Tête d'or
La rue Tête d'Or dans le sixième arrondissement de Lyon doit bien évidemment son nom à la proximité du parc du même nom, auquel, parmi d'autres, elle conduit depuis plus d'un siècle familles, amoureux, solitaires et touristes. Letellier, qui fut archiviste de l'administration des Hospices Civils vers 1960 a répandu une fausse et célèbre légende à propos de ce nom : Une très ancienne tradition aurait voulu qu'un trésor ait été caché sur quelque point de ce territoire assez vaste. Et, parmi les pièces de choix le composant, on citait une tête de Christ en or. La légende est certes séduisante, d'ailleurs quelques Guignols, excusez-moi l'expression, se sont régulièrement mis en quête de ce prétendu trésor, sans jamais bien sûr dénicher la moindre médaille ni la moindre piécette Il est certain que l'appelation provient en réalité, et de façon plus prosaïque, d'une enseigne d'auberge, Le logis de la Tête d'Or, que le propriétaire aurait ouverte parmi les brotsdu Rhône.
Un peu de romanesque, malgré tout : l'aubergiste en question aurait été expulsé de la Guillotière. On trouve d'ailleurs dans les délibérations consulaires, en date du 26 avril 1590 la décision suivante :
« Pour ôter toutes occasions de défiance qu'on a de la probité de l'hoste du logis de la Tete d'Or, à la Guillotière, lequel, contre les défenses qui lui ont été faicts, reçoit indifféremment toutes personnes suspectes en son logis ..., on ordonne qu'il sera mis hors du faubourg, avec toute sa famille. »
Pour comprendre cet avis, il faut se rappeler que Lyon tenait alors pour la Ligue.
L'ancien territoire de la Tête d'Or comprenait plusieurs îles, séparées par des anciens et multiples bras du Rhône. C'est le préfet Vaïsse qui conçut le projet de créer l'actuel Parc de la Tête d'Or. On commença les travaux en 1856. La municipalité acheta cent cinq hectares de terrain et, de ces brotteaux incultes en terres marécageuses et parsemées de joncs, fit le Parc dans lequel on creusa un lac de seize hectares, renfermant deux iles boisées, et où trouvèrent place dès 1857 une première grande serre (dite hollandaise) - aujourd'hui le parc en possède cinq, dont la Grande Serre construite en 1877 dont le toit est à 27 mètres - puis, un jardin alpin, un parc zoologique et, au vingtième siècle, une roseraie.
Ci-dessus, une photo de la Grande Serre, un palais de verre et de métal à l'architecture somptueuse et élancée, l'un des joyaux méconnus de Lyon, assurément