Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ingénieurs - Page 2

  • Tony Garnier

    Fils d'un peintre de fleurs dessinateur pour la Fabrique, Tony Garnier (1869-1948) a vu le jour sur les pentes de la Croix-Rousse. Il fut élève de l'école professionnelle de la Martinière, puis celui de l'école des Beaux Arts, avant de connaitre la consécration en devenant grand prix de Rome. Le maire de Lyon, Victor Augagneur, lui propose alors - on est en 1904- de construire les abattoirs de la Mouche, prévus déjà depuis sept ans. L'année suivante, Edouard Herriot, successeur d'Augagneur, confirme la commande. C''est le début d'une longue collaboration : Herriot, que le polémiste Henri Béraud surnomme « le Péricles du cours d'Herbouville », et Garnier vont remodeler la ville de pied en cap : Les z_monument.jpgabattoirs de la Mouche, (1908-1924), l'hôpital Grange Blanche (1909-1927), le stade de Gerland (1913-1918), le quartier des Etats-Unis (1920), le Monument aux Morts (1924)...

    La renommée internationale de Tony Garnier repose pour l'essentiel sur l'ouvrage qu'il publia en 1917 sous le titre Une Cité Industrielle, et qui lui valut d'être considéré comme un précurseur des grandes aspirations de l'architecture moderne. Une sorte de Le Corbusier avant l'heure. Prince des utopies, Tony Garnier rêve d'une cité future, inspirée du roman de Zola, Travail; une société idéale où, « grâce à la vertu rédemptrice du labeur humain, les instances de contrôles et de répression, l'église, le poste de police, le palais de Justice et la prison perdraient toute utilité ». L'ancienne Halle au marché à bestiaux qui porte aujourd'hui son nom a été utilisée pour la première fois en mai 1914, lors de l'exposition internationale de Lyon, et fut réquisitionnée ensuite comme usine d'armement durant la grande guerre. D'une superficie de 17 000 m2, (soit l'équivalent de deux terrains de football) l'édifice - prouesse technique - est constitué d'une charpente métallique d'un seul tenant, sans pilier central. Transformée dans les années 90 pour accueillir les plus grands concerts et événements, la halle est devenue le « Bercy » de Lyon. L'Olympique Lyonnais a investi l'autre monument phare de Tony Garnier, le stade de Gerland, dont l'agrandissement se révèle impossible en raison de son classement au patrimoine : ce qui explique le déménagement programmé d'Aulas et de ses footballeurs dans une construction pharaonique à la mesure de leurs ambitions mégalomaniaques à Décines.

    Nous sommes fort loin avec ce football des conceptions socialisantes de Tony Garnier, qui avait conçu son stade comme un lieu utilisable par tous et toutes, dans une perspective de développement harmonieuse du sport de masses. La statue de l'architecte qui, pour le pire comme pour le meilleur, a remodelé le nouveau visage de Lyon est à présent visible dans la cour de l'hôpital Edouard Herriot (nom donné à Grange Blanche) et l'avenue Tony Garnier, dans le huitième arrondissement, conduit à la fameuse Halle. Pour finir, il faut également rappeler que l'architecte a son musée en plein air dans le quartier des Etats-Unis, sous la forme originale de gigantesques fresques, peintes sur les façades des immeubles qu'il a réalisés.

    1067775445.jpg

    Une cité industrielle, usine métallurgique, vue des hauts fourneaux, aquarelle, Musée des Beaux-arts de Lyon

  • Tabareau (place & rue)

    Le nom de Charles-Henry Tabareau est associé à la pédagogie et aux écoles techniques La Martinière de Lyon. Il naquit à Béziers en 1790 dans une famille de postiers. Son destin se trouva lié aux écoles La Martinière qui furent créées grâce à l’héritage fabuleux du major Martin, un fils de tonnelier lyonnais parti faire fortune de manière fort romanesque dans les Indes du XVIIIème siècle, et qui avait laissé à sa ville natale de Lyon ainsi qu’à celle d'adoption de Lucknow toute son immense fortune afin de fonder ces écoles d’enseignement technique adaptées aux fils et aux filles du peuple. Bien que devenues lycées d'état, ces écoles existent toujours.

    Le 9 janvier 1826, lorsque la municipalité décida de créer dans les locaux de l’actuel musée Saint-Pierre la première école dite « Martinière provisoire », elle en confia la direction au professeur et polytechnicien Tabareau. Et lorsque le 2 décembre 1833, l’Ecole s’installa définitivement dans l’ancien cloître des Augustins, Tabareau y devint professeur de mathématiques. Il commence alors à élaborer la fameuse méthode de pédagogie active (dite méthode manuelle) qui le rendit célèbre bien au-delà des frontières du pays :
    Chaque démonstration de son cours est fractionnée en une multitude de « tranches ». La compréhension pratique de chacun est vérifiée au moyen d'un exercice que les élèves doivent réaliser sur une ardoise. Au commandement «ardoises», chaque élève écrit son résultat, jusqu’à un coup de baguette du professeur sur son bureau. Des brigadiers collectent alors les ardoises et les déposent dans des casiers (chaque élève a le sien).. Le professeur passe à l’exercice suivant, tandis que les brigadiers distribuent de nouvelles ardoises. Pendant que les élèves travaillent au nouvel exercice, le professeur corrige l’exercice précédent. La séance de cours permet ainsi une alternance d’enseignement théorique et d’exercices pratiques. Tabareau rédige dès 1828 un opuscule où il parle d’Exposition d’une nouvelle méthode expérimentale appliquée à l’enseignement populaire des sciences industrielles, désignée sous le nom de méthode nouvelle. A plus de 70 ans, il rédige, en 1863, son Exposé de la méthode Tabareau, fondée à l’école de la Martinière, pour l’enseignement préparatoire des mathématiques et utilité de son adoption pour les classes élémentaires de l’enseignement secondaire. En 1870, quatre ans après sa mort (le 15 août 1870), on donne son nom à une rue et une place triangulaire du quatrième arrondissement. Son buste se trouve devant l'ancienne Martinière, sur l'une des quatre faces du monument. sur la place du même nom.

    1488134718.jpg

    Ci-dessus, la photo prise par D.Valot : sur le socle, on découvre une salle de classe, avec les rangs d'élèves et leurs ardoises...