janvier 1970, et la Ville de Lyon donna alors son nom à une partie de la route d’Heyrieux dans le huitième arrondissement.
Pour la petite histoire, c’est au 55 de cette ancienne route qu’en 1862, Pierre Eugène Vintras (photo ci-contre), qui devint un personnage de La Colline Inspirée de Barrès, avait fondé sa religion et installé le siège mondial de l’œuvre de la miséricorde, le carmel d'Elie, qu'il plaçait sous la fidèle garde de son adjoint François-Ours Soiderquelck dès qu'il s'absentait. C’est aussi là que son successeur, Joseph Antoine Boullan, le célèbre abbé satanique qu'admira Huysmans, débuta sa satanée carrière en 1876, avant de s'installer en 1884 au n° 7 rue de la Martinière. Ce dernier ne se proclama jamais, comme Vintras, la réincarnation d'Elie, mais celle de Saint-Jean Baptiste, reprenant à son compte l'hérésie de Montanus. Boullan enseignait à ses fidèles que « la chute édénale s'étant effectuée par un acte d'amour coupable, c'est par des actes d'amour religieusement accomplis que peut et doit s'opérer la Rédemption de l'Humanité » et préconisait à l'adepte qui souhaitait se racheter lui-même d'avoir des rapports avec des entités célestes, tandis que celui qui, par charité, souhaitait aider des êtres inférieurs à se racheter devait avoir des rapports sexuels avec eux, érigeant ainsi l’art de la fornication en pratique liturgique.