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Députés & autres politiques

  • Etienne Richerand

    Le 26 janvier 1931, soit quinze jours après sa mort, Etienne Richerand se vit attribuer une rue dans le troisième arrondissement. Il était né à Soucieu en Jarrest en 1862 ; d’abord ouvrier cordonnier, il connut, dit le dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, « la vie difficile des quartiers populaires. Il est donc naturellement séduit par les idées de gauche et s’emploie à les répandre ».

    Etienne Richerand fut élu conseiller municipal en 1904,  lors de la réélection de Victor Augagneur. Après guerre, il devint adjoint d’Edouard Herriot puis, en 1928 député de la 4ème circonscription. Au sein du parti socialiste, il a laissé le souvenir d’un pâle orateur, mais d’un esprit non-doctrinaire et efficace. Au sein de la municipalité comme au sein du Parlement, sa principale occupation politique a été la cause de l’assistance aux vieillards.
    Ouverte au dix-neuvième siècle, la rue Etienne Richerand jouxte la rue Baraban, où le cordonnier-député vivait. Elle est devenue une rue résidentielle sans grande originalité. Sauf peut-être lorsque il neige, comme sur la photo...

     

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  • Prunelle

     

    06-F19DAU008938.jpg  C’est une petite rue de quelques trente mètres, sur ce qu’on appelle ici « les pentes ». Elle débouche sur la place Rouville et l’une des plus belles vues de Lyon. Au cœur du quartier des tisseurs, par décision du conseil municipal en date du 9 mars 1843, elle honore un homme qui pourtant ne fut pas très tendre avec les canuts du XIXème. Gabriel Prunelle fut l’une des ces grandes figures médicales dont s’enorgueillit la bourgeoisie lyonnaise au XXème siècle. Né le 23 juin 1777, à la Tour du Pin, il partit étudier la médecin à Montpellier où il passa sa thèse en 1800 et se lia d’amitié avec le chimiste Jean-Antoine Chaptal. Il fut nommé bibliothécaire de l’école de médecine de cette ville et profita de ce poste pour effectuer maints détournements dans diverses bibliothèques publiques de France. Ces rapines indélicates eurent beau être dénoncées, il fut nommé professeur de Médecine Légale de la Faculté de Montpellier, lors de sa création en 1807.

    Il se maria à une riche lyonnaise, fille de soyeux, et s’établit en 1821 dans la capitale des Gaules, où il exerça la médecine quelques années avant de s’intéresser à la politique. Son engagement auprès des libéraux en fit un opposant à la Restauration et le cofondateur du journal le Précurseur. C’est lui qui présida le banquet de cinq cents couverts offert par des loges maçonniques au vieux général de la Fayette, le 6 septembre 1829. Il est connu pour avoir commis auprès de Mme de Chateaubriand qui l’avait consulté lors d’un de ses passages à Lyon une grossière erreur de diagnostic.

    Prunelle devint maire de la ville en 1830, tous les autres candidats s’étant récusés. Cette même année le vit élu député de l’Isère. Il mérita grâce à ce siège quelques mots de Stendhal qui le traita de « député vendu ». Durant son mandat de cinq ans, deux émeutes éclatèrent dans sa ville (1831 et 1834). Lors des événements de novembre 1831, le maire Prunelle brilla par son absence, dont il fit habilement un argument politique contre le préfet Bouvier Dumolard : lorsqu’il fallut rendre des comptes, il rédigea pour Casimir Perrier un rapport sévère sur la carence des autorités militaires et préfectorales. Nommé médecin inspecteur des eaux de Vichy en 1833, il brilla à nouveau par son absence durant les révoltes de 1834 et les mutuellistes lyonnais qui dénoncèrent sa « haine des travailleurs » et son « mépris du peuple », obtinrent sa démission le 8 mai 1835. Habilement, Prunelle finit sa carrière maire de Vichy.

    Il meurt le 20 août 1850, après une journée passée en compagnie d’Adolphe Thiers. A Vichy aussi, une rue lui fut consacrée, celle-là même où se trouve l’Hôtel du parc où résida Pétain.

    Lyon lui doit l’organisation de l’école La Martinière, fondée grâce à l’héritage du major Martin. Il fit aussi restaurer le Palais Saint-Pierre et ouvrir le quai de la Pêcherie. C’est enfin lui qui  ordonna les tous premiers essais d’éclairage au gaz dans quelques rues et obtint le partiel rétablissement des Facultés des sciences et des Lettres, lesquelles avaient été supprimées pendant la Restauration.

    Daumier, qui le caricatura sur la demande de Charles Philipon comme tous les notables du « juste milieu » l’avait surnommé monsieur Prune. Au musée d’Orsay, on peut admirer aujourd’hui son buste parmi les 36 réalisés entre 1832 et 1836 par le dessinateur du journal La Caricature.

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  • Chalier

    La rue Chalier a été ouverte vers 1960 dans le cadre de l'aménagement de la cité Mermoz. Elle est dédiée à un personnage très controversé à Lyon, à cause du fameux décret « Lyon n’est plus », qui découla de sa mort.  Lorsque je pense à lui, je revois souvent l’inscription sur la  tombe de cette baronne, presque à l’entrée du cimetière de Loyasse, qui toujours m'en imposa : «La Terreur la laissa veuve et mère de onze orphelins »

    Lamartine, puis Michelet, ont contribué à façonner la silhouette, inoubliable mais incertaine, du « fanatique de l’impossible » ou du « Centaure », mi homme mi bête, de la « Chimère, monstre à la fois cruel et sensible, tendre et furieux ». Joseph Chalier naquit en 1747, dans le Piémont. Il était le fils du notaire du village de Beaulard ; son  grand-père avait été notaire du roi à Briançon. Il avait fait ses études chez les Dominicains de Lyon. Avant de devenir précepteur puis représentant en soierie, ce qui lui permit de voyager en Italie :  « Partout j’avais vu, observé et réfléchi sur le despotisme et les abus en tout genre. Au levant, en Italie, à Naples, à Rome, à Florence, à Gênes, à Madrid, partout je voyais le peuple opprimé, et lorsque je me rappelais par la lecture des livres les beaux jours d’Athènes et de Rome, la comparaison était effroyable. 

    Chalier accueillit dès le début la Révolution avec enthousiasme. Et monta à Paris où il lia avec Marat, Fauchet, Robespierre. Il devint très vite un tribun fort efficace, tant sur les places publiques que dans les clubs.  Lorsque il revint à Lyon, il s’inscrivit au Club Central des Jacobins et fit partie de la municipalité. Il s’y révéla très bon administrateur et fut élu en 1792 président du tribunal de commerce de la ville. Il se fit remarquer par des vues audacieuses sur l’impôt, ayant  souhaité que celui-ci reposât essentiellement sur les couches les plus riches, ce qui provoqua contre lui l’ire de la bourgeoisie commerçante.

    Chalier fit campagne pour la mort du roi ; il fit exposer une guillotine sur la place Bellecour, puis aux Terreaux,  tandis qu’il faisait circuler une pétition contre l’appel au peuple et réclamait la mort immédiate sans jugement. Des tables, dressées dans les rues et aux carrefours, recueillaient les signatures et lui-même exhortait ses concitoyens au pied de la machine. Il ne dissociait pas cette cause de la question sociale : « Depuis trois mois, la Convention aurait dû débarrasser la terre d’un tel fardeau. Louis, étant encore en vie, est toujours à la tête de nos ennemis : pourquoi recourir à des juges ? Le tribunal qui doit le juger, c’est la foudre du peuple. Brutus ne s’arrêta point à faire le procès à César ; il le frappa de vingt coups de poignard. Avec le perfide et dernier Louis, s’évanouiraient toutes les conspirations contre la souveraineté nationale. Le peuple aura du pain, n’en doutons pas : le premier article de la loi que nos législateurs doivent faire sur les subsistances, c’est de prononcer la mort du tyran. »

    La pétition recueillit 40 215 signatures et fut envoyée à l’Assemblée.

     

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  • Guichard (place)

    La place Guichard dans le troisième arrondissement de Lyon porte depuis 1935 le nom de Claude Guichard (1825-1895), par bien des aspects un personnage attachant. Fils d’un insurgé tué lors des révoltes de 1834, il nait dans le faubourg de la Guillotière qui ne sera rattaché à Lyon qu’en 1852. Après une formation de typographes, il travaille chez divers imprimeurs. En 1848 il ne peut que s’afficher du côté des républicains, puis condamner le coup d’état de Napoléon III.  Il échappe de justesse à une peine de transportation en Algérie et se retrouve interné jusqu’en 1859. Devenu maître-imprimeur, il s’occupera de plusieurs journaux républicains  et entre au Conseil Municipal de Lyon pour la première fois en 1881. Il devient ensuite adjoint de Gailleton, administrateur des Hospices Civils, vice-président de l’assemblée départemental puis, à partir de 1890 et jusqu’à sa mort député du Rhône.

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    Sur la carte postale ci-dessus une vue de la place Guichard à la Belle Epoque. La fontaine qu’on y découvre se trouva longtemps sur la place des Terreaux dans le premier arrondissement. Elle avait été fondue en 1856 et inaugurée en grandes pompes le 15 août de l’année suivante. Lorsque la municipalité de Lyon décida d’acheter en 1890 la fontaine Bartholdi et que décision fut prise de l’installer place des Terreaux, on transporta donc sur la place Guichard la statue qui y demeura jusqu’en 1949.

    Pour tous les Lyonnais, la place Guichard c’est avant tout la Bourse du Travail, qui n’y fut édifiée qu’à partir de 1931, à la place de maisons faméliques qu’on rasa à cette occasion. C’est l’architecte de la ville de l’époque Charles Meysson, qui fut chargé des travaux. Dans l’atrium trône un bas relief de Francisque Lapandéry (1910-1961), qui est aussi l’auteur du monument aux frères Lumière de la place Ambroise Courtois. La salle  centrale est entourée par sept étages de bureaux occupés par diverses organisations syndicales. Une frise décorative imposante réalisée par le peintre Ferdinand Fargeot (1880-1957) sur laquelle se reconnait Edouard Herriot et sa pipe, frise d’un poids de deux tonnes et demi,  décore la façade sur la place Guichard de ses couleurs camaïeu..

    La Bourse du Travail a connu ses heures de gloire avec le Front Populaire et Mai 68, et tissé sa mythologie au fil du temps avec les concerts, les meetings, les manifs, les AG qu’elle a pu abriter.

  • De Thou

    On a donné à cette impasse très courte du premier arrondissement le nom de François-Auguste de Thou, dont le corps, après sa décapitation place des Terreaux fut transporté (avec celui de Cinq-Mars) dans l'église des Feuillants, juste à côté. Cinq-Mars fut enterré immédiatement. Mais De Thou fut conduit aux Carmélites de Lyon, par les soins de madame de Pontac, qui envoya son cœur à Paris pour le faire placer dans le tombeau de ses aïeux, à Saint-André des Arts.

    De Thou était né à Paris, en 1607. Il fut exécuté à Lyon en septembre 1642. A son juge, le fameux Jacques Martin, sieur de Laubardemont, on prête ce mot cynique : « Qu'on me donne deux lignes de l'écriture d'un homme ; je me charge de le faire pendre. »

     Pour l'occasion, le vieux Richelieu, bien que fort malade, et pour tout dire presque mourant, s'était fait descendre à Lyon en bateau. Son frère Alphonse, alors archevêque, l'y reçut avec tous les honneurs. Cinq-Mars et De Thou, qui avaient commis le crime inouï de conspirer contre les jours du ministre devaient recevoir un châtiment exemplaire. Les deux hommes furent conduits dans la Bastille lyonnaise de l’époque, le Château Pierre-Scize. « Ce fut là raconte Vigny dans Cinq-Mars, que le cardinal de Richelieu voulut incarcérer et conduire lui-même ses jeunes ennemis. Il les enleva de Narbonne, les traînant à sa suite pour orner son dernier triomphe. Etalant aux yeux de tous le luxe de sa haine, il remonta le Rhône, avec lenteur, sur des barques à rames dorées et pavoisées  de ses armoiries et de ses couleurs, couché dans la première et remorquant ses deux victimes dans la seconde au bout d’une longue chaîne » L'exécution eut lieu sur la place des Terreaux.

    Le bourreau étant malade, ce fut son remplaçant qui en fut chargé. Les chroniqueurs s'accordent pour dire que la place, ses accès, ses fenêtres étaient noirs de monde, et que certains avaient multiplié les bassesses pour s'assurer une place au spectacle. C'est avec une hache énorme, terminée par un couperet n'ayant pas moins de vingt-cinq centimètres de tranchant que les deux têtes furent successivement tranchées. Les deux jeunes gens subirent leur sort sans un mot, en fiers gentilshommes, d'abord Cinq mars, puis de Thou. Voici la dernière strophe de la Complainte lamentable de la mort de monsieur Cinq Mars et de monsieur de Thou (1642)


    Monsieur de Thou monta bien tôt après
    Et honora d'un baiser cet infâme
    Qui lui donna dessus son pauvre chef
    Quatre ou cinq coups d'une pesante lame.

     

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  • Edouard Aynard

    Avec Edouard Aynard, nous touchons au modèle de ce qu’on appelle entre Rhône et Saône avec une sorte de respect toujours ambigu « les grandes dynasties lyonnaises ». Edouard Aynard (1837-1913) est indiscutablement un héritier, fils ainé d’un fabricant de draps de la rue Buisson qui possédait une manufacture à Montluel et qui était également devenu banquier au 19 rue Impériale. Il entre donc à vingt-neuf ans dans comme associé dans la firme familiale, après avoir fait des études de commerce internationale qui, entre autres, lui permettent de séjourner en Angleterre (« la grande école de la liberté », disait-il !), et un stage chez un tisseur et un agent de change. En 1862, il épouse Rose de Montgolfier (1845-1910), petite-fille de Marc Seguin, fort richement dotée, dont il aura douze enfants. Il rachète en 1906 l’ancienne abbaye de Fontenay, dont il fait la demeure familiale.

     La banque Aynard, imitant en cela les banques de Turin ou le Crédit Lyonnais, implante des succursales hors-Lyon (Londres en 1872, au 39 Lombard Street), participe activement aux aménagements urbains du Second Empire et soutient bon nombre d’entreprises lyonnaises avec ce qu’il faut d’actions pour en devenir administrateur et parfois président. Dans son Journal, Auguste Isaac raconte une querelle dont il fut le témoin, entre Edouard Aynard et Jean Tisseur (1814-1883) propos du rapprochement fameux entre le dieu du commerce et le dieu des voleurs. La querelle avait failli tourner au drame, Aynard ayant perdu son sang-froid sous le feu de son éloquence. Sa notoriété d’habile banquier lui vaut en 1890 la présidence de la Chambre de Commerce et la rosette d’officier de la Légion d’Honneur, puis l’année suivante le prestigieux siège de régent de la Banque de France : « Il est banquier et homme d’esprit homme de doctrines et homme d’expérience, esprit pratique autant qu’artiste » écrit de lui un journaliste de la Revue politique et parlementaire.

    Belle formule pour définir au fond un homme du monde, rusé et consensuel. On le retrouve directeur (1866) de la Caisse d’Epargne du Rhône, administrateur de la Société des Amis et des Arts (1868), du Dispensaire et des Hospices Civils (1871) de la Société d’Enseignement Professionnel du Rhône (1872) ; il est membre fondateur de la Société de géographie de Lyon (1873), de la Société d’Economie politique (1876), créateur également de sociétés de logements économiques en faveur du logement social. Il participe à la création du Musée des Tissus et, en avril 1871, se retrouve également administrateur du Journal de Lyon. Bref, où ne siège-t-il pas ? Que ne fait-il pas ? Un tel parcours ne pouvait que s’achever dans la députation, ce fut chose faite en 1889, dans la huitième circonscription du département du Rhône.

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    Edouard Aynard est mort subitement en juin 1913 au Palais Bourbon, alors qu’il se préparait à intervenir dans la discussion d’un projet de loi sur l’école laïque. On l'a enterré à Ecully et un buste de lui, sculpté par Larrivé, fut érigé en 1919 et se trouve encore devant le Palais du Commerce. A sa mort, ses collections d’art furent estimées à 3 millions de francs (30% de sa fortune) ; elles comptaient entre autres 86 tableaux, dessins et pastels, 68 céramiques, 49 sculptures, 26 bois sculptés, 22 bronzes, parmi autres ivoires, pièces et bibelots précieux, le tout dispersé dans une vente aux enchères dès la fin de 1913. Ce grand banquier, prodigieux homme d’affaires et capitaine d’industries, fin politique, accessoirement humaniste et opportunément bienfaiteur public ne dispose, pour sa mémoire, que d’une ancienne impasse, laquelle relie le troisième arrondissement de Lyon à Villeurbanne, entre la rue Saint-Eusèbe et la rue de l’Espérance.

    Sa boulimie d’honneurs et de responsabilités puisse-t-elle, où qu’il se trouve dorénavant, apprendre à s’en contenter !

     

     

  • Fulchiron

    Les paysages de maisons baignant dans la Saône ont totalement disparu du Lyon moderne. Mais durant des siècles, de Vaise à Ainay, ils étaient monnaie courante. Ainsi, le quai qui longe le vieux quartier Saint-Georges, aujourd’hui nommé quai Fulchiron, a longtemps présenté cet aspect, le clapotis de la rivière léchant l’alignement des fondations de ses maisons, interrompu à distance régulière par de charmants bas-ports vénitiens. Un bâtiment au chevet imposant, la Commanderie Saint-Georges, se distinguait tout particulièrement. Les Chevaliers de Malte l’avaient fait bâtir peu après leur installation dans le quartier Saint-Georges vers 1315. Elle avait été reconstruite, ainsi que l’église attenante, en 1498, par le commandeur Humbert de Beaufort. Vers 1830, l’architecte Layat transforma l’imposant bâtiment en un immeuble à l’intention des ouvriers tisseurs.

    La construction d’un quai à cet endroit fut chose fort délicate, en raison de nombreuses constructions historiques. On songea d’abord à un projet implanté dans le lit de la rivière, mais on finit par adopter, le 12 octobre 1838, l’alignement au fil, nécessitant la démolition de nombreuses maisons. Le quai fut construit de 1840 à 1861. Un incendie (peut-être opportun) ayant détruit en 1854 les deux tours rondes baignant dans la Saône, la vieille Commanderie fut complètement rasée pour permettre la création du quai.

    D’une famille de marchands de soie originaire de Saint-Chamond, Jean Claude Fulchiron (1774-1859) naquit à Lyon, dans la maison paternelle, au 2 rue Mulet. Aux premiers jours de la Révolution, il était élève au collège de Plessis (aujourd’hui Louis Le Grand) à Paris. La suppression de l’Université le ramena à Lyon, chez son père. Il fit partie des levées de la Convention et devint sous lieutenant. C’est alors qu’il se lia d’amitié avec Casimir Périer, le futur ministre de Louis Philippe. Il fut élève de Polytechnique en 1795. Il quitta l’armée deux ans plus tard pour tenter une carrière littéraire.

    Fulchiron composa plusieurs tragédies aujourd’hui bien oubliées.

    On le retrouve en 1831, député du Rhône jusqu’en 1845. C’est à ce titre qu’il put contribuer au financement du quai qui porte à présent son nom, par décision du Conseil du 10 mai 1838, et ce « à perpétuité ».

    Fulchiron devint pair de France en 1845. Il mourut à Paris en 1859, à l’âge de 85 ans.

     

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