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rhône

  • Menestrier (passage)

    Le passage Ménestrier, dans le premier arrondissement de Lyon, traverse les bâtiments du Grand Collège ou Collège de la Trinité, aujourd'hui lycée Ampère, et permet de relier le quai Jean Moulin à la rue. Il est piétonnier et couvert. Cette dénomination rappelle le savant lyonnais Claude-François-Ménestrier, de la Compagnie de Jésus, né rue Lanterne à Lyon le 10 mars 1631, & mort à Paris le 21 janvier 1705.

    A quinze ans, il fut chargé de l'enseignement des humanités et de la rhétorique dans divers collèges dirigés par des Jésuites. Le père Ménestrier possédait, paraît-il, une mémoire prodigieuse. On raconte que Christine de Suède, de passage à Lyon et visitant le collège de la Trinité, voulut mettre à l'épreuve cette faculté de Ménestrier : trois cents mors des plus baroques furent lus une seul fois devant lui, qu'il récita deux fois, d'abord du premier au dernier, puis, en remontant, du dernier au premier, sans se tromper.
    Le premier de ses écrits parut à Lyon en 1658 : Les devoirs de la ville de Lyon envers ses saints. Beau sujet. Il fit paraître également plusieurs ouvrages sur la noblesse, un Abrégé méthodique des principes héraldiques, un Jeu d'Armoiries, le Blason de la Noblesse. Ordonné prêtre en 1660, il publia encore Soixante devises sur les Mystères de la vie de Jésus-Christ et de la Sainte-Vierge et se lança dans la rédaction d'une Histoire consulaire de la ville de Lyon , qui ne dépassa pas le XIVème siècle.

    Ménestrier s'est acquis également une solide réputation comme organisateur de fêtes et cérémonies publiques. Il écrivit pour le Collège de la Trinité plusieurs ballets, notamment : Le Ballet des Destinées de Lyon (1658), L'Autel de Lyon consacré à Louis-Auguste (1659), Le Temple de la Sagesse (1663). Quelqu'un trouva dans les nom et prénom de Ménestrier cette anagramme : miracle de nature. A quoi le jésuite répondit :


    Je ne prends pas pour un oracle
    Ce que mon nom vous a fait prononcer
    Puisque pour en faire un miracle
    Il a fallu le renverser.

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  • Bechevelin

    Parallèle à la rue de Marseille, cette rue du septième arrondissement traverse de part en part le quartier des Universités. Placée au point d’arrivée du Dauphiné et de la Provence, la voie était au moyen âge emplie d’enseignes d’auberges et peuplée de voyageurs. Son nom nous rappelle l’antique donjon de Bechevelin à la double enceinte de murs, que l’archevêque Jean de Bellesmains avait fait construire au XIIème siècle, pour défendre la ville par le pont du Rhône contre les Dauphinois de Vienne.

    Son plus grand intérêt réside encore en ce nom qu’elle a miraculeusement gardé, échappant on ne sait trop pourquoi au patronyme d’un obscur député ou à celui d’un médecin philanthrope des siècles derniers, pour porter jusqu’à nous le charme de sa résonance médiévale : Bechevelin (Bêche-en-Velin): Faut-il y voir la même étymologie qu’au mot vélin, c’est à dire petite paire de veaux, comme on le trouve en Vaux en Velin?

    On peut admettre que ces territoires là ont, en effet, jadis servi de pâturages. Quant à bêche, cela proviendrait du nom de ces embarcations précaires et fort populaires et dont on a fait usage durant des siècles pour passer le Rhône que ne traversait encore qu’un seul pont. On lit dans l’Almanach de Lyon(1808) :

    « Les bêches peuvent contenir de six à huit personnes ; ces barques légères sont conduites par des femmes souvent exercées dans ce genre de navigation qui les occupe toute l’année. Les mères instruisent de bonne foi leurs filles qui, rarement, prennent un autre état. »

     
    Il y eut jadis une église de Notre Dame de Béchevelin, à peu près à l’emplacement de l’actuelle église Saint-André, ruinée en 1562 par les calvinistes et le baron des Adrets. En 1321, on conduisit dans un pré mitoyen tous les pauvres atteints de la lèpre et qui logeaient dans le cœur de la Cité et, sur l’ordre de l’évêque Pierre de Savoie, ils furent brûlés pour avoir « empoisonné les puits et les fontaines afin de contaminer les autres habitants. ». Rude temps.

    Ci-dessous, une vue de l'église Saint-André

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