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lyon bron

  • Vinatier

    Le vieux chemin de Villeurbanne à Vénissieux ne traversait autrefois des vignes limitrophes entre Lyon et Bron. IIl dut son nom au drtoit d epassage qui était assimilé à une taxe pour le vin. Il n'y aurait rien à en dire aujourd'hui si, en avril 1868, soit trente ans après la fameuse loi d'assistance aux aliénés de 1838 ("chaque département est tenu d'avoir un établissement public, spécialement destiné à recevoir et soigner les aliénés"), le Conseil général du Rhône n'avait décidé la création de l'Asile d'aliénés de Bron, destiné à recevoir les malades mentaux, jusque-là placés dans l'établissement lyonnais dit  « de l'Antiquaille » situé sur la colline de Fourvière.

    Cent hectares de terrain furent progressivement acquis en bordure de ce chemin. L'établissement psychiatrique ouvrit ses portes en 1876 et devient de façon officielle l'Hôpital psychiatrique départemental du Vinatier en 1937. Conçu au départ pour six cents aliénés, il avait rapidement nécessité un certain nombre d'agrandissements.

    L'architecte départemental Antonin Louvier (par ailleurs auteur à Lyon de la Préfecture du Rhône, de la prison Saint-Paul et de plusieurs écoles primaires) avait été chargé du projet.  Pour concevoir l’agencement des bâtiments, il s'était inspiré des thèses d'Esquirol, selon lesquelles un asile a quatre fonctions : rassembler, isoler, protéger et traiter tous les aliénés. Il mit donc sur pieds une structure pavillonnaire.

    Au centre, la chapelle, qui marque la séparation des quartiers hommes (au sud) et femmes (au nord).  Les populations de l'un et l’autre sexe sont ensuite réparties en neuf « quartiers de classement », attribués aux différentes catégories de malades :

    - tranquilles et semi-tranquilles

    - épileptiques

    - agités…

    Au-delà des bâtiments habités s'étendent les terres cultivées, la ferme des hommes, la ferme des femmes, les ateliers, granges et porcherie, où peuvent travailler certains malades. L'asile est ainsi en mesure de développer une intense activité agricole et de vivre en une relative autarcie.

    Malgré les agrandissements, l’hôpital du Vinatier futt rapidement surpeuplé : pour preuves, on recense 2136 malades en 1914 et 2869 en 1939, à la veille de la seconde guerre mondiale. L’Occupation demeure la période noire de l’histoire du Vinatier, comme dans de nombreux autres hôpitaux psychiatriques français. On dénombrera près de deux mille victimes entre 1940 et 1944, morts par manque de soins et de malnutrition.
    L'ancien chemin de Villeurbanne à Vénissieux, après avoir longtemps porté le nom de chemin du Vinatier, est devenu à présent le boulevard Philippe Pinel (né le 20 avril 1745 à Jonquières, est mort à Paris le 25 octobre 1826), qui fut médecin chef à Bicêtre puis à la Salpetrière à Paris et écrivit plusieurs ouvrages sur les maladies mentales. Pinel est connu pour avoir été le premier à faire retirer les chaînes qui liaient les malades. Demeure une rue du Vinatier, qui relie ce boulevard à la place Kimmerling.

     

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    Ci-dessus, la ferme du Vinatier