Passants
Le nom de l'hôpital des Passants fut rappelé longtemps par une rue du septième arrondissement, autrefois chemin de Vaulx. On retrouvait sa façade au 41 rue de la Guillotière. Jusqu'à la seconde moitié du dix-septième siècle, les passants (voyageurs, indigents, pèlerins...) étaient logés dans un des bâtiments de l'Hôtel-Dieu. En 1652, la ville de Lyon étant une fois encore menacée de la peste, les échevins, le prévôt des marchands et les recteurs de l'Hôtel-Dieu établirent un règlement prescrivant que tout étranger arrivant dans la ville serait arrêté à ses portes et examiné par un chirurgien. S'il présentait des symptômes suspects, il serait aussitôt gardé dans une maison louée à cet effet dans le faubourg de la Guillotière. Les passants reclus à l'Hôtel-Dieu devaient également y être transférés L'emplacement de cette maison primitive était approximativement aux alentours du 25 rue Béchevelin, derrière l'église Saint-André. Lorsque la menace d'épidémie cessa, on décida de continuer de recevoir les pauvres passants et un hospice leur fut consacré à l'angle du chemin de Vaulx et de la rue de la Guillotière. On leur donnait du pain, du vin, mais ils devaient faire eux-mêmes leur soupe avec les légumes du jardin. Après trois jours de séjour, ils partaient lestés d'un pain et, bien souvent, de quelque peu de monnaie. L'asile comprenait un dortoir, un chauffoir, une chapelle, un logis pour le jardinier et une écurie. En 1670, il y avait là treize lits d'hommes, trois de femmes, quatre pour les prêtres. L'hôpital des Passants disparut au début de la Révolution et ses bâtiments furent mis en vente en 1792. N'ayant pas trouvé acquéreur, il redevint propriété des hospices civils qui vendirent tout le terrain en 1900. L'ancienne rue des passants a cédé la place à des constructions modernes. Ne reste qu'une impasse permettant l'accès à une résidence récente, et une plaque rappelant la mémoire du vieil hôpital confiant les passants "à la garde de Dieu".