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saint-nizier

  • Rouville

    Le nom donné à cette place est un hommage rendu à la mémoire de l'Imprimeur Guillaume Roville (ou Rouille - en tous cas Rouville est une erreur), bienfaiteur des hospices de Lyon. Il naquit à Tours vers 1518 et s'établit à Lyon en 1546, pour épouser la fille de Sébastien Gryphe, dont il sera question dans un prochain billet. Des gravures sur bois donnèrent à ses éditions un intérêt tout particulier : Parmi les ouvrages sortis de ses presses, on peut citer :

    - Les oeuvres de Clément Marot (1546)
    - Le Décaméron (1565)
    - Une Bible en latin (1569)

    Roville a écu au temps où les hommes n'avaient pas de codes, mais des devises. La sienne, c'était : « In virtute et fortuna ». Sobre et précis, on le voit. Le biographe de Roville rajoute que c'est lui qui créa à Lyon le premier Institut de botanique, avec jardins, dessinateurs, graveurs... Rue Mercière, Roville possédait quatre maisons. Celle qu'il habitait et où se trouvait son imprimerie portait comme enseigne "L'écu de Venise". Les trois autres étaient ainsi désignées : L'Ange, le Phénix, la Toison d'Or. Il mourut en 1589 et fut inhumé au monastère des Célestins. Dans son testament, il exigea que ses revenus soient accumulés par périodes de cinq ans, puis distribués, parmi ses descendants, aux cinq qui seraient les plus pauvres.

    La place qui porte le nom écorné de Rouville, fut ouverte sur un terrain vendu à la ville en 1838 par le riche teinturier Gonin. On venait d'y bâtir un immeuble célébrissime à Lyon, car il domine la place et on voit fort bien du centre-ville sa façade aux 365 fenêtres, une par jour de l'année. Cet immeuble connu sou sle vocable de "maison Brunet", est emblématique des constructions faites pour les canuts au début du XIXème siècle. Il a été construit sur le modèle du calendrier, avec 7 étages comme sept jours par semaine, 52 appartements comme le nombre de semaines dans l'année, 4 entrées comme 4 les saisons. Le 22 novembre 1831, les insurgés s'y retranchèrent et livrèrent une vive bataille contre les troupes montant par la rue de l'Annonciade. Devant la maison Brunet, un triangle végétal ou le nom ROUVILLE est inscrit en lettres de fleurs s’étale sur la surface de la place. Les fleurs changent selon les saisons.

    La photo de l'immeuble, ci-dessous, est de D Valot. Pour finir je dirai que de ce point de vue on dispose d'une des plus belles vues de Lyon, avec une vue plongeante sur la Saône encaissée et la colline de Fourvière, ainsi que les toits de la vieille ville jusqu'à Saint-Nizier.

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  • Lanterne

    Lorsqu'il était enfant, le Petit Chose vécut rue Lanterne. Enfin, le Petit Chose, c'est manière de parler, puisqu'en réalité c'est Alphonse Daudet, son créateur, qui y séjourna. Du logis sombre, sale, hanté par les "barbarottes" (les cafards), Jacques Eyssette n'a pas gardé un souvenir fort joyeux, comme en témoigne ces quelques lignes d'Alphonse Daudet : « De pièce en pièce, les damnées barbarottes me poussèrent jusqu'à notre ancienne petite chambre, au fond du corridor. Là, elles me laissèrent deux ou trois jours de répit, puis un matin, en m'éveillant, j'en aperçus une centaine qui grimpaient silencieusement le long de mon balai, pendant qu'un autre corps de troupe se dirigeait en bon ordre sous mon lit. Privés de mes armes,  forcé dans mes derniers dedans, je n'avais plus qu'à fuir. C'est ce que je fis. J'abandonnais aux barbarottes le matelas, la chaise, le balai, et je m'en fus de cette horrible maison de la rue Lanterne, pour ne plus revenir »
    On connaît cette rue du quartier Saint-Nizier, dans le premier arrondissement, depuis 1356, en raison d'un bas-relief placé à l'angle d'une maison, qui représentait un lion avec une lanterne sous sa griffe. Une section de cette rue, placée entre la place de la Platière et la rue Longue, s'appelait jadis la rue de l'Enfant-qui-pisse, à cause encore d'une enseigne. Au seizième siècle, les Fossés de la Lanterne jouxtaient la rue et tenaient leur appellation d'un fanal allumé sur la plus haute tour de l'une des portes de la ville. On démolit en 1650 leur plus haute tour, dite "des poudres". La rue Lanterne a longtemps été mitoyenne de la Boucherie des Terreaux (voir rue d'Algérie).Cette rue est l'une des plus vieille de la presqu'île, pour avoir échappé à sa complète restructuration par le préfet Vaisse. De vieilles enseignes s'y sont succéder, d'auberges (Le Lion d'or, le Grand chevalier, l'Ecu de France, le Fort de Brissac), d'apothicaires (l'Aigle d'or, le Cerf, le Dragon, le Boa, l'Ours blanc, le Serpent, la Licorne...).

    La rue Lanterne héberge "deux temples" : au n° 10, depuis 1857, un temple protestant, pour desservir la paroisse des Terreaux. Et depuis 1981, au n° 26, le temple du jazz, le hot-club, qui avec 5 concerts par semaines depuis soixante ans dans la presqu'île, et une programmation allant du be-bop au New-Orléans en passant par le latino ou le cool jazz, est devenu incontournable pour tous les amateurs.

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    Eglise réformée, 10 rue Lanterne.